Tournée d’impuissance de Hadjibou Soumaré dans les quartiers inondés

Le Premier ministre Hadjibou Soumaré rend visite aux populations des quartiers inondés de la banlieue. Après Dalifort, où il s’est borné à regarder de loin les maisons sous les eaux, il s’est dirigé avec sa délégation vers Diamaguène et Diacksao. A Dalifort, la députée Me Ndèye Fatou Touré qui habite la zone s’est offusquée de ce comportement peu cavalier du chef du gouvernement. « Ici à Dalifort, les populations attendent encore de recevoir le Premier ministre. Je ne peux comprendre que le Premier ministre vienne dans une localité où habite une élue du peuple sans prendre contact avec elle. Je ne peux aussi m’expliquer cette défaillance des autorités de l’assainissement », martèle la députée du Mouvement Tekki.

Pendant ce temps, à Guédiawaye, dans le quartier Nimzatt Angle Mousse, les populations battent le macadam pour manifester leur courroux, espérant que M. Hadjibou Soumaré arrivera dans leur zone pour qu’elles lui expliquent leur désarroi. C’est Ngaraaf Mbaye qui porte leur parole : « Nous avons décidé de manifester et de battre le macadam pour nous faire entendre. Le plan Orsec est lancé, mais nous ne voyons aucun effet. Le maire de la localité, voulant s’opposer à notre marche, a échangé des propos aigres doux avec les populations. Nous ne voulons pas que le Premier ministre rate sa mission de s’enquérir de nos problèmes, car les politiciens d’ici ont toujours caché la vérité aux autorités ».

Après Dalifort, le Premier ministre et sa délégation se sont ébranlés en direction de Diamaguène, autre zone sinistrée sur la Nationale 1. Le convoi devrait ensuite aller à Guinaw-rail, localité d’où est originaire la ministre Aminata Lô, chargée du département du Tourisme et de l’Artisanat. Cette dernière a déjà mobilisé quelques moyens au bénéfice des populations de ce quartier sinistré, sous forme de motopompes et de moustiquaires imprégnées distribuées.

Cette visite du Premier ministre Hadjibou Soumaré se déroule dans un contexte très tendu dans la banlieue, où les eaux ne cessent de monter en même temps que la colère de populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Déjà que hier, un jeune garçon de huit ans s’est noyé dans les eaux à Pikine Est, au moment où la circulation entre la banlieue et le centre-ville constitue dans les deux sens le parcours du combattant. Il semble même qu’en ce moment précis, la route entre Thiaroye et Yeumbeul est totalement coupée par les eaux, isolant de fait tous les quartiers environnants de Keur-Massar.