"Pour moi, cette projection est une victoire en soi. C'est mon palmarès", a réagi son réalisateur Abderrahmane Sissako, venu présenter son oeuvre dans la capitale burkinabè, qui a dit n'avoir "jamais été aussi ému et bouleversé".
"Timbuktu" "a fait le tour du monde, mais regardez l'accueil ici. A travers le Fespaco, c'est comme si toute l'Afrique regardait ce film", s'est écrié devant la presse le Mauritanien, protégé par des éléments anti-terroristes de la garde républicaine.
La fiction a attiré les foules jeudi. Nombre de spectateurs, venus plusieurs heures avant la projection n'ont pu entrer dans la salle, surveillée par une trentaine de policiers. Car des "problèmes sécuritaires" se posaient autour de sa diffusion, avait déclaré le ministre de la Culture Jean-Claude Dioma il y a une semaine.
Le gouvernement avait envisagé de retirer le film aux 7 Césars (l'équivalent français des Oscars américains) de la programmation, même s'il n'avait reçu aucune "menace sur le Burkina", pays du Sahel voisin du Mali, à cause de cette oeuvre.
Patrouilles aux abords de la manifestation, fouille minutieuse des spectateurs, portiques détectant les métaux: le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), pour sa 24e édition, s'est dès lors vu doter d'un dispositif de sécurité inédit.
Abderrahmane Sissako, s'était dit "consterné" par la perspective d'un retrait de son film. "Le public ne doit pas avoir peur de venir. Je demande aux gens de venir massivement aux prochaines projections", a lancé Binta Gadiaga, une Burkinabè de 49 ans, qui a salué "une grande oeuvre", "un film grandiose et sublime".
Le président Michel Kafando, qui avait apporté son soutien à la diffusion du film, n'était finalement pas dans la salle pour la visionner. - 'Barbarie' - "Timbuktu" raconte la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes qui l'ont contrôlé plusieurs mois entre 2012 et 2013.
A Bamako, où il a été projeté une fois, le film n'a pas fait l'unanimité, certains lui reprochant d'édulcorer la réalité. "Les jihadistes-terroristes ont coupé des mains et des femmes ont été violées. C'était la barbarie.
On ne voit pas ça clairement dans le film", avait déclaré mi-février à l'AFP un enseignant de Tombouctou. Faute de pouvoir le voir chez lui, Moustaph Touré, boubou bleu et toque blanche, affirme être arrivé mercredi à Ouagadougou en provenance de Tombouctou, à plus de 500 km au nord, "dans l'intention de voir +Timbuktu+".
La fiction, qui avait été sélectionnée aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, a été l'objet d'une polémique en France. Le statut d'Abderrahmane Sissako, conseiller culturel du président Mohamed Ould Abdel Aziz, y a été vivement critiqué.
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l'international. L'édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre dernier à la suite d'une révolte populaire.
Manifestation où le public se mêle aux réalisateurs, comédiens et acheteurs, le Fespaco se conclura samedi quand l'Etalon d'or de Yennenga, la distinction la plus prestigieuse, sera décerné à l'un des 19 films en compétition.
"Il y a des films sur la guerre, sur les problèmes religieux, politiques...", souligne Ardiouma Soma, son délégué général. Pour lui, le Fespaco est "une photographie de la situation de l'Afrique au cours de ces deux dernières années".
Seneplus.com
"Timbuktu" "a fait le tour du monde, mais regardez l'accueil ici. A travers le Fespaco, c'est comme si toute l'Afrique regardait ce film", s'est écrié devant la presse le Mauritanien, protégé par des éléments anti-terroristes de la garde républicaine.
La fiction a attiré les foules jeudi. Nombre de spectateurs, venus plusieurs heures avant la projection n'ont pu entrer dans la salle, surveillée par une trentaine de policiers. Car des "problèmes sécuritaires" se posaient autour de sa diffusion, avait déclaré le ministre de la Culture Jean-Claude Dioma il y a une semaine.
Le gouvernement avait envisagé de retirer le film aux 7 Césars (l'équivalent français des Oscars américains) de la programmation, même s'il n'avait reçu aucune "menace sur le Burkina", pays du Sahel voisin du Mali, à cause de cette oeuvre.
Patrouilles aux abords de la manifestation, fouille minutieuse des spectateurs, portiques détectant les métaux: le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), pour sa 24e édition, s'est dès lors vu doter d'un dispositif de sécurité inédit.
Abderrahmane Sissako, s'était dit "consterné" par la perspective d'un retrait de son film. "Le public ne doit pas avoir peur de venir. Je demande aux gens de venir massivement aux prochaines projections", a lancé Binta Gadiaga, une Burkinabè de 49 ans, qui a salué "une grande oeuvre", "un film grandiose et sublime".
Le président Michel Kafando, qui avait apporté son soutien à la diffusion du film, n'était finalement pas dans la salle pour la visionner. - 'Barbarie' - "Timbuktu" raconte la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes qui l'ont contrôlé plusieurs mois entre 2012 et 2013.
A Bamako, où il a été projeté une fois, le film n'a pas fait l'unanimité, certains lui reprochant d'édulcorer la réalité. "Les jihadistes-terroristes ont coupé des mains et des femmes ont été violées. C'était la barbarie.
On ne voit pas ça clairement dans le film", avait déclaré mi-février à l'AFP un enseignant de Tombouctou. Faute de pouvoir le voir chez lui, Moustaph Touré, boubou bleu et toque blanche, affirme être arrivé mercredi à Ouagadougou en provenance de Tombouctou, à plus de 500 km au nord, "dans l'intention de voir +Timbuktu+".
La fiction, qui avait été sélectionnée aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger, a été l'objet d'une polémique en France. Le statut d'Abderrahmane Sissako, conseiller culturel du président Mohamed Ould Abdel Aziz, y a été vivement critiqué.
Fondé en 1969, le Fespaco se tient tous les deux ans au Burkina Faso, pays pauvre dont il constitue la carte de visite à l'international. L'édition 2015 est la première depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre dernier à la suite d'une révolte populaire.
Manifestation où le public se mêle aux réalisateurs, comédiens et acheteurs, le Fespaco se conclura samedi quand l'Etalon d'or de Yennenga, la distinction la plus prestigieuse, sera décerné à l'un des 19 films en compétition.
"Il y a des films sur la guerre, sur les problèmes religieux, politiques...", souligne Ardiouma Soma, son délégué général. Pour lui, le Fespaco est "une photographie de la situation de l'Afrique au cours de ces deux dernières années".
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