La parade militaire du 4 avril risque d’être marquée d’une grosse tache par la présence de ceux-là qui ont attenté à la vie de Nino Vieira. Ces derniers ont, en effet, reçu un carton d’invitation pour participer aux festivités. De quoi irriter la société civile bissau-guinéenne qui pense qu’il s’agit là d’une farce de mauvais goût ou, pire, d’une caution, a posteriori, accordée aux tombeurs de Nino. Celle-ci, à l’image du Front contre l’impunité en Guinée-Bissau, n’a pas mis du temps pour réagir contre cette invitation. ‘Compte tenu des lourds soupçons qui pèsent sur les dirigeants de l’armée de la Guinée-Bissau dans les assassinats de son chef d’Etat-major et du président de ce pays, Joao Bernardo Vieira (Nino), nous souhaitons que les autorités du Sénégal annulent purement et simplement les invitations faites à une junte militaire qui a fait assassiner un président démocratiquement élu après avoir fait encercler son domicile par des éléments dûment identifiés et qui n’ont jamais été inquiétés’, lit-on dans un communiqué émanant de cette organisation. Cette dernière demande, par ailleurs, à la communauté internationale de mettre en quarantaine le gouvernement du Premier ministre Carlos Gomes Junior jusqu’à ce que la lumière soit faite sur les responsabilités des présumés assassins de Nino Vieira. Demande est, également, adressée à l’Union africaine ‘de condamner, sans équivoque, le coup d’Etat en Guinée-Bissau et d’isoler, sans délai, les responsables de cet acte odieux qui n’honore pas l’Afrique’. Partant des dernières élections qui ont eu lieu chez nous et à l’issue desquelles Me Wade avait félicité l’opposition pour sa nette victoire dans l’essentiel des centres urbains, la société civile bissau-guinéenne qui voit en Wade un démocrate pense qu’il n’admettrait pas que ‘des criminels qui fomentent des coups d’Etat foulent le sol sénégalais et pavoisent dans une tribune à ses côtés’.
La société civile bissau-guinéenne a été confortée dans ses positions par l’installation d’un régime de terreur fait de brimades et de restrictions des libertés. Dernier exemple en date : le passage à tabac de l’ancien Premier ministre et actuel président de la Cour des comptes, Francisco Fadul. Pour avoir osé émettre une critique contre l’armée, ce dernier a reçu chez lui un bataillon de 15 hommes en uniforme qui lui ont administré une sévère correction. ‘J’ai été battu par 15 hommes vêtus d’uniformes militaires et armés d’AK-47’, a déclaré Francisco Fadul à la presse internationale. Ce dernier précise que les agresseurs ont emporté avec eux de l’argent et des biens lui appartenant. Gravement secoué, M. Fadul a été évacué d’urgence aux soins intensifs.
L’ancien Premier ministre avait accusé l’actuel chef de gouvernement, Carlos Gomes Junior, de ‘forfaiture’ à l’endroit de l’armée bissau-guinéenne, au cours d’une conférence de presse tenue dans la capitale. Au cours de cette même rencontre avec la presse, M. Fadul avait mis en garde la classe politique bissau-guinéenne contre le risque que l’armée prenne le pouvoir s’il n’y avait pas consensus entre les acteurs concernant la date de la tenue de l’élection présidentielle. Carlos Gomes Junior annonçait, avant-hier, que les partis politiques et le gouvernement avaient conclu un accord fixant au 28 juin prochain l’organisation de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau. Autant d’éléments à charge qui militent, selon le Front contre l’impunité, en défaveur de toute invitation des éléments de la junte à la parade du 4 avril.
walfadjri
Ibrahima ANNE
La société civile bissau-guinéenne a été confortée dans ses positions par l’installation d’un régime de terreur fait de brimades et de restrictions des libertés. Dernier exemple en date : le passage à tabac de l’ancien Premier ministre et actuel président de la Cour des comptes, Francisco Fadul. Pour avoir osé émettre une critique contre l’armée, ce dernier a reçu chez lui un bataillon de 15 hommes en uniforme qui lui ont administré une sévère correction. ‘J’ai été battu par 15 hommes vêtus d’uniformes militaires et armés d’AK-47’, a déclaré Francisco Fadul à la presse internationale. Ce dernier précise que les agresseurs ont emporté avec eux de l’argent et des biens lui appartenant. Gravement secoué, M. Fadul a été évacué d’urgence aux soins intensifs.
L’ancien Premier ministre avait accusé l’actuel chef de gouvernement, Carlos Gomes Junior, de ‘forfaiture’ à l’endroit de l’armée bissau-guinéenne, au cours d’une conférence de presse tenue dans la capitale. Au cours de cette même rencontre avec la presse, M. Fadul avait mis en garde la classe politique bissau-guinéenne contre le risque que l’armée prenne le pouvoir s’il n’y avait pas consensus entre les acteurs concernant la date de la tenue de l’élection présidentielle. Carlos Gomes Junior annonçait, avant-hier, que les partis politiques et le gouvernement avaient conclu un accord fixant au 28 juin prochain l’organisation de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau. Autant d’éléments à charge qui militent, selon le Front contre l’impunité, en défaveur de toute invitation des éléments de la junte à la parade du 4 avril.
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Ibrahima ANNE