Enseignant, journaliste, écrivain, diplomate, spécialiste de la région des Grands Lacs, le Burundais Déo Hakizimana a eu plusieurs vies et surtout beaucoup de chance. Dans quelques jours, il devrait annoncer officiellement sa candidature à l’élection présidentielle du Burundi qui auront lieu le 28 juin prochain.
Arrêté puis emprisonné, victime d’une tentative d’assassinat, Déo Hakizimana a connu la torture dans les geôles de Bujumbura, la capitale du Burundi. Il y a quelques années, la Suisse l’a accueilli. A Genève, avec le concours d’autres ONG mais aussi de la Suisse, il a lancé le Centre indépendant de recherche et d’initiative pour le dialogue (Cirid).
Dans le cadre d’actions menées par l’ONU, l’ancien diplomate a pris part à des nombreuses actions en faveur du dialogue pour la paix en passant outre ses propres ressentiments. Ce Hutu refuse les logiques de pouvoir ethniques qui ont conduit aux massacres de populations au Burundi puis au Rwanda. En novembre dernier, il a reçu un prix décerné conjointement par le gouvernement du Burundi et l’ONU pour son engagement dans le processus de dialogue dans la région.
Avec le Cirid, Déo Hakizimana a développé des partenariats pour aider les habitants du Burundi à reprendre leur destin en main. L’homme défend le concept de «déminage des esprits» qui ouvre la voix, dit-il, à «une diplomatie de la paix».
Alors que tous les spécialistes s’accordent à dire que l’élection Burundaise aura une importance stratégique pour la stabilité de la région des Grands Lacs, Déo Hakizimana reconnaît être sur le point de regagner le pays pour se lancer dans la bataille électorale. Son entourage l’aurait encouragé. Il n’ignore pas que deux ex-présidents et un ancien chef rebelle (1) ont déjà annoncé leur candidature.
A 56 ans, le fondateur du Cirid pense avoir fait la preuve de ses capacités et avoir acquis une certaine sagesse. A-t-il les moyens de ses ambitions? L’homme affirme bénéficier de relais dans tous le pays. Son entourage évoque son passé familial lié à l’histoire même du Burundi. Ce qui mettrait quelques chances de son côté. Le décryptage de cette candidature reste difficile.
«Le Burundi a changé»
«Le Burundi a changé, affirme Déo Hakizimana. Le peuple a grandi. La question du moment, c’est la question de la pauvreté et celui du passé. Trop d’assassins et de criminels, de gens coupables des pires exactions se sont octroyé des amnisties». Pour l’ancien diplomate, le prochain président devra résoudre une équation difficile: «cohabiter avec le voisin rwandais Paul Kagame tout en lui disant ses quatre vérités et tout en protégeant le Congo». Un vaste programme et une immense ambition pour un homme qui semble, pour l’instant, encore bien seul.
(1) L’ex-président Domitien Ndayizeye, l’ex-président Jean-Baptiste Bagaza, l’ex-chef rebelle Agathon Rwasa.
Source: La Tribune de Genéve
Arrêté puis emprisonné, victime d’une tentative d’assassinat, Déo Hakizimana a connu la torture dans les geôles de Bujumbura, la capitale du Burundi. Il y a quelques années, la Suisse l’a accueilli. A Genève, avec le concours d’autres ONG mais aussi de la Suisse, il a lancé le Centre indépendant de recherche et d’initiative pour le dialogue (Cirid).
Dans le cadre d’actions menées par l’ONU, l’ancien diplomate a pris part à des nombreuses actions en faveur du dialogue pour la paix en passant outre ses propres ressentiments. Ce Hutu refuse les logiques de pouvoir ethniques qui ont conduit aux massacres de populations au Burundi puis au Rwanda. En novembre dernier, il a reçu un prix décerné conjointement par le gouvernement du Burundi et l’ONU pour son engagement dans le processus de dialogue dans la région.
Avec le Cirid, Déo Hakizimana a développé des partenariats pour aider les habitants du Burundi à reprendre leur destin en main. L’homme défend le concept de «déminage des esprits» qui ouvre la voix, dit-il, à «une diplomatie de la paix».
Alors que tous les spécialistes s’accordent à dire que l’élection Burundaise aura une importance stratégique pour la stabilité de la région des Grands Lacs, Déo Hakizimana reconnaît être sur le point de regagner le pays pour se lancer dans la bataille électorale. Son entourage l’aurait encouragé. Il n’ignore pas que deux ex-présidents et un ancien chef rebelle (1) ont déjà annoncé leur candidature.
A 56 ans, le fondateur du Cirid pense avoir fait la preuve de ses capacités et avoir acquis une certaine sagesse. A-t-il les moyens de ses ambitions? L’homme affirme bénéficier de relais dans tous le pays. Son entourage évoque son passé familial lié à l’histoire même du Burundi. Ce qui mettrait quelques chances de son côté. Le décryptage de cette candidature reste difficile.
«Le Burundi a changé»
«Le Burundi a changé, affirme Déo Hakizimana. Le peuple a grandi. La question du moment, c’est la question de la pauvreté et celui du passé. Trop d’assassins et de criminels, de gens coupables des pires exactions se sont octroyé des amnisties». Pour l’ancien diplomate, le prochain président devra résoudre une équation difficile: «cohabiter avec le voisin rwandais Paul Kagame tout en lui disant ses quatre vérités et tout en protégeant le Congo». Un vaste programme et une immense ambition pour un homme qui semble, pour l’instant, encore bien seul.
(1) L’ex-président Domitien Ndayizeye, l’ex-président Jean-Baptiste Bagaza, l’ex-chef rebelle Agathon Rwasa.
Source: La Tribune de Genéve