Une nouvelle réunion inter-ministérielle à Matignon entre les acteurs concernés - Agriculture, Ecologie, Finances notamment - n'a pas permis de trancher ce sujet délicat, entre protection d'une espèce en danger et revendications des pêcheurs.
L'affaire pourrait être renvoyée à l'arbitrage du chef de l'Etat.
Il s'agit d'opter - ou non - pour l'inscription du thon rouge à l'Annexe 1 de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces menacées d?extinction (CITES) - afin d'interdire la vente de ce poisson hors des frontières du pays du bateau pêcheur.
Cependant, la Commission européenne, ayant elle-même reporté sa décision initialement prévue mercredi sur le sujet, la pression qui pesait sur les Français en ce début de semaine était du même coup levée, notait le Comité national des pêches.
Ce dernier avait prévenu dimanche que si le "fantasme écologique" devait l'emporter, les pêcheurs "n'auraient plus rien à perdre et sauraient prendre leurs responsabilités".
Mais le ministère du Développement durable voit mal comment cautionner de nouvelles ponctions sur une espèce victime de surpêche depuis plus de vingt ans, alors que s'ouvre l'Année internationale de la Biodiversité.
"Je me bats pour le thon rouge et la position du président", a prévenu la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie Chantal rappelant le discours du Havre, en juillet.
Nicolas Sarkozy avait alors annoncé que la France soutiendrait "l'inscription du thon rouge à l'annexe de la Convention internationale sur les espèces sauvages (CITES), pour en interdire le commerce".
L'objectif est de couper la route au marché japonais, acquéreur de plus de 80% des prises effectuées en Méditerrannée pour la confection des sushis et prêt à le payer au prix de l'or : un thon rouge de 232 kilos a été ainsi vendu 122.000 euros, la semaine dernière à Tokyo - plus de 500 euros le kilo.
Dimanche, la navigatrice Isabelle Autissier, nouvelle présidente du WWF-France, en a appelé dans le JDD au chef de l'Etat, qu'elle a accusé d'avoir fait "marche-arrière" : la survie du thon rouge, estimait-elle, est "menacée par le déploiement ces dernières décennies d'une pêche intensive basée sur le profit à court terme".
Elle mettait également en cause les subventions publiques qui ont financé une flotte "responsable du déclin de l'espèce".
Selon les ministères, la pêche au thon mobilise aujourd'hui moins de 30 bateaux français en Méditerranée, aussi la fin du commerce ne concernerait qu'une minorité - bruyante et très réactive - de pêcheurs singulièrement prospères dans leur profession.
Le comité des pêches en revanche revendique plus de 200 bateaux partiellement impliqués, Atlantique compris.
La décision française est symboliquement importante, car si elle optait pour un moratoire sur la commercialisation du thon, elle ouvrirait la voie à une décision audacieuse de l'Europe à la conférence de la CITES en mars, en faveur de l'inscription de ce poisson à l'Annexe 1 - comme le fut en son temps l'ivoire, pour protéger les éléphants.
"Ce serait inédit pour une espèce commerciale", insiste Charles Braine, chargé des océans au WWF.
Jusqu'ici, rappelle-t-il, les riverains européens de la Méditerranée impliqués dans cette forme de pêche (Espagne, Italie, Chypre, Malte, Grèce) se sont opposés à cette mesure.
l'express
L'affaire pourrait être renvoyée à l'arbitrage du chef de l'Etat.
Il s'agit d'opter - ou non - pour l'inscription du thon rouge à l'Annexe 1 de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces menacées d?extinction (CITES) - afin d'interdire la vente de ce poisson hors des frontières du pays du bateau pêcheur.
Cependant, la Commission européenne, ayant elle-même reporté sa décision initialement prévue mercredi sur le sujet, la pression qui pesait sur les Français en ce début de semaine était du même coup levée, notait le Comité national des pêches.
Ce dernier avait prévenu dimanche que si le "fantasme écologique" devait l'emporter, les pêcheurs "n'auraient plus rien à perdre et sauraient prendre leurs responsabilités".
Mais le ministère du Développement durable voit mal comment cautionner de nouvelles ponctions sur une espèce victime de surpêche depuis plus de vingt ans, alors que s'ouvre l'Année internationale de la Biodiversité.
"Je me bats pour le thon rouge et la position du président", a prévenu la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie Chantal rappelant le discours du Havre, en juillet.
Nicolas Sarkozy avait alors annoncé que la France soutiendrait "l'inscription du thon rouge à l'annexe de la Convention internationale sur les espèces sauvages (CITES), pour en interdire le commerce".
L'objectif est de couper la route au marché japonais, acquéreur de plus de 80% des prises effectuées en Méditerrannée pour la confection des sushis et prêt à le payer au prix de l'or : un thon rouge de 232 kilos a été ainsi vendu 122.000 euros, la semaine dernière à Tokyo - plus de 500 euros le kilo.
Dimanche, la navigatrice Isabelle Autissier, nouvelle présidente du WWF-France, en a appelé dans le JDD au chef de l'Etat, qu'elle a accusé d'avoir fait "marche-arrière" : la survie du thon rouge, estimait-elle, est "menacée par le déploiement ces dernières décennies d'une pêche intensive basée sur le profit à court terme".
Elle mettait également en cause les subventions publiques qui ont financé une flotte "responsable du déclin de l'espèce".
Selon les ministères, la pêche au thon mobilise aujourd'hui moins de 30 bateaux français en Méditerranée, aussi la fin du commerce ne concernerait qu'une minorité - bruyante et très réactive - de pêcheurs singulièrement prospères dans leur profession.
Le comité des pêches en revanche revendique plus de 200 bateaux partiellement impliqués, Atlantique compris.
La décision française est symboliquement importante, car si elle optait pour un moratoire sur la commercialisation du thon, elle ouvrirait la voie à une décision audacieuse de l'Europe à la conférence de la CITES en mars, en faveur de l'inscription de ce poisson à l'Annexe 1 - comme le fut en son temps l'ivoire, pour protéger les éléphants.
"Ce serait inédit pour une espèce commerciale", insiste Charles Braine, chargé des océans au WWF.
Jusqu'ici, rappelle-t-il, les riverains européens de la Méditerranée impliqués dans cette forme de pêche (Espagne, Italie, Chypre, Malte, Grèce) se sont opposés à cette mesure.
l'express