Pour les rescapés des naufrages, l’après-catastrophe est difficile. Il faut gérer le trauma psychologique, recommencer de zéro, car une grande partie des économies a servi au financement de la traversée. Mais, malgré le fait d’avoir frôlé la mort, de nombreux migrants subsahariens confient vouloir recommencer, n’arrivant pas à envisager que leur situation s’améliore en Tunisie. Le retour au pays n’est pas non plus une option.
« Miracle »
Dans le logement d’urgence fourni par l’ONG Terre d’asile, cette jeune femme, 30 ans, qui souhaite rester anonyme, se reconstruit progressivement, après avoir vécu un naufrage traumatisant en décembre. Elle y a perdu son compagnon et a sauvé in extremis sa fille : « On a pas eu de secours jusqu’au lendemain à huit heures du matin quand on a vu un pêcheur, donc plusieurs personnes sont mortes, y compris mon conjoint aussi, mais Dieu a fait ce miracle que je suis sortie avec la petite. »
Pour survivre, « on avait des chambres à air », dit encore cette Camerounaise, qui ne souhaite pas que sa famille restée au pays connaisse son histoire, d’où son choix de l’anonymat. De simples chambres à air pour bouée et un bébé de dix mois dans les bras pendant près de dix heures dans l’eau, malgré cette épreuve, la jeune femme pense à repartir, n’ayant pas de moyen de survie économique en Tunisie. Elle travaillait comme femme de ménage à Nabeul, à 230 kilomètres de Sfax et n’était venue dans la ville portuaire que pour la traversée.
« On ne se sent plus en sécurité en Tunisie, donc ça nous pousse encore à vouloir quitter le pays, à prendre un peu plus de risques en essayant de traverser la Méditerranée. Là, pour l’instant, je ne peux pas rester au Cameroun et non plus demeurer en Tunisie », affirme-t-elle. Les autorités et les ONG remarquent une recrudescence des départs quelle que soit la météo.
Des « organisateurs africains »
Faouzi Masmoudi, le porte-parole du tribunal de la ville explique les nouvelles méthodes de départs, surtout pour les migrants subsahariens, les plus touchés par les derniers naufrages : « Avant, les organisateurs étaient pratiquement des gens de la ville, des Sfaxiens, des Tunisiens. Mais maintenant, on voit de plus en plus des organisateurs africains. Ils sont de plus en plus impliqués. »
« C’est la logistique, précise Faouzi Masmoudi, qui fait que ces gens connaissent l’endroit, savent comment faire, comment organiser et il y a aussi un facteur important puisque Sfax c’est une ville industrielle, une certaine période et au moment où ils veulent partir, ils peuvent le faire lorsqu’ils trouvent l’occasion. Il y a toute une organisation, par exemple, depuis l’année 2022, on a observé qu’il y a de nouveaux genres de navires on fabrique maintenant les navires en fer. C’est très dangereux, il n’y a aucune sécurité pour ces bateaux-là, avant on utilisait les navires en bois. Pour les navires en fer ce n’est pas contrôlé, ce n’est pas autorisé mais les gens l’utilisent de plus en plus mais malheureusement les naufrages sont faits par ces navires-là. »
Rfi.fr
« Miracle »
Dans le logement d’urgence fourni par l’ONG Terre d’asile, cette jeune femme, 30 ans, qui souhaite rester anonyme, se reconstruit progressivement, après avoir vécu un naufrage traumatisant en décembre. Elle y a perdu son compagnon et a sauvé in extremis sa fille : « On a pas eu de secours jusqu’au lendemain à huit heures du matin quand on a vu un pêcheur, donc plusieurs personnes sont mortes, y compris mon conjoint aussi, mais Dieu a fait ce miracle que je suis sortie avec la petite. »
Pour survivre, « on avait des chambres à air », dit encore cette Camerounaise, qui ne souhaite pas que sa famille restée au pays connaisse son histoire, d’où son choix de l’anonymat. De simples chambres à air pour bouée et un bébé de dix mois dans les bras pendant près de dix heures dans l’eau, malgré cette épreuve, la jeune femme pense à repartir, n’ayant pas de moyen de survie économique en Tunisie. Elle travaillait comme femme de ménage à Nabeul, à 230 kilomètres de Sfax et n’était venue dans la ville portuaire que pour la traversée.
« On ne se sent plus en sécurité en Tunisie, donc ça nous pousse encore à vouloir quitter le pays, à prendre un peu plus de risques en essayant de traverser la Méditerranée. Là, pour l’instant, je ne peux pas rester au Cameroun et non plus demeurer en Tunisie », affirme-t-elle. Les autorités et les ONG remarquent une recrudescence des départs quelle que soit la météo.
Des « organisateurs africains »
Faouzi Masmoudi, le porte-parole du tribunal de la ville explique les nouvelles méthodes de départs, surtout pour les migrants subsahariens, les plus touchés par les derniers naufrages : « Avant, les organisateurs étaient pratiquement des gens de la ville, des Sfaxiens, des Tunisiens. Mais maintenant, on voit de plus en plus des organisateurs africains. Ils sont de plus en plus impliqués. »
« C’est la logistique, précise Faouzi Masmoudi, qui fait que ces gens connaissent l’endroit, savent comment faire, comment organiser et il y a aussi un facteur important puisque Sfax c’est une ville industrielle, une certaine période et au moment où ils veulent partir, ils peuvent le faire lorsqu’ils trouvent l’occasion. Il y a toute une organisation, par exemple, depuis l’année 2022, on a observé qu’il y a de nouveaux genres de navires on fabrique maintenant les navires en fer. C’est très dangereux, il n’y a aucune sécurité pour ces bateaux-là, avant on utilisait les navires en bois. Pour les navires en fer ce n’est pas contrôlé, ce n’est pas autorisé mais les gens l’utilisent de plus en plus mais malheureusement les naufrages sont faits par ces navires-là. »
Rfi.fr