«When you speak french, I can hear some words but I can't answer in french (quand vous parlez français, je comprends quelques mots, mais je ne peux pas vous répondre en français) », voici la réponse que nous a servie Fanta Bajie (Fanta Badji en français), quand nous l'avons abordée pour échanger quelques mots avec elle.
Cette demoiselle, âgée d'environ 18 ans, est née à Touba Tranquille, village de l'arrondissement de Kataba. Elle est lycéenne dans un établissement gambien et chaque jour, elle traverse la frontière pour suivre ses cours en territoire gambien.
«Au moment où je devais entrer à l'école, il n'y en avait pas à Touba Tranquille et les autres villages qui avaient des écoles étaient loin. Donc la seule possibilité que j'avais, c'était d'aller en Gambie, là tout près, à quelques centaines de mètres», explique la jeune demoiselle.
Comme Fanta Bajie, nombreux sont les natifs de ce village du département de Bignona qui sont dans le circuit scolaire gambien. Cette situation avait poussé l'Etat du Sénégal à implanter une école dans le village pour récupérer ce qui peut l'être. «Cet exercice fut difficile», admet Malang Sambou, enseignant à l'école élémentaire de Touba Tranquille qui ajoute:
«Au début, lorsque vous demandiez en classe qui est le président de la République, les élèves vous répondaient : " Yaya Jammeh"». Maintenant, la donne est en train de changer concernant l'éducation, grâce aux moyens mis par l'Etat du Sénégal pour concurrencer les beaux établissements installés de l'autre côté de la frontière par les autorités gambiennes. Nous avons réussi à récupérer 50% de nos enfants pour les réinsérer dans le circuit scolaire sénégalais », se réjouit le chef du village Yancoba Diatta, qui souhaite voir tous les enfants du village réussir leurs études dans leur pays et travailler pour le Sénégal. Mais une contrainte majeure se dresse devant certains.
La question de l'état-civil est un véritable casse-tête pour les populations de Touba Tranquille, selon le chef du village. En effet, ce village qui fut le théâtre de violents affrontements entre l'armée sénégalaise et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, avait été rayé de la carte en 2002. Les populations s'étaient exilées en Gambie pour fuir les crépitements des armes. Certains villageois ont perdu leurs papiers, d'autres sont nés en territoire gambien et ne sont pas déclarés au Sénégal.
«Tous ceux-ci ont d'énormes difficultés pour avoir des actes d'état-civil. Conséquence : ils galèrent pour avoir la carte nationale d'identité sénégalaise. Beaucoup d'entre nous ont des papiers gambiens alors que nous voulons être reconnus comme citoyen sénégalais», indique Yancoba Diatta.
Pour corriger le paradoxe dans ce village sénégalais où la nationalité gambienne est plus facile à obtenir, le maire de Kataba plaide pour des audiences foraines. «Il faut reconstituer l'état-civil pour les populations de Touba Tranquille. Sinon, nous risquons de perdre des citoyens sénégalais », affirme le maire Abdoulaye Badji.
Le Dalasi, la monnaie d'échange à Touba Tranquille
Le problème d'état civil n'est pas la seule préoccupation à laquelle les populations font face. Le village de Touba Tranquille est enclavé. L'accès à cette zone, en provenance des localités sénégalaises, relève d'un véritable parcours du combattant.
Conséquence : les populations se tournent vers la Gambie où le trafic est plus aisé. «Ici, la plupart des produits que nous consommons proviennent de la Gambie», renseigne Yancoba Diatta.
«A Touba Tranquille, le Dalasi est la monnaie la plus utilisée », conclut le chef de village Les populations de Touba Tranquille qui revendiquent leur « sénégalité » invitent les pouvoirs publics à désenclaver la zone et à doter le village d'infrastructures sociales de base.
« L’As »
Cette demoiselle, âgée d'environ 18 ans, est née à Touba Tranquille, village de l'arrondissement de Kataba. Elle est lycéenne dans un établissement gambien et chaque jour, elle traverse la frontière pour suivre ses cours en territoire gambien.
«Au moment où je devais entrer à l'école, il n'y en avait pas à Touba Tranquille et les autres villages qui avaient des écoles étaient loin. Donc la seule possibilité que j'avais, c'était d'aller en Gambie, là tout près, à quelques centaines de mètres», explique la jeune demoiselle.
Comme Fanta Bajie, nombreux sont les natifs de ce village du département de Bignona qui sont dans le circuit scolaire gambien. Cette situation avait poussé l'Etat du Sénégal à implanter une école dans le village pour récupérer ce qui peut l'être. «Cet exercice fut difficile», admet Malang Sambou, enseignant à l'école élémentaire de Touba Tranquille qui ajoute:
«Au début, lorsque vous demandiez en classe qui est le président de la République, les élèves vous répondaient : " Yaya Jammeh"». Maintenant, la donne est en train de changer concernant l'éducation, grâce aux moyens mis par l'Etat du Sénégal pour concurrencer les beaux établissements installés de l'autre côté de la frontière par les autorités gambiennes. Nous avons réussi à récupérer 50% de nos enfants pour les réinsérer dans le circuit scolaire sénégalais », se réjouit le chef du village Yancoba Diatta, qui souhaite voir tous les enfants du village réussir leurs études dans leur pays et travailler pour le Sénégal. Mais une contrainte majeure se dresse devant certains.
La question de l'état-civil est un véritable casse-tête pour les populations de Touba Tranquille, selon le chef du village. En effet, ce village qui fut le théâtre de violents affrontements entre l'armée sénégalaise et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance, avait été rayé de la carte en 2002. Les populations s'étaient exilées en Gambie pour fuir les crépitements des armes. Certains villageois ont perdu leurs papiers, d'autres sont nés en territoire gambien et ne sont pas déclarés au Sénégal.
«Tous ceux-ci ont d'énormes difficultés pour avoir des actes d'état-civil. Conséquence : ils galèrent pour avoir la carte nationale d'identité sénégalaise. Beaucoup d'entre nous ont des papiers gambiens alors que nous voulons être reconnus comme citoyen sénégalais», indique Yancoba Diatta.
Pour corriger le paradoxe dans ce village sénégalais où la nationalité gambienne est plus facile à obtenir, le maire de Kataba plaide pour des audiences foraines. «Il faut reconstituer l'état-civil pour les populations de Touba Tranquille. Sinon, nous risquons de perdre des citoyens sénégalais », affirme le maire Abdoulaye Badji.
Le Dalasi, la monnaie d'échange à Touba Tranquille
Le problème d'état civil n'est pas la seule préoccupation à laquelle les populations font face. Le village de Touba Tranquille est enclavé. L'accès à cette zone, en provenance des localités sénégalaises, relève d'un véritable parcours du combattant.
Conséquence : les populations se tournent vers la Gambie où le trafic est plus aisé. «Ici, la plupart des produits que nous consommons proviennent de la Gambie», renseigne Yancoba Diatta.
«A Touba Tranquille, le Dalasi est la monnaie la plus utilisée », conclut le chef de village Les populations de Touba Tranquille qui revendiquent leur « sénégalité » invitent les pouvoirs publics à désenclaver la zone et à doter le village d'infrastructures sociales de base.
« L’As »