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Mardi 21 Août 2018

Tabaski des « Goorgorlou » : Les moutons « poids plumes » en vedette


L’Aïd El-Kebîr est l’une des fêtes les plus importantes de l’islam. L’appellation islamique, provenant des hadiths, est « fête du sacrifice ». Les Sénégalais ne se limitent pas au sacrifice du mouton, la base ou l’essence même de la fête. La préoccupation majeure à cette fête est d’attacher un gros bélier pour faire honneur à sa famille. Mais l’achat de ce bélier semble être une difficulté pour les « goorgorlou » ou adeptes du système D, contraints d'y regarder à deux fois à cause des prix excessifs. Beaucoup de « kilifeu », constate-t-on, attendent la veille de la fête pour tenter de trouver un « mouton poids plumes » ou, à la limite un « agneau ». Enquête…



L'Aïd-el-adha ou Aïd-el-Kebir est le souvenir du sacrifice d'Abraham (Ibrahim). C’est une fête très attendue par les jeunes et les femmes. Cette fête, l’une des plus importantes de l'islam après la Korité, reste l’unique occasion pour les fidèles musulmans de consolider les liens. A cette occasion, chaque famille se donnera les moyens de préparer des mets copieux. Ainsi, à quelques jours de la « grande fête », l’esprit du fidèle est préoccupé par deux soucis. Présentement, c’est la recherche d’un  gros bélier à attacher à la devanture des maisons.
 
Seulement, l’acquisition d’un mouton ne suffit plus pour remplir les conditions d’une belle fête. Les besoins vestimentaires, l’envie de se faire élégance prédominent chez certains. Ces derniers, veulent s’habiller de la plus belle des manières pour montrer la joie d’avoir accompli un geste plein de dévotion. Calculatrice en main, l’heure semble être à l’estimation des budgets de la Tabaski.
 
Sous ce registre, les hommes qui cherchent à remplir leur rôle de pères de famille, font en sorte que les besoins financiers soient réglés. Hélas ! Cette tâche semble impossible ou même difficile pour un simple « goorgoorlou ». Puisque, les moutons pour le moment disponibles sur le marché national, sont "intouchables". Les prix excédent de loin la capacité financière des débrouillards.
 
Rareté de clients
 
Le long de l’allée sur les deux voies de Liberté 6, est jalonné par des troupeaux de moutons, conduits par des bergers revendeurs. Dans ce périmètre, l’odeur des moutons titille les narines des passants. Les revendeurs sont aux aguêts. Ils guettent d’éventuels clients. Mais, l’heure semble plus grave que d’habitude. Puisque les acheteurs se profilant à l’horizon, semblent être des "débrouillards".  Les moutons sont entassés dans des sortes d'enclos rudimentaires, les éleveurs veulant les protéger de la forte canicule de cet après-midi d’hier. Certains moutons sont couchés à même le sol. Tandis que d’autres restent debout, face à lécuelle remplie sans retenue.
 
Mais dans ce décor, certains moutons plus coriaces se donnent en spectacle. Ils se rivalisent à l’intérieur des enclos avec des coups de tête rageurs. Dans cette atmosphère, le bruit des voitures donne ajoute au tableau quelque peu surréaliste qui s'offre aux yeux. Quelques curieux, en nombre réduit, se risquent à s'approcher. Ils viennent juste regarder le troupeau.  Souvent, ce sont des visages crispés qui sont le plus souvent arborés, la mine insatisfaite.
 
Après un long moment de marchandage, un homme de taille moyenne s’engouffre dans sa voiture, ne nous laissant pas le temps de l’interroger. Le vendeur, déçu, certainement, est logé à la même enseigne. « Nous n’avons rien vendu. Ils viennent ici dessécher nos gorges avec un marchandage sans fin. Ils font comme si, lorsqu’il tue le mouton, ils vont griller la meilleure partie pour nous, tchiiiip !!! », se plaint le vendeur de mouton, accroché sur les deux voies de Liberté. Assis à même le sol, bâton à la main, ces vendeurs installés un peu à l’écart, prêtent une attention de tous les instants à leurs troupeaux.
 
De petits moutons avec des prix excessifs
 
De temps à autre, ils se lèvent, font le tour de la clôture. Souvent, ils séparent deux moutons en confrontation, avant de revenir sur leurs pas. A vue de nez, dans le premier groupe, les moutons sont presque identiques. Ils se valent tous.  Leur poids n’est pas très satisfaisant et le coût excessif. « Les gens viennent tous les jours marchander. Mais, à la fin, ils n’achètent pas », se plaint ce vendeur  originaire du Mali, El Hadji Sankharé.
 
Ce dernier, voyant le défilé incessant, sans achat de certains clients depuis son arrivée, semble être découragé. Et pourtant, dira-t-il, les prix sont accessibles. Ils varient entre 100.000, 135.000 Fcfa. « Il y a même des moutons de 165.000 Fcfa. Tout  dépend des moyens du client», avertit-il.
 
Ailleurs, les prix sont à peu près les mêmes. La seule différence est qu’il y a dans certains enclos, des moutons spécifiquement destinés à des entreprises établies à Dakar. Et, dans ce système, la vente est beaucoup plus facile. Puisque les concernés règlent l’achat sur la base d'un acompte, avec des versements mensuels, jusqu'au paiement intégral de la dette. Toutefois cen'est pas pour autant que les prix changent. Rien de plus normal insistent les vendeurs de moutons, le manque d’eau perturbe et la cherté du foin plombe l’activité.




 
O WADE Leral
 
 






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