Dans beaucoup de cas, il aurait suffi de passer au patient une petite mais utile information pour sauver une vie. On peut citer plusieurs exemples :
(1) - Une dame développe soudainement une embolie pulmonaire cinq semaines après avoir été opérée au pied et succombe brutalement de cette condition aux urgences de l'Hôpital ( ) Le médecin orthopédiste traitant n'a jamais pris le soin d'expliquer les risques d'embolie qui peuvent survenir suite à une immobilisation prolongée des membres surtout. Il aurait tout simplement suffi de prescrire un anticoagulant approprié, d'expliquer les risques pour que cette condition se développe, et de décrire les symptômes pour que la patiente puisse prendre des dispositions pour prévenir cette maladie grave et sauver sa vie. Hélas !
(2) - Un monsieur souffre d'une insuffisance cardiaque. Le médecin traitant n'a jamais expliqué la maladie ni proposé un pace maker (appareil régulateur du rythme cardiaque inséré dans la poitrine du patient). Il prescrit plutôt une ordonnance pour un traitement par voie orale juste pour calmer les symptômes et peut-être ralentir la détérioration du muscle cardiaque. Le patient qui, pourtant, avait les moyens de se traiter, décède évidemment quelques mois plus tard.
(3) - Une dame souffre de la même condition, le premier cardiologue consulté prendra la même approche, condamnant la dame à mort. Heureusement pour elle, un ami de la famille médecin mais non cardiologue, après avoir regardé le dossier, conseilla la famille de voir un autre cardiologue pour l'installation de l'appareil. La dame condamnée par le premier cardiologue vit encore avec son pace maker, onze ans après avoir été diagnostiquée.
(4) - Un gamin se réveille au cours d'une intervention chirurgicale. Le médecin anesthésiste ne trouva rien de mieux que d'administrer une dose supplémentaire du médicament d'anesthésie. Le garçon fait un arrêt cardiaque et meurt. C'est inacceptable et inexcusable malgré notre croyance très ferme en Dieu et à la religion musulmane.
L'on ne peut plus continuer à laisser faire sous prétexte que Dieu a établi notre destin avant même la naissance. Même dans le Coran, il est précisé que l'homme doit chercher à se soigner quand il est malade. Si la dame citée en exemple (3) vit encore, c'est grâce à Dieu mais aussi à la vigilance de sa famille et de leur ami médecin.Au Sénégal, on s'en remet à Dieu pour tout et il est important d'avoir la foi. Cependant, nous devons exiger à notre système sanitaire de nous montrer qu'ils ont tenté en vain de sauver des vies comme dans le cas des exemples cités ci-dessus. En d'autres termes, les populations ont droit à des explications. Je voudrais appeler mes compatriotes à un débat national sur la protection sanitaire au Sénégal de façon à attirer l'attention publique sur ce fléau grave et pousser nos médecins, centres médicaux et hôpitaux à mieux gérer leurs patients et à leur donner le respect mérité. Etre médecin, c'est aussi être éducateur, surtout dans les pays en développement où les populations n'ont pas beaucoup accès à l'information médicale.
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Il y a de très bons médecins responsables dans ce pays et ils seront les premiers à être d'accord avec moi sur cette opinion, car eux-mêmes reconnaissent le laxisme qui existe dans certains milieux médicaux. C'est devenu endémique et ancré dans les habitudes. Beaucoup de médecins prescrivent des médicaments sans même avoir établi un diagnostic objectif de la maladie. Comme dans le cas de la dame décédée des suites d'une embolie, le médecin appelé en urgence chez elle, bien qu'elle lui ait précisé qu'elle manquait d'oxygène, préféra plutôt prescrire une ordonnance que de la conseiller de se rendre immédiatement dans un service d'urgence spécialisé pour examens plus approfondis. L'Ordre des médecins et la société civile doivent ensemble regarder de très près le problème que pose le système de santé au Sénégal afin de trouver des solutions durables pour au moins tenter de sauver encore plus de vies humaines.
MAMADOU NDOYE BANE
(1) - Une dame développe soudainement une embolie pulmonaire cinq semaines après avoir été opérée au pied et succombe brutalement de cette condition aux urgences de l'Hôpital ( ) Le médecin orthopédiste traitant n'a jamais pris le soin d'expliquer les risques d'embolie qui peuvent survenir suite à une immobilisation prolongée des membres surtout. Il aurait tout simplement suffi de prescrire un anticoagulant approprié, d'expliquer les risques pour que cette condition se développe, et de décrire les symptômes pour que la patiente puisse prendre des dispositions pour prévenir cette maladie grave et sauver sa vie. Hélas !
(2) - Un monsieur souffre d'une insuffisance cardiaque. Le médecin traitant n'a jamais expliqué la maladie ni proposé un pace maker (appareil régulateur du rythme cardiaque inséré dans la poitrine du patient). Il prescrit plutôt une ordonnance pour un traitement par voie orale juste pour calmer les symptômes et peut-être ralentir la détérioration du muscle cardiaque. Le patient qui, pourtant, avait les moyens de se traiter, décède évidemment quelques mois plus tard.
(3) - Une dame souffre de la même condition, le premier cardiologue consulté prendra la même approche, condamnant la dame à mort. Heureusement pour elle, un ami de la famille médecin mais non cardiologue, après avoir regardé le dossier, conseilla la famille de voir un autre cardiologue pour l'installation de l'appareil. La dame condamnée par le premier cardiologue vit encore avec son pace maker, onze ans après avoir été diagnostiquée.
(4) - Un gamin se réveille au cours d'une intervention chirurgicale. Le médecin anesthésiste ne trouva rien de mieux que d'administrer une dose supplémentaire du médicament d'anesthésie. Le garçon fait un arrêt cardiaque et meurt. C'est inacceptable et inexcusable malgré notre croyance très ferme en Dieu et à la religion musulmane.
L'on ne peut plus continuer à laisser faire sous prétexte que Dieu a établi notre destin avant même la naissance. Même dans le Coran, il est précisé que l'homme doit chercher à se soigner quand il est malade. Si la dame citée en exemple (3) vit encore, c'est grâce à Dieu mais aussi à la vigilance de sa famille et de leur ami médecin.Au Sénégal, on s'en remet à Dieu pour tout et il est important d'avoir la foi. Cependant, nous devons exiger à notre système sanitaire de nous montrer qu'ils ont tenté en vain de sauver des vies comme dans le cas des exemples cités ci-dessus. En d'autres termes, les populations ont droit à des explications. Je voudrais appeler mes compatriotes à un débat national sur la protection sanitaire au Sénégal de façon à attirer l'attention publique sur ce fléau grave et pousser nos médecins, centres médicaux et hôpitaux à mieux gérer leurs patients et à leur donner le respect mérité. Etre médecin, c'est aussi être éducateur, surtout dans les pays en développement où les populations n'ont pas beaucoup accès à l'information médicale.
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Il y a de très bons médecins responsables dans ce pays et ils seront les premiers à être d'accord avec moi sur cette opinion, car eux-mêmes reconnaissent le laxisme qui existe dans certains milieux médicaux. C'est devenu endémique et ancré dans les habitudes. Beaucoup de médecins prescrivent des médicaments sans même avoir établi un diagnostic objectif de la maladie. Comme dans le cas de la dame décédée des suites d'une embolie, le médecin appelé en urgence chez elle, bien qu'elle lui ait précisé qu'elle manquait d'oxygène, préféra plutôt prescrire une ordonnance que de la conseiller de se rendre immédiatement dans un service d'urgence spécialisé pour examens plus approfondis. L'Ordre des médecins et la société civile doivent ensemble regarder de très près le problème que pose le système de santé au Sénégal afin de trouver des solutions durables pour au moins tenter de sauver encore plus de vies humaines.
MAMADOU NDOYE BANE