C’est le 17e jour du procès pour terrorisme de Imam Ndao et Cie. L’audience a été marquée par l’audition de confrontation entre accusés et l’audition de trois témoins dont, Massamba Diop, père de Moustapha Diop alias Abu Hatem, un djihadiste mort au combat lors d’une bataille à Syrte (Lybie).
Invité à faire sa déposition, le sexagénaire a carrément dérapé, en faisant l’apologie du Jihad. " Mon fils Mouhamadou Moustapha Diop m’avait informé qu’il partait pour l’Arabie Saoudite où il était étudiant. Quelques jours plus tard, il m’avait appris qu’il se trouvait en Lybie, il combattait auprès de ses frères musulmans. Il a sollicité de moi des prières pour qu’il meure au combat. C’est ce que j’ai fait, parce qu’il m’avait convaincu que le Jihad est une recommandation divine au même titre que la prière. Et le fait que nos guides religieux n’ont pas pratiqué ce type de Jihad, ne veut dire qu’il n’est bon ", défend-il.
Avant de poursuivre : « Par la suite, sa femme Mame Awa Camara et sa fille Nassiba âgée de moins d’un an, l’ont rejoint. Il m’appelait souvent au téléphone et il envoyait de l’argent à sa mère à l’image de ses deux grands frères Assane Diop et Adama Diop qui étaient en Arabie Saoudite pour s’occuper des charges familiales. Mais lorsqu’il a su à un moment donné que nos conversations téléphoniques étaient placées sur écoute, il a cessé ses appels. Et en décembre 2016, on nous a annoncé son décès».
« C’est par la suite que l’oncle maternel de sa fille m’a joint au téléphone pour me demander l’acte d’état-civil de celle-ci. Selon les informations reçues par sa belle-famille, l’enfant est entre les mains de la Croix-Rouge. Et son grand- père m’avait dit qu’il va faire les démarches nécessaires pour le récupérer. Concernant sa femme Mame Awa Camara, on n'a plus de ses nouvelles », a-t-il ajouté.
Interpellé sur les 65 mille euros (42 millions de FCFA) que son fils a remis à Mactar Diokhané, le vieux Massamba Diop a déclaré qu’il n’était pas au courant. Etant donné qu’il ne connaissait pas ce dernier. Même si, précise-t-il, après le voyage de son fils en Lybie, il a découvert dans l’ordinateur de celui-ci, un enregistrement audio dans lequel monsieur Diokhané y faisait du Takfir.
Alioune Diop : « Mon frère Moustapha Diop m’avait dit qu’il devait se rendre dans deux pays pour y poser des bombes »
Entendu à la suite de son père, Alioune Diop a affirmé que son grand-frère l’invitait souvent à le rejoindre en Lybie pour combattre auprès des djihadistes. « Mais je n’ai jamais épousé ses idées sur ce Jihad violent à l’image de mes autres frères. Un jour, j’ai eu même à lui dire lors de notre conversation téléphonique que les Américains étaient à sa recherche. Mais il m’a répondu en me disant que c’est lui qui était à la recherche de ces derniers. Il m’avait dit son intention de se rendre dans ce pays pour y poser des bombes », a-t-il révélé.
Kady FATY, leral.net