ADHA et ENDA Ecopole saluent la présence du président de la République à Mbou,r pour témoigner sa solidarité aux familles des victimes, un geste empreint de compassion et d'empathie, fort apprécié.
Toutefois, ces drames à répétition appellent à une introspection et une réévaluation profonde des politiques de jeunesse et de migration, afin de mettre en place des solutions durables.
Un changement de paradigme urgent
Depuis plusieurs années, les politiques de lutte contre la migration irrégulière continuent de révéler leurs limites, malgré les efforts déployés. Bien que financées à hauteur de plusieurs milliards FCfa, elles n'ont malheureusement pas permis de freiner le phénomène et des milliers de jeunes continuent de braver les intempéries. Des initiatives de lutte contre la migration irrégulière, à l’image de la migration circulaire avec l'Espagne, qui a mobilisé 85 milliards FCfa, entre 2019 et 2023, restent sans incidence réelle et même, méconnues des jeunes, pourtant les premiers concernés.
L’opacité et le manque de communication érigés en règle de gestion, mettent en lumière la déconnexion entre les solutions proposées et les attentes réelles de la jeunesse.
Il est grand temps de repenser les approches de la question migratoire. Dès lors, des solutions adaptées et efficaces doivent être envisagées et élaborées, dans un esprit participatif, avec les jeunes et pour les jeunes, en intégrant les réalités locales et régionales. Le modèle actuel renforce le mythe selon lequel, la réussite ne se trouve qu’à l’étranger, créant ainsi un « surespoir » qui pousse de nombreux jeunes à risquer leurs vies dans des conditions précaires et dramatiques.
Remettre en question le mythe de la Diaspora
La glorification excessive de la diaspora et des rémittences financières, renforcent une idée fausse selon laquell,e la réussite est uniquement possible hors de nos frontières. Ce narratif, bien qu’encouragé par certains, alimente l'illusion d'un prestige à l'étranger, souvent démenti par la réalité.
Ainsi, il est crucial de valoriser les réussites locales et de montrer à notre jeunesse, que réussir au Sénégal et en Afrique, est possible.
De nombreux Sénégalais contribuent activement au développement national sans quitter leur pays. Il est temps de mettre en avant ces exemples positifs et d’encourager les jeunes à envisager un avenir radieux sur leur propre sol.
Investir dans les infrastructures régionales
Une solution durable pour freiner l’exode rural et la migration irrégulière, réside dans la transformation de notre modèle de gouvernance de nos ressources, l’investissement massif dans les infrastructures éducatives et économiques régionales.
La valorisation des espaces artisanaux et de créativité (artisanat de service et d’art) et de production communautaires, une meilleure organisation des métiers de l’automobile, agriculture, pêche et élevage, la décentralisation des espaces de décisions et la création d’universités et de centres de formation dans des régions comme Tambacounda et la Casamance, est essentielle, pour offrir des alternatives crédibles à l’esprit de compétitivité régionale. La valorisation des opportunités des régions et les riches potentialités économiques, renforcent leur attractivité, pour devenir de véritables pôles de développement et de centres de décision, conformément à l’esprit d’équité territoriale.
De telles initiatives permettraient d’éclore les talents des jeunes, tout en leur offrant une masse critique de compétences nécessaires pour les accompagner, contribuant durablement au développement économique de leur terroir.
Restaurer la confiance en l'avenir du pays
Pour freiner l'hémorragie migratoire, il est impératif de restaurer la confiance des jeunes dans leur avenir au Sénégal. Cela passe nécessairement par une réforme en profondeur du système éducatif, alignée sur les besoins du marché de l’emploi, l’égalité des chances, l’équité dans l’accès aux ressources, ainsi que la promotion de projets entrepreneuriaux dans des secteurs porteurs comme l’agriculture, la technologie, l’économie verte, etc.
ADHA et ENDA Ecopole appellent également, à la mise en place de politiques qui soutiennent l'emploi local, l'entrepreneuriat et la consommation locale, afin de renforcer le tissu économique national. Ces politiques doivent être basées sur des solutions structurelles, réalistes et durables et conçues en concertation avec les jeunes eux-mêmes.
Un appel à l’action
ADHA et ENDA Ecopole exhortent l'État à mettre en place des mécanismes communautaires de veille, pour prendre des mesures concrètes et prévenir de nouvelles tragédies. En investissant dans l'éducation, en renforçant les infrastructures régionales afin qu’elles soient mieux adaptées aux besoins de l’emploi, dans l’équité, la justice et la démocratie, et en offrant des perspectives d'emploi aux jeunes, il est possible de créer un environnement socio-économique où la migration ne sera plus vue comme une nécessité, mais comme un choix éclairé.
Ensemble, nous devons œuvrer pour offrir à notre jeunesse, les moyens de résilience lui permettant de réaliser ses ambitions ici même, au Sénégal, afin qu'elle n’ait plus à risquer sa vie dans des périples incertains.
Fait le 17 septembre 2024, à Dakar,
Les signataires :
Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) : M. Adama Mbengue
Enda Ecopole : M. Oumar Tandian
Toutefois, ces drames à répétition appellent à une introspection et une réévaluation profonde des politiques de jeunesse et de migration, afin de mettre en place des solutions durables.
Un changement de paradigme urgent
Depuis plusieurs années, les politiques de lutte contre la migration irrégulière continuent de révéler leurs limites, malgré les efforts déployés. Bien que financées à hauteur de plusieurs milliards FCfa, elles n'ont malheureusement pas permis de freiner le phénomène et des milliers de jeunes continuent de braver les intempéries. Des initiatives de lutte contre la migration irrégulière, à l’image de la migration circulaire avec l'Espagne, qui a mobilisé 85 milliards FCfa, entre 2019 et 2023, restent sans incidence réelle et même, méconnues des jeunes, pourtant les premiers concernés.
L’opacité et le manque de communication érigés en règle de gestion, mettent en lumière la déconnexion entre les solutions proposées et les attentes réelles de la jeunesse.
Il est grand temps de repenser les approches de la question migratoire. Dès lors, des solutions adaptées et efficaces doivent être envisagées et élaborées, dans un esprit participatif, avec les jeunes et pour les jeunes, en intégrant les réalités locales et régionales. Le modèle actuel renforce le mythe selon lequel, la réussite ne se trouve qu’à l’étranger, créant ainsi un « surespoir » qui pousse de nombreux jeunes à risquer leurs vies dans des conditions précaires et dramatiques.
Remettre en question le mythe de la Diaspora
La glorification excessive de la diaspora et des rémittences financières, renforcent une idée fausse selon laquell,e la réussite est uniquement possible hors de nos frontières. Ce narratif, bien qu’encouragé par certains, alimente l'illusion d'un prestige à l'étranger, souvent démenti par la réalité.
Ainsi, il est crucial de valoriser les réussites locales et de montrer à notre jeunesse, que réussir au Sénégal et en Afrique, est possible.
De nombreux Sénégalais contribuent activement au développement national sans quitter leur pays. Il est temps de mettre en avant ces exemples positifs et d’encourager les jeunes à envisager un avenir radieux sur leur propre sol.
Investir dans les infrastructures régionales
Une solution durable pour freiner l’exode rural et la migration irrégulière, réside dans la transformation de notre modèle de gouvernance de nos ressources, l’investissement massif dans les infrastructures éducatives et économiques régionales.
La valorisation des espaces artisanaux et de créativité (artisanat de service et d’art) et de production communautaires, une meilleure organisation des métiers de l’automobile, agriculture, pêche et élevage, la décentralisation des espaces de décisions et la création d’universités et de centres de formation dans des régions comme Tambacounda et la Casamance, est essentielle, pour offrir des alternatives crédibles à l’esprit de compétitivité régionale. La valorisation des opportunités des régions et les riches potentialités économiques, renforcent leur attractivité, pour devenir de véritables pôles de développement et de centres de décision, conformément à l’esprit d’équité territoriale.
De telles initiatives permettraient d’éclore les talents des jeunes, tout en leur offrant une masse critique de compétences nécessaires pour les accompagner, contribuant durablement au développement économique de leur terroir.
Restaurer la confiance en l'avenir du pays
Pour freiner l'hémorragie migratoire, il est impératif de restaurer la confiance des jeunes dans leur avenir au Sénégal. Cela passe nécessairement par une réforme en profondeur du système éducatif, alignée sur les besoins du marché de l’emploi, l’égalité des chances, l’équité dans l’accès aux ressources, ainsi que la promotion de projets entrepreneuriaux dans des secteurs porteurs comme l’agriculture, la technologie, l’économie verte, etc.
ADHA et ENDA Ecopole appellent également, à la mise en place de politiques qui soutiennent l'emploi local, l'entrepreneuriat et la consommation locale, afin de renforcer le tissu économique national. Ces politiques doivent être basées sur des solutions structurelles, réalistes et durables et conçues en concertation avec les jeunes eux-mêmes.
Un appel à l’action
ADHA et ENDA Ecopole exhortent l'État à mettre en place des mécanismes communautaires de veille, pour prendre des mesures concrètes et prévenir de nouvelles tragédies. En investissant dans l'éducation, en renforçant les infrastructures régionales afin qu’elles soient mieux adaptées aux besoins de l’emploi, dans l’équité, la justice et la démocratie, et en offrant des perspectives d'emploi aux jeunes, il est possible de créer un environnement socio-économique où la migration ne sera plus vue comme une nécessité, mais comme un choix éclairé.
Ensemble, nous devons œuvrer pour offrir à notre jeunesse, les moyens de résilience lui permettant de réaliser ses ambitions ici même, au Sénégal, afin qu'elle n’ait plus à risquer sa vie dans des périples incertains.
Fait le 17 septembre 2024, à Dakar,
Les signataires :
Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) : M. Adama Mbengue
Enda Ecopole : M. Oumar Tandian