Mise à jour du 14 juin 2012: Au moins quatre civils ont été tués par des éléments armés en début de semaine dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire, où la violence s'accroît, alors que le gouvernement dit avoir déjoué une tentative de putsch de partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo.
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«Ouattara ne veut pas de la réconciliation.» Tel était le titre de l’un des journaux proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, au lendemain de l’arrestation de Moïse Lida Kouassi au Togo et de son extradition vers la Côte d’Ivoire.
Le même jour, Michel Amani N’Guessan, un grand ponte du FPI (Front Populaire Ivoirien, parti de Gbagbo), se plaignait dans une interview de «la justice des vainqueurs» qui ne frapperait que les partisans de l’ancien Chef de l’État.
Deux jours après, sept Casques bleus de l’Onu étaient tués dans l’ouest, rallongeant d’autant la liste des personnes tuées dans cette partie du pays depuis quelques mois.
Qui ignore, dans ce pays, que l’unique rêve caressé par un certain nombre de partisans de Laurent Gbagbo est de bouter Alassane Ouattara du pouvoir par la force, afin de récupérer ce qu’ils estiment être leur dû?
Qui ignore que des proches de Laurent Gbagbo préparent, dans des pays voisins, ou un peu plus éloignés, des projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire?
Gbagbo forever
De ces pays proches ou lointains nous parviennent tous les jours des échos des projets qui y sont concoctés, et nous savons que les attaques répétées des populations, et maintenant des Casques bleus, à l’ouest, font partie d’un plan visant à créer la chienlit dans cette partie du pays.
Combien ne sont-ils pas, les militants du FPI, qui continuent de s’accrocher à la chimère de la victoire de leur champion, telle qu’annoncée par Paul Yao-N’Dré, l’ancien président du Conseil constitutionnel, victoire qu’Alassane Ouattara leur aurait volée avec la complicité de Nicolas Sarkozy? On a encore en mémoire l’immense joie qui les avait envahis à la suite de la défaite de l’ancien Président français à l’élection présidentielle.
Pour ces partisans de Laurent Gbagbo, la vraie réconciliation, celle à laquelle ils sont prêts à souscrire, consisterait, pour le président de la République, à faire arrêter ceux qui veillent sur l’intégrité de notre pays et assurent notre sécurité, tout en les laissant, eux, perpétrer leur coup d’État contre lui sans broncher.
La justice des vaincus
Ne serait-il pas plus simple pour eux de demander au Chef de l’État de se tirer une balle dans la tête? Ainsi donc, des partisans du FPI, le parti de l’ancien Président, affichent leur volonté d’aller à la réconciliation, en précisant toutefois qu’ils aimeraient que le Chef de l’État punisse les siens qui lui ont permis de vaincre Laurent Gbagbo et qu’il arrête de leur chercher des poux dans la tête.
Ils sont nombreux, les Ong occidentales et les confrères des médias internationaux, qui ont embouché la trompette de la «justice des vainqueurs», demandant avec insistance à Alassane Ouattara de faire arrêter ceux des soldats des Frci (Forces Républicaines de Côte d'Ivoire) qui auraient commis des exactions à Duékoué. Nous sommes tous partisans d’une justice égale pour tous, partisans de ce que tous ceux qui ont commis des crimes soient punis, quel que soit le bord auquel ils appartiennent.
Mais une fois cela dit, nous ne devons pas oublier que nous avons en face de nous des personnes dont la meilleure arme est la ruse et le mode de fonctionnement la violence. Le FPI s’est constitué dans la violence, l’a cultivée, l’a utilisée pour parvenir au pouvoir, pour s’y maintenir et n’a pas hésité à l’utiliser encore une dernière fois lorsque ce pouvoir lui avait échappé dans les urnes. Nous connaissons trop le FPI.
Le FPI ne veut pas vraiment de la réconciliation
Avons-nous oublié le nombre de fois que ce parti a essayé d’assassiner M. Ouattara? Avons-nous oublié comment il a tué Robert Guéï (président de 1999 à l'année 2000) et les partisans de M. Ouattara? Avons-nous oublié qu’il avait aussi essayé de tuer M. Bédié (président de 1993 à 1999) en 2002? Et tous les crimes de ce que l’on a appelé la crise postélectorale? Ne perdons pas si vite la mémoire.
Le FPI a piégé la réconciliation. Le président de la République la veut, le FPI veut sa tête à lui. On ne pourra aller que de malentendu en malentendu et Charles Konan Banny (président de la commission vérité et réconciliation) n’y pourra rien. La seule réconciliation qui vaille aux yeux des faucons du FPI est celle qui fera partir Alassane Ouattara du pouvoir et les y ramènera.
Depuis quelque temps, les morts s’accumulent à l’ouest. Si rien n’est fait, nous assisterons à une nouvelle guerre dans notre pays. Sommes-nous prêts, nous Ivoiriens, à nous laisser entraîner dans une nouvelle catastrophe, au moment où nous commençons à espérer? Sommes-nous prêts à revivre toutes les horreurs que nous avons connues dans un passé si proche, parce que des gens qui ont perdu le pouvoir démocratiquement veulent le reprendre par les armes? Si tel n’est pas le cas, nous ne devons plus nous croiser les bras.
Venance Konan (Fraternité Matin)
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«Ouattara ne veut pas de la réconciliation.» Tel était le titre de l’un des journaux proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, au lendemain de l’arrestation de Moïse Lida Kouassi au Togo et de son extradition vers la Côte d’Ivoire.
Le même jour, Michel Amani N’Guessan, un grand ponte du FPI (Front Populaire Ivoirien, parti de Gbagbo), se plaignait dans une interview de «la justice des vainqueurs» qui ne frapperait que les partisans de l’ancien Chef de l’État.
Deux jours après, sept Casques bleus de l’Onu étaient tués dans l’ouest, rallongeant d’autant la liste des personnes tuées dans cette partie du pays depuis quelques mois.
Qui ignore, dans ce pays, que l’unique rêve caressé par un certain nombre de partisans de Laurent Gbagbo est de bouter Alassane Ouattara du pouvoir par la force, afin de récupérer ce qu’ils estiment être leur dû?
Qui ignore que des proches de Laurent Gbagbo préparent, dans des pays voisins, ou un peu plus éloignés, des projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire?
Gbagbo forever
De ces pays proches ou lointains nous parviennent tous les jours des échos des projets qui y sont concoctés, et nous savons que les attaques répétées des populations, et maintenant des Casques bleus, à l’ouest, font partie d’un plan visant à créer la chienlit dans cette partie du pays.
Combien ne sont-ils pas, les militants du FPI, qui continuent de s’accrocher à la chimère de la victoire de leur champion, telle qu’annoncée par Paul Yao-N’Dré, l’ancien président du Conseil constitutionnel, victoire qu’Alassane Ouattara leur aurait volée avec la complicité de Nicolas Sarkozy? On a encore en mémoire l’immense joie qui les avait envahis à la suite de la défaite de l’ancien Président français à l’élection présidentielle.
Pour ces partisans de Laurent Gbagbo, la vraie réconciliation, celle à laquelle ils sont prêts à souscrire, consisterait, pour le président de la République, à faire arrêter ceux qui veillent sur l’intégrité de notre pays et assurent notre sécurité, tout en les laissant, eux, perpétrer leur coup d’État contre lui sans broncher.
La justice des vaincus
Ne serait-il pas plus simple pour eux de demander au Chef de l’État de se tirer une balle dans la tête? Ainsi donc, des partisans du FPI, le parti de l’ancien Président, affichent leur volonté d’aller à la réconciliation, en précisant toutefois qu’ils aimeraient que le Chef de l’État punisse les siens qui lui ont permis de vaincre Laurent Gbagbo et qu’il arrête de leur chercher des poux dans la tête.
Ils sont nombreux, les Ong occidentales et les confrères des médias internationaux, qui ont embouché la trompette de la «justice des vainqueurs», demandant avec insistance à Alassane Ouattara de faire arrêter ceux des soldats des Frci (Forces Républicaines de Côte d'Ivoire) qui auraient commis des exactions à Duékoué. Nous sommes tous partisans d’une justice égale pour tous, partisans de ce que tous ceux qui ont commis des crimes soient punis, quel que soit le bord auquel ils appartiennent.
Mais une fois cela dit, nous ne devons pas oublier que nous avons en face de nous des personnes dont la meilleure arme est la ruse et le mode de fonctionnement la violence. Le FPI s’est constitué dans la violence, l’a cultivée, l’a utilisée pour parvenir au pouvoir, pour s’y maintenir et n’a pas hésité à l’utiliser encore une dernière fois lorsque ce pouvoir lui avait échappé dans les urnes. Nous connaissons trop le FPI.
Le FPI ne veut pas vraiment de la réconciliation
Avons-nous oublié le nombre de fois que ce parti a essayé d’assassiner M. Ouattara? Avons-nous oublié comment il a tué Robert Guéï (président de 1999 à l'année 2000) et les partisans de M. Ouattara? Avons-nous oublié qu’il avait aussi essayé de tuer M. Bédié (président de 1993 à 1999) en 2002? Et tous les crimes de ce que l’on a appelé la crise postélectorale? Ne perdons pas si vite la mémoire.
Le FPI a piégé la réconciliation. Le président de la République la veut, le FPI veut sa tête à lui. On ne pourra aller que de malentendu en malentendu et Charles Konan Banny (président de la commission vérité et réconciliation) n’y pourra rien. La seule réconciliation qui vaille aux yeux des faucons du FPI est celle qui fera partir Alassane Ouattara du pouvoir et les y ramènera.
Depuis quelque temps, les morts s’accumulent à l’ouest. Si rien n’est fait, nous assisterons à une nouvelle guerre dans notre pays. Sommes-nous prêts, nous Ivoiriens, à nous laisser entraîner dans une nouvelle catastrophe, au moment où nous commençons à espérer? Sommes-nous prêts à revivre toutes les horreurs que nous avons connues dans un passé si proche, parce que des gens qui ont perdu le pouvoir démocratiquement veulent le reprendre par les armes? Si tel n’est pas le cas, nous ne devons plus nous croiser les bras.
Venance Konan (Fraternité Matin)