Première région minière du Sénégal en termes d’implantation, Thiès ne devrait rien envier aux autres localités du pays. Les entreprises minières, installées dans cette partie du pays, ont contribué à hauteur de 63,3 milliards de francs Cfa pour l’année 2019. Cependant, la capitale du Rail ‘’vit ce paradoxe de l’abondance’’, regrette le coordonnateur adjoint du Forum civil.
Le patron de l’antenne régionale de la coalition "Publier ce que vous payez", souligne pourtant que, conformément à la Constitution, les ressources naturelles appartiennent au peuple. Mais cette contribution ne profite pas aux communautés à la base, qui sont impactées par ces entreprises. Ces dernières génèrent beaucoup de milliards, pendant que les populations continuent à vivre dans la pauvreté, parce que ne profitant pas des retombées directes.
Par exemple, les Industries chimiques du Sénégal (ICS) ont réalisé, en 2019, un chiffre d’affaires annuel de 261 milliards de FCfa. Mais, à côté, des populations peinent à accéder aux infrastructures sociales de base.
« ’Thiès vit ce paradoxe de l’abondance. Pour 2019, sur les 161 milliards de FCfa, les 63 milliards proviennent de la région de Thiès. Les Ciments du Sahel arrivent en tête avec 21 milliards. Ils sont suivis par Dangote Ciment SA avec 14,8 milliards, Grande Côte Opération (GCO) qui exploite le zircon avec 10 milliards de francs Cfa. Mais cette contribution est très faible, si on la compare aux dépenses sociales effectuées par les entreprises au niveau de la région. Elles s’élèvent à 1 milliard 75 millions FCfa pour l’année 2019, c’est-à-dire moins de 1 %, avec 5 % pour la santé, 27 % pour l’éducation, 2 % pour l’hydraulique... », se désole Abdoul Aziz Diop.
Il prenait part, hier, au Comité régional de développement consacré à la présentation du rapport ITIE 2019. Au titre des impenses, seuls 142 millions FCfa ont été versés aux communautés. A ce niveau également, le représentant des organisations de la société civile dans le CN-ITIE, juge encore cette enveloppe ‘’très faible’’. Les 20 % des redevances et droits de taxe qui doivent être versés aux collectivités sous forme de péréquation, ne le sont pas jusqu’ici.
De plus, Abdoul Aziz Diop renseigne que, de 2010 à 2020, l’État n’a pas payé ses arriérés aux collectivités territoriales, malgré le premier décret qui avait été signé en 2009, pour prendre à bras-le-corps cette problématique. Cette somme que l’État doit à l’ensemble des collectivités, s’élève 5 milliards 215 millions de francs Cfa.
Pour le cas spécifique de Thiès, le coordonnateur national adjoint du Forum civil précise que cette enveloppe s’élève à 542 millions FCfa pour les 53 collectivités territoriales que compte la région. Néanmoins, Abdoul Aziz Diop se félicite des avancées notées.
De la nécessité de respecter les recommandations du rapport
De son côté, le secrétaire permanent adjoint du Comité national ITIE, Alioune Badara Paye invite les entreprises à redoubler d’efforts pour booster l’impact socio-économique au niveau local. Des satisfactions, dit-il, ont été notées, mais il reste encore beaucoup de choses à faire.
‘’Nous avons constaté qu’il y a véritablement une hausse de cette contribution des entreprises de la région, cette année. Mais nous disons qu’il faut encore plus. Il reste encore du potentiel à aller chercher. Au niveau des communautés, quand on compare un milliard à tout ce qui a été généré, il est vrai qu’elles vont se sentir lésées. C’est pourquoi l’effort de l’impact socio-économique reste un des maillons faibles de la gouvernance du secteur extractif au Sénégal, de façon générale. Il faudra veiller à augmenter cet impact socio-économique, notamment au niveau local’’, soutient Alioune Badara Paye.
Dans cette même veine, le collaborateur direct du Pr. Eva Marie Coll Seck rappelle aux pouvoirs publics, l’impératif de respecter les recommandations phares issues du rapport. Les pouvoirs publics, ajoute-t-il, doivent mettre en place une politique, dans le but de transformer davantage au niveau national, les produits miniers.
D’après le secrétaire permanent adjoint du CN-ITIE, une telle initiative permet de bâtir une chaîne de valeur beaucoup plus étendue et qui profite à toutes les communautés. Si cela est fait, poursuit-il, les emplois directs et le transfert de compétences et de technologies seront augmentés.
‘’Les cimenteries qui font ce travail de calcaire jusqu’à avoir du clinker, ensuite le transformer en ciment, vont jusqu’au bout cette chaîne. C’est pourquoi la valeur ajoutée s’en ressent. La valeur des phosphates, une fois transformée en acide phosphorique, fait pratiquement le triple ou quintuple du prix de vente. Ce sont des astuces qui sont connues pour avoir des impacts par rapport aux différents sous-secteurs qui composent ce secteur minier et bientôt le secteur pétrolier et gazier’’, recommande Alioune Badara Paye, invitant encore les entreprises à soutenir davantage les populations et les efforts de développement à la base.
EnQuête
Le patron de l’antenne régionale de la coalition "Publier ce que vous payez", souligne pourtant que, conformément à la Constitution, les ressources naturelles appartiennent au peuple. Mais cette contribution ne profite pas aux communautés à la base, qui sont impactées par ces entreprises. Ces dernières génèrent beaucoup de milliards, pendant que les populations continuent à vivre dans la pauvreté, parce que ne profitant pas des retombées directes.
Par exemple, les Industries chimiques du Sénégal (ICS) ont réalisé, en 2019, un chiffre d’affaires annuel de 261 milliards de FCfa. Mais, à côté, des populations peinent à accéder aux infrastructures sociales de base.
« ’Thiès vit ce paradoxe de l’abondance. Pour 2019, sur les 161 milliards de FCfa, les 63 milliards proviennent de la région de Thiès. Les Ciments du Sahel arrivent en tête avec 21 milliards. Ils sont suivis par Dangote Ciment SA avec 14,8 milliards, Grande Côte Opération (GCO) qui exploite le zircon avec 10 milliards de francs Cfa. Mais cette contribution est très faible, si on la compare aux dépenses sociales effectuées par les entreprises au niveau de la région. Elles s’élèvent à 1 milliard 75 millions FCfa pour l’année 2019, c’est-à-dire moins de 1 %, avec 5 % pour la santé, 27 % pour l’éducation, 2 % pour l’hydraulique... », se désole Abdoul Aziz Diop.
Il prenait part, hier, au Comité régional de développement consacré à la présentation du rapport ITIE 2019. Au titre des impenses, seuls 142 millions FCfa ont été versés aux communautés. A ce niveau également, le représentant des organisations de la société civile dans le CN-ITIE, juge encore cette enveloppe ‘’très faible’’. Les 20 % des redevances et droits de taxe qui doivent être versés aux collectivités sous forme de péréquation, ne le sont pas jusqu’ici.
De plus, Abdoul Aziz Diop renseigne que, de 2010 à 2020, l’État n’a pas payé ses arriérés aux collectivités territoriales, malgré le premier décret qui avait été signé en 2009, pour prendre à bras-le-corps cette problématique. Cette somme que l’État doit à l’ensemble des collectivités, s’élève 5 milliards 215 millions de francs Cfa.
Pour le cas spécifique de Thiès, le coordonnateur national adjoint du Forum civil précise que cette enveloppe s’élève à 542 millions FCfa pour les 53 collectivités territoriales que compte la région. Néanmoins, Abdoul Aziz Diop se félicite des avancées notées.
De la nécessité de respecter les recommandations du rapport
De son côté, le secrétaire permanent adjoint du Comité national ITIE, Alioune Badara Paye invite les entreprises à redoubler d’efforts pour booster l’impact socio-économique au niveau local. Des satisfactions, dit-il, ont été notées, mais il reste encore beaucoup de choses à faire.
‘’Nous avons constaté qu’il y a véritablement une hausse de cette contribution des entreprises de la région, cette année. Mais nous disons qu’il faut encore plus. Il reste encore du potentiel à aller chercher. Au niveau des communautés, quand on compare un milliard à tout ce qui a été généré, il est vrai qu’elles vont se sentir lésées. C’est pourquoi l’effort de l’impact socio-économique reste un des maillons faibles de la gouvernance du secteur extractif au Sénégal, de façon générale. Il faudra veiller à augmenter cet impact socio-économique, notamment au niveau local’’, soutient Alioune Badara Paye.
Dans cette même veine, le collaborateur direct du Pr. Eva Marie Coll Seck rappelle aux pouvoirs publics, l’impératif de respecter les recommandations phares issues du rapport. Les pouvoirs publics, ajoute-t-il, doivent mettre en place une politique, dans le but de transformer davantage au niveau national, les produits miniers.
D’après le secrétaire permanent adjoint du CN-ITIE, une telle initiative permet de bâtir une chaîne de valeur beaucoup plus étendue et qui profite à toutes les communautés. Si cela est fait, poursuit-il, les emplois directs et le transfert de compétences et de technologies seront augmentés.
‘’Les cimenteries qui font ce travail de calcaire jusqu’à avoir du clinker, ensuite le transformer en ciment, vont jusqu’au bout cette chaîne. C’est pourquoi la valeur ajoutée s’en ressent. La valeur des phosphates, une fois transformée en acide phosphorique, fait pratiquement le triple ou quintuple du prix de vente. Ce sont des astuces qui sont connues pour avoir des impacts par rapport aux différents sous-secteurs qui composent ce secteur minier et bientôt le secteur pétrolier et gazier’’, recommande Alioune Badara Paye, invitant encore les entreprises à soutenir davantage les populations et les efforts de développement à la base.
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