Simplement voilà, l’administrateur du Groupe Mimran voulait y accéder directement en prenant l’ascenseur tandis qu’Abdoul Mbaye, notre Premier ministre, lui, a choisi d’emprunter l’escalier et des voies détournées en espérant bien un jour parvenir à ses fins, c’est-à-dire entrer au Comité Exécutif du CIO. A dire vrai, pour les profanes que nous sommes, on voit mal la différence entre être membre d’une commission — du marketing pour Abdoul Mbaye, de l’éthique pour Diagna Ndiaye —, être membre permanent du CIO et trôner au Comité Exécutif de ce dernier. Dans ces subtilités, franchement, nous y perdons notre latin et, de toute façon, peu nombreux sont les Sénégalais que cette querelle — ce duel à fleurets mouchetés écrivions-nous la semaine dernière — de deux de nos compatriotes aux portes du CIO intéressent.
L’affaire était tout au plus anecdotique pour eux, ce qui explique que, pour notre part, nous ayons choisi d’en faire une sorte de billet d’humeur. Et ce même-ci, ne nous le cachons pas, cette querelle surréaliste autour d’un siège de membre du CE du CIO, a quand même fait mauvais genre pour le Sénégal. Surtout le fait de voir notre Premier ministre sembler présenter sa candidature contre celle d’un autre Sénégalais muni d’une lettre de soutien dûment signée par le président de la République. On nous dira certes que ce genre d’organisation, tout comme la FIFA et la Fédération internationale d’Athlétisme, tiennent jalousement à leur indépendance et ont horreur de voir les Etats s’ingérer dans leurs affaires, il n’en reste pas moins que M. Mamadou Diagna Ndiaye est quand même, et avant tout, le président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS).
A ce titre, il peut parfaitement faire acte de candidature pour être membre du Comité Exécutif du CIO. Et ce même si, encore une fois, nous ne savons vraiment pas quelle importance un tel poste peut avoir. Mais enfin, Abdoul Mbaye et Diagna Ndiaye ayant tous les deux de l’argent, il ne leur reste plus qu’à courir derrière les honneurs… Ils peuvent s’en payer le luxe !
Encore une fois, cette querelle a le don d’amuser la galerie, sans plus. On peut également s’interroger sur l’opportunité pour le Premier ministre de laisser en rade les urgences sénégalaises pour aller courir derrière des fonctions honorifiques à Lausanne. Le fait d’avoir été chargé en parallèle d’une mission par le président de la République, comme il l’a expliqué, n’y change rien.
Abdoul Mbaye, un bon Premier ministre finalement
Tout cela étant dit, force est de se féliciter quand même du fait que, malgré l’intense matraquage médiatique orchestré autour de cette affaire somme toute mineure, le président de la République ait choisi de continuer à cheminer avec son Premier ministre, M. Abdoul Mbaye. Et qu’il ait refusé de lui couper la tête comme l’en conjuraient des membres très influents de son entourage. Nous l’avons rappelé dans ces colonnes à plusieurs reprises, M. Abdoul Mbaye n’est certainement pas le Premier ministre pour lequel nous aurions voté si nous avions eu notre mot à dire dans la décision présidentielle. Nous avions même écrit au lendemain de sa nomination — afin que nul n’en ignore — qu’il n’était pas l’homme de la situation.
Cela dit, à l’épreuve des faits, et plus d’un an après sa nomination, nous en sommes à nous demander si, finalement, le président Macky Sall aurait pu trouver un tout autre Premier ministre que lui. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, en effet, force est de reconnaître que M. Mbaye est un brillant sujet, une belle mécanique intellectuelle. Il s’est fondu dans le moule de la fonction et fait son job comme le lui demande le président de la République, avec la volonté évidente de réussir la mission qui lui a été confiée et qui consiste, en résumé, à améliorer les conditions de vie des Sénégalais. Apolitique, il ne passe pas son temps à faire des calculs, à soigner son image ou à préparer son agenda. Le président de la République peut être au moins sûr que ce Premier ministre-là ne songe pas à lui prendre son fauteuil tous les jours en se rasant !
Autre gros avantage : en homme moderne, bien au fait des affaires de son temps, M. Abdoul Mbaye sait que la société et l’économie sénégalaises traînent trop d’anachronismes, de goulots d’étranglement, de forces d’inertie, bref de handicaps structurels qu’il faut surmonter pour bâtir un pays tout simplement moderne avant de prétendre à l’émergence. Avec son collègue banquier Amadou Kane aux Finances, ils ont entrepris de redresser les finances publiques et d’appliquer un traitement de choc à une économie atone. Laquelle, apparemment, et les opérateurs qui la font tourner et en vivent avec, a bien du mal à supporter ces potions libérales, pour ne pas dire ce remède de cheval administré par des banquiers commerciaux !
Surtout, M. Abdoul Mbaye n’a pas eu peur de résister — à défaut de s’attaquer à eux ! — à de puissants lobbies qui tenaient en otages l’économie nationale et les consommateurs sénégalais. En particulier il a tenu tête aux lobbies du sucre, de la farine, du pétrole et du gaz. Il avait même entrepris courageusement de croiser le fer avec le lobby des maîtres coraniques exploitant des « daaras » suite à l’incendie de la Médina au cours duquel une dizaine de talibés avaient trouvé la mort. Hélas, dans cette croisade, il n’avait pas pu bénéficier du soutien du président de la République qui, après avoir menacé de ses foudres ces « marabouts », avait rétropédalé dès le lendemain suite à leur levée de boucliers !
Enfin, par deux fois, à l’Assemblée nationale, à l’occasion de sa Déclaration de Politique Générale (DPG), d’abord, puis lors du vote de la motion de censure déposée contre son gouvernement, il avait su tenir la dragée haute aux députés de l’opposition, faisant même par moments preuve d’un humour décapant qu’on ne lui connaissait pas auparavant. Mieux, il avait ridiculisé et administré une volée de bois vert à l’opposition qui avait eu l’outrecuidance — disons le toupet — de déposer une motion de censure contre lui au motif qu’il aurait contribué à « blanchir » l’argent prétendument sale que l’ancien Président tchadien, M. Hissène Habré, avait emmené avec lui en venant se réfugier avec sa famille et ses proches dans notre pays.
Ce jour-là, M. Abdoul Mbaye avait admirablement tourné en bourrique ses contempteurs ! A l’évidence, le technocrate froid, compassé, pincé et quelque peu distant avait fait place à un redoutable débatteur, un tribun de talent et un formidable politicien d’autant plus à l’aise que ses adversaires qui avaient déposé la motion de censure n’étaient pas eux-mêmes blancs comme neige dans la gestion des deniers de l’Etat…
Tout compte fait et à y bien réfléchir, oui, le président de la République a finalement raison d’avoir prolongé le bail de son Premier ministre. Pour combien de temps ? Lui seul le sait. Une chose est sûre : il n’y a pas urgence à le changer. Et ce même si on ne peut pas en dire de même pour certains membres de son gouvernement qui, eux, mériteraient d’être débarqués dès la prochaine gare. Et même avant que le train ne s’arrête… C’est devenu une exigence nationale !
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L’affaire était tout au plus anecdotique pour eux, ce qui explique que, pour notre part, nous ayons choisi d’en faire une sorte de billet d’humeur. Et ce même-ci, ne nous le cachons pas, cette querelle surréaliste autour d’un siège de membre du CE du CIO, a quand même fait mauvais genre pour le Sénégal. Surtout le fait de voir notre Premier ministre sembler présenter sa candidature contre celle d’un autre Sénégalais muni d’une lettre de soutien dûment signée par le président de la République. On nous dira certes que ce genre d’organisation, tout comme la FIFA et la Fédération internationale d’Athlétisme, tiennent jalousement à leur indépendance et ont horreur de voir les Etats s’ingérer dans leurs affaires, il n’en reste pas moins que M. Mamadou Diagna Ndiaye est quand même, et avant tout, le président du Comité national olympique et sportif sénégalais (CNOSS).
A ce titre, il peut parfaitement faire acte de candidature pour être membre du Comité Exécutif du CIO. Et ce même si, encore une fois, nous ne savons vraiment pas quelle importance un tel poste peut avoir. Mais enfin, Abdoul Mbaye et Diagna Ndiaye ayant tous les deux de l’argent, il ne leur reste plus qu’à courir derrière les honneurs… Ils peuvent s’en payer le luxe !
Encore une fois, cette querelle a le don d’amuser la galerie, sans plus. On peut également s’interroger sur l’opportunité pour le Premier ministre de laisser en rade les urgences sénégalaises pour aller courir derrière des fonctions honorifiques à Lausanne. Le fait d’avoir été chargé en parallèle d’une mission par le président de la République, comme il l’a expliqué, n’y change rien.
Abdoul Mbaye, un bon Premier ministre finalement
Tout cela étant dit, force est de se féliciter quand même du fait que, malgré l’intense matraquage médiatique orchestré autour de cette affaire somme toute mineure, le président de la République ait choisi de continuer à cheminer avec son Premier ministre, M. Abdoul Mbaye. Et qu’il ait refusé de lui couper la tête comme l’en conjuraient des membres très influents de son entourage. Nous l’avons rappelé dans ces colonnes à plusieurs reprises, M. Abdoul Mbaye n’est certainement pas le Premier ministre pour lequel nous aurions voté si nous avions eu notre mot à dire dans la décision présidentielle. Nous avions même écrit au lendemain de sa nomination — afin que nul n’en ignore — qu’il n’était pas l’homme de la situation.
Cela dit, à l’épreuve des faits, et plus d’un an après sa nomination, nous en sommes à nous demander si, finalement, le président Macky Sall aurait pu trouver un tout autre Premier ministre que lui. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, en effet, force est de reconnaître que M. Mbaye est un brillant sujet, une belle mécanique intellectuelle. Il s’est fondu dans le moule de la fonction et fait son job comme le lui demande le président de la République, avec la volonté évidente de réussir la mission qui lui a été confiée et qui consiste, en résumé, à améliorer les conditions de vie des Sénégalais. Apolitique, il ne passe pas son temps à faire des calculs, à soigner son image ou à préparer son agenda. Le président de la République peut être au moins sûr que ce Premier ministre-là ne songe pas à lui prendre son fauteuil tous les jours en se rasant !
Autre gros avantage : en homme moderne, bien au fait des affaires de son temps, M. Abdoul Mbaye sait que la société et l’économie sénégalaises traînent trop d’anachronismes, de goulots d’étranglement, de forces d’inertie, bref de handicaps structurels qu’il faut surmonter pour bâtir un pays tout simplement moderne avant de prétendre à l’émergence. Avec son collègue banquier Amadou Kane aux Finances, ils ont entrepris de redresser les finances publiques et d’appliquer un traitement de choc à une économie atone. Laquelle, apparemment, et les opérateurs qui la font tourner et en vivent avec, a bien du mal à supporter ces potions libérales, pour ne pas dire ce remède de cheval administré par des banquiers commerciaux !
Surtout, M. Abdoul Mbaye n’a pas eu peur de résister — à défaut de s’attaquer à eux ! — à de puissants lobbies qui tenaient en otages l’économie nationale et les consommateurs sénégalais. En particulier il a tenu tête aux lobbies du sucre, de la farine, du pétrole et du gaz. Il avait même entrepris courageusement de croiser le fer avec le lobby des maîtres coraniques exploitant des « daaras » suite à l’incendie de la Médina au cours duquel une dizaine de talibés avaient trouvé la mort. Hélas, dans cette croisade, il n’avait pas pu bénéficier du soutien du président de la République qui, après avoir menacé de ses foudres ces « marabouts », avait rétropédalé dès le lendemain suite à leur levée de boucliers !
Enfin, par deux fois, à l’Assemblée nationale, à l’occasion de sa Déclaration de Politique Générale (DPG), d’abord, puis lors du vote de la motion de censure déposée contre son gouvernement, il avait su tenir la dragée haute aux députés de l’opposition, faisant même par moments preuve d’un humour décapant qu’on ne lui connaissait pas auparavant. Mieux, il avait ridiculisé et administré une volée de bois vert à l’opposition qui avait eu l’outrecuidance — disons le toupet — de déposer une motion de censure contre lui au motif qu’il aurait contribué à « blanchir » l’argent prétendument sale que l’ancien Président tchadien, M. Hissène Habré, avait emmené avec lui en venant se réfugier avec sa famille et ses proches dans notre pays.
Ce jour-là, M. Abdoul Mbaye avait admirablement tourné en bourrique ses contempteurs ! A l’évidence, le technocrate froid, compassé, pincé et quelque peu distant avait fait place à un redoutable débatteur, un tribun de talent et un formidable politicien d’autant plus à l’aise que ses adversaires qui avaient déposé la motion de censure n’étaient pas eux-mêmes blancs comme neige dans la gestion des deniers de l’Etat…
Tout compte fait et à y bien réfléchir, oui, le président de la République a finalement raison d’avoir prolongé le bail de son Premier ministre. Pour combien de temps ? Lui seul le sait. Une chose est sûre : il n’y a pas urgence à le changer. Et ce même si on ne peut pas en dire de même pour certains membres de son gouvernement qui, eux, mériteraient d’être débarqués dès la prochaine gare. Et même avant que le train ne s’arrête… C’est devenu une exigence nationale !
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