Il convient tout d’abord de vous remercier vivement d’avoir consacré la « Une » de la dernière édition de votre quotidien à la tragédie survenue au camp militaire français de Thiaroye, le 1er décembre 1944.
Il y a lieu cependant d’apporter quelques éléments d’information complémentaire à l’attention de vos lecteurs, pour lever toute équivoque ou ambiguïté quant aux faits désormais historiquement établis.
Primo: le récit colonialiste des « événements de Thiaroye 44 » est un tissu de contre-vérités démenties pas à pas par la recherche scientifique, au fil des ans. Ni « méprise historique » ni « énigme historiographique », il s’agit bel et bien d’un massacre prémédité et froidement exécuté par le commandement français, contre plus d’un millier d’anciens combattants africains rapatriés de France métropolitaine.
Désarmés et rassemblés sur la place d’armes du camp par ordre de la hiérarchie, ils ont été littéralement taillés en charpie par les automitrailleuses empruntées à la Marine des États -Unis…, avant d’être ensevelis à la hâte dans des fosses communes.
Les sites de ces charniers putatifs ayant été géo localisés, la seule énigme résiduelle reste le nombre exact des victimes africaines spoliées et martyrisées.
Deuxio: les multiples contradictions et incohérences relevées dans les déclarations successives des autorités politiques et militaires françaises, ont culminé avec la disparition prétendue des archives du 23e BIMA, lors de la fermeture du camp de Bel-Air en 2011.
Il s’agit en réalité d’un transfert occulte, qui n’est toujours pas parvenu à son destinataire légal, à savoir le Service Historique de la Défense (SHD) du Fort de Vincennes ! Qui donc, en France, a peur de quoi dans la manifestation de la vérité sur cette sinistre affaire ? Pour raison d’Etat ou pour d’autres raisons inavouables…?
Toujours est-il que la dissimulation ou la destruction de preuves matérielles d’un crime, est sévèrement puni par la loi, en France comme ailleurs dans le monde.
Tertio: Au cours de son unique mandat parlementaire, le député Ousmane Sonko avait adressé une question écrite au Premier Ministre, demandant l’ouverture des fosses communes de Thiaroye d’une part et la mise à disposition des archives remises au Sénégal, par le Président Hollande.
La réponse du ministre des Forces armées a consisté non seulement à nier l’existence desdites fosses communes, mais aussi à se défausser sur une fumeuse « Commission de Valorisation des Archives de Thiaroye » (COVART), confiée à feu Iba Der Thiam et Saliou Mbaye, dont on attend encore la conclusion des travaux, plusieurs années après le colloque de 2018…
Il y a lieu de préciser au passage que ces archives, sont la propriété commune de tous les États issus de la dissolution des Fédérations françaises d’Afrique Occidentale et Équatoriale, et non pas du seul Sénégal !
Last but not least, il faut souligner que ce crime de guerre inexpiable, a été commis sous l’autorité ultime du président du Conseil de Gouvernement de la République française qu’était alors Charles de Gaulle, chef suprême de l’armée française. Or, l’un des buts inavouables était précisément de spolier les Tirailleurs africains de leurs droits légitimes d’anciens combattants et prisonniers de guerre en France (soldes de captivité et primes de démobilisation, perçus par leurs compagnons d’infortune métropolitains, dès leur sortie des camps de détention).
C’est dire que la vérité et la justice dues à la mémoire de ces héros et martyrs africains de la seconde Guerre mondiale, passent également par la réparation du préjudice financier subi auprès de leurs ayants-droit.
Dialo Diop
Il y a lieu cependant d’apporter quelques éléments d’information complémentaire à l’attention de vos lecteurs, pour lever toute équivoque ou ambiguïté quant aux faits désormais historiquement établis.
Primo: le récit colonialiste des « événements de Thiaroye 44 » est un tissu de contre-vérités démenties pas à pas par la recherche scientifique, au fil des ans. Ni « méprise historique » ni « énigme historiographique », il s’agit bel et bien d’un massacre prémédité et froidement exécuté par le commandement français, contre plus d’un millier d’anciens combattants africains rapatriés de France métropolitaine.
Désarmés et rassemblés sur la place d’armes du camp par ordre de la hiérarchie, ils ont été littéralement taillés en charpie par les automitrailleuses empruntées à la Marine des États -Unis…, avant d’être ensevelis à la hâte dans des fosses communes.
Les sites de ces charniers putatifs ayant été géo localisés, la seule énigme résiduelle reste le nombre exact des victimes africaines spoliées et martyrisées.
Deuxio: les multiples contradictions et incohérences relevées dans les déclarations successives des autorités politiques et militaires françaises, ont culminé avec la disparition prétendue des archives du 23e BIMA, lors de la fermeture du camp de Bel-Air en 2011.
Il s’agit en réalité d’un transfert occulte, qui n’est toujours pas parvenu à son destinataire légal, à savoir le Service Historique de la Défense (SHD) du Fort de Vincennes ! Qui donc, en France, a peur de quoi dans la manifestation de la vérité sur cette sinistre affaire ? Pour raison d’Etat ou pour d’autres raisons inavouables…?
Toujours est-il que la dissimulation ou la destruction de preuves matérielles d’un crime, est sévèrement puni par la loi, en France comme ailleurs dans le monde.
Tertio: Au cours de son unique mandat parlementaire, le député Ousmane Sonko avait adressé une question écrite au Premier Ministre, demandant l’ouverture des fosses communes de Thiaroye d’une part et la mise à disposition des archives remises au Sénégal, par le Président Hollande.
La réponse du ministre des Forces armées a consisté non seulement à nier l’existence desdites fosses communes, mais aussi à se défausser sur une fumeuse « Commission de Valorisation des Archives de Thiaroye » (COVART), confiée à feu Iba Der Thiam et Saliou Mbaye, dont on attend encore la conclusion des travaux, plusieurs années après le colloque de 2018…
Il y a lieu de préciser au passage que ces archives, sont la propriété commune de tous les États issus de la dissolution des Fédérations françaises d’Afrique Occidentale et Équatoriale, et non pas du seul Sénégal !
Last but not least, il faut souligner que ce crime de guerre inexpiable, a été commis sous l’autorité ultime du président du Conseil de Gouvernement de la République française qu’était alors Charles de Gaulle, chef suprême de l’armée française. Or, l’un des buts inavouables était précisément de spolier les Tirailleurs africains de leurs droits légitimes d’anciens combattants et prisonniers de guerre en France (soldes de captivité et primes de démobilisation, perçus par leurs compagnons d’infortune métropolitains, dès leur sortie des camps de détention).
C’est dire que la vérité et la justice dues à la mémoire de ces héros et martyrs africains de la seconde Guerre mondiale, passent également par la réparation du préjudice financier subi auprès de leurs ayants-droit.
Dialo Diop