Les défis territoriaux actuels ne sont plus les mêmes que ceux vécus durant la période coloniale. Dans les villes africaines du 21ème siècle, à l’aune de la globalisation dont le développement des réseaux de transport, l’urbanisation croissante et les changements climatiques, les problèmes territoriaux sont divers. Plus de 50% de la population de la planète vit désormais dans les villes. Dans la même époque, les ghettos ou taudis des banlieues de la ville de Johannesburg en Afrique du Sud, les banlieues déshéritées de Nairobi au Kenya ainsi que les slums en Inde cachent une extrême pauvreté et une vulnérabilité des communautés. L’Organisation Mondiale de la Santé parle de « villes cachées » ou « hidden cities » au sein des grandes agglomérations urbaines mondiales. Les villes ont souvent des difficultés à assurer un bon cadre de vie aux plus démunis. La ségrégation urbaine tasse les moins nantis vers des bas fonds, des zones inondables et des marécages.
Selon l’OMS, les villes offrent des cadres d’accès aux services socioéconomiques et à la vie politique, cependant certains territoires urbains souffrent de conditions précaires de pauvreté, de santé, d’assainissement et des iniquités profondes liées à de mauvaises conditions sociales et sanitaires. L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) signale, dans son étude sur l’emploi que la situation sociale s’est fortement empirée dans les milieux urbains de certains pays membres. Au niveau mondial, l’exclusion de certaines couches sociales, l’exposition des plus pauvres aux risques socio-environnementaux et la discrimination entre les hommes et les femmes dans certains pays sont devenues des débats de société. Aujourd’hui l’Irlande, la Grèce, l’Espagne et le Portugal vivent des situations inédites d’instabilité économique et sociale. L’Afrique dont le Sénégal en particulier n’est pas du reste avec des difficultés d’aménagement et d’assainissement. La question des inondations au Sénégal mérite notre attention.
Dans les années 50, les territoires urbains de Yoff à Ndieuguene étaient drainés par des lacs et des marigots : Ouarouaye (Pikine-Guédiawaye-Yeumbeul-Malika), Thiourour (Thiaroye Gare-Thiaroye Kao-Guédiawaye-Ben Barak-Malika-Tivaouane Peul) , Reumbeut (Boune-Yeumbeul-Malika-Keur Massar), Retba (Niaga-Niakoulrab-Déne-Sangalakam), Mbeubeuss (Malika-Keur Massar), et Tanma (Ndjar- Ndieugueune). Tous ces territoires inondés et inondables étaient maillés avec une ciruclation naturelle ainsi qu’un régime gravitaire normal. Y vivaient des pélicans, des oiseaux divers, des boas, différents types de serpent, des hordes de babouins, divers reptiles, etc. C’était une zone naturelle faiblement habitée. Il n y avait pas encore l’agglomération urbaine dakaroise connue maintenant. Que s’est –il réellement passé entre 1950 et 2012 dans la ville de Dakar et ses périphéries?
Avec l’avancée du désert du Sahara dans la partie septentrionale de la Mauritanie, le Sénégal a vécu ses premiers changements climatiques. Entre 1950 et 1970, l’aridité s’est annoncé dans la zone de la vallée du fleuve Sénégal et dans les terres arachidières. Il fallait alors être dans une stratégie de décryptage des phénomènes territoriaux avec une bonne implication des spécialistes. Entre 1970 et 1980, les influences du désert du Sahara ont perturbé l’écosystème sahélien avec le départ des paysans vers les zones urbaines à la recherche du mieux être. Durant cette époque, Dakar comptait au total quelques milliers de personnes. La ville avait besoin de main d’œuvre dans l’agriculture urbaine (culture légumes et fruits dans les séyanes de la périphérie urbaine) mais aussi dans les fabriques telles que la SOTIBA-SIMPAFRIC, ICOTAF, BATA, SAR, CAFAL, DICOPA, SIMPLAST , Cotonnière du Cap Vert à Thiaroye sur mer et SIPS. Toutes ces entreprises étaient dans le même rayon que les zones de marécage citées plus haut. Cette configuration spatiale a favorisé des occupations anarchiques du Dakar des banlieues.
Les lébous kayoriens de Yeumbeul, de Cambérène, de Yoff, de Dakar Plateau, de Thiaroye sur mer, de Mbao, de Thiaroye Gare, de Malika et des autres territoires n’avaient pas une lecture prospective de ce que nous vivons aujourd’hui. Ils vivaient de l’agriculture urbaine dans ces territoires et ont accueilli les sénégalais de l’intérieur à bras ouverts sans une consultation avec les services publics du cadastre, de l’urbanisme, de l’habitat et de l’environnement pour une identification des zones habitables.
L’assèchement des marigots dans les années 80, suivi d’une période plus longue de changements climatiques avec la fonte des calottes polaires (au nord de la planète), accompagnée d’un ruissellement des eaux dans les bassins versants vers l’hémisphère sud, ont engendré le retour des eaux dans leur lit d’origine. C’est ainsi que nous réalisons les inondations à Dakar.
La publication du rapport Meadows en 1972 a installé le débat sur la détérioration continue de l’environnement au niveau mondial. Durant la rencontre de Cocoyoc au Mexique en 1974, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), assisté par la Commission des Nations Unies pour l’Environnement et le Développement (CNUED), la communauté internationale a soulevé la dégradation de l’environnement et la mauvaise gestion des ressources naturelles à l’échelle globale. Les travaux de Tinbergen (1976) sur les activités humaines et les menaces alarmantes sur l’équilibre naturel sont venus amplifier les débats scientifiques sur la prise en compte urgente de la dimension environnementale. Le Sénégal n’a pas su s’aligner très tôt dans ces préoccupations mondiales pour une meilleure lecture des territoires. La Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, à partir d’une consultation élargie, avec des sous-commissions et des groupes de travail, appuyée par des experts, des chercheurs, des universitaires, la société civile et différents spécialistes de divers pays, reçoit un mandat pour mener des investigations sur un certain nombre de préoccupations environnementales d’ordre global. Le rapport « Notre avenir à tous », publié en avril 1987, ou communément dénommé le rapport Brundtland, du même nom que l'ex-première ministre norvégienne, Gro Harlem Brundtland, est la synthèse après trois années consécutives de travail, à qui revient la promulgation du développement durable à l’échelle planétaire.
Le rapport Brundtland définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le rapport signale des défis auxquels l'humanité est confrontée et établit des recommandations dans une démarche d’inter-temporalité, de transversalité entre les secteurs d’activité, et d’interdépendance entre les générations actuelles et futures. La déclaration de Rio prône le développement durable à l’échelle globale certes, mais aussi recommande fortement et clairement son application au niveau local par une participation effective des collectivités territoriales dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques de développement. A partir de cet instant, la politique du Président Macky Sall dénote des perspectives territoriales avec trois initiatives fortes : la décentralisation des conseils des ministres, la mise ne place du Conseil Économique, Social et Environnemental ainsi que la mise en place de l’observatoire des inondations. Quels sont cependant les mécanismes d’articulation des différentes échelles territoriales? Quelle pertinence pour la mise en place d’un observatoire des territoires au Sénégal?
Le sommet de New York de 1997 conforta les modalités et les principes de mise en œuvre du développement durable au sein des territoires. Avec la participation de la société civile et des médias aux travaux de Rio 1992, le concept de développement durable quitte les sphères internationales pour s’insérer dans les réalités locales et territoriales des pays. C’est ce que nous désignons par les approches ascendantes du développement durable. Le chapitre 28, contenu dans la déclaration de Rio 1992 est largement revenu sur la place et le rôle des collectivités locales de tous les pays dans la mise en œuvre des approches territoriales. La mobilisation des acteurs locaux est importante dans l’atteinte d’objectifs de développement. Des possibilités d’articulation des démarches locales du développement durable sont signalées dans la lutte contre les changements climatiques dans les principes d’atténuation de la pollution atmosphérique et la congestion du trafic urbain. Rien n’a cependant été fait dans la gestion des inondations en Afrique Subsaharienne. C’est dans ce cadre que la mise en place d’un observatoire trouve sa pertinence scientifique et sociale.
Quelques démarches innovatrices ont été signalées dans certaines villes scandinaves, en Allemagne, en France, en Espagne et en Italie. Aussi quelques initiatives sont retracées dans les villes de Vancouver, de Toronto et de Montréal au Canada. Aux États-Unis, les efforts déployés à Portland, dans l’État d’Oregon et à Seattle dans l’État de Washington sont cités dans la littérature. Comment articuler les échelles territoriales dans une perspective d’appréhension des défis territoriaux? Les débats entre chercheurs, relatifs à l’articulation du développement durable entre les échelles territoriales sont d’une vive intensité. Rees et Wackernagel soulignent les effets de durabilité à l’intérieur des territoires et ceux à l’extérieur des territoires. N’est-il pas pertinent d’agir localement mais aussi de penser globalement dans une perspective territoriale de développement durable?
Pour une réussite de l’action publique territoriale cohérente et une maîtrise des inondations, dans une optique de rupture pour une gouvernance locale, le Sénégal aura à :
Mettre en place des moyens, favoriser le l’innovation pour une appropriation des leviers dans les territoires en dehors de Dakar
Accompagner et faciliter la fertilisation des savoirs entre les milieux de recherche et les communautés via des pôles d’excellence ou de compétitivité
Consulter les points de vue des spécialistes du territoire sur les enjeux et défis de gestion et de gouvernance des territoires
Favoriser le dialogue entre la recherche et les sphères décisionnelles dans une démarche de concertation et de planification territoriale
Développer de la recherche/développement et accompagner la mise en place de technologies efficaces et soucieuses de l’environnement
Favoriser une recherche à mesure de comprendre les préoccupations des communautés pour une amélioration de la qualité de vie et mettre à profit les connaissances locales
Accompagner le développement de partenariats de recherche féconds pour une mise en commun des connaissances multidisciplinaires dans les approches de gouvernance et de développement dans les régions et dans les départements
Mettre à profit des modèles de développement basés sur les compétences spécifiques régionales et développer des approches éprouvées de pôles d’excellence pour favoriser l’insertion complète des jeunes en âge productif
Renforcer la démocratie par la transparence et l’implication des communautés dans l’appropriation des plans territoriaux
Soutenir les politiques gouvernementales par une recherche action dédiée au développement humain durable
S’approprier des ressources existantes et développer la transformation des produits du territoire en tenant compte des goûts des consommateurs des pays limitrophes de l’hinterland
Il est possible de maitriser définitivement les inondations et d’autres défis sociaux au Sénégal. L’Observatoire des territoires est un démembrement technique du Conseil Économique, Social, et Environnemental (CESE). Il s’agit ici de mettre en place une institution de rupture avec à la base des expertises confirmées pour un développement harmonieux du pays. Le CESE ne devra plus être politique mais plutôt un bras technique puissant de mise en œuvre de la politique publique.
Selon l’OMS, les villes offrent des cadres d’accès aux services socioéconomiques et à la vie politique, cependant certains territoires urbains souffrent de conditions précaires de pauvreté, de santé, d’assainissement et des iniquités profondes liées à de mauvaises conditions sociales et sanitaires. L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) signale, dans son étude sur l’emploi que la situation sociale s’est fortement empirée dans les milieux urbains de certains pays membres. Au niveau mondial, l’exclusion de certaines couches sociales, l’exposition des plus pauvres aux risques socio-environnementaux et la discrimination entre les hommes et les femmes dans certains pays sont devenues des débats de société. Aujourd’hui l’Irlande, la Grèce, l’Espagne et le Portugal vivent des situations inédites d’instabilité économique et sociale. L’Afrique dont le Sénégal en particulier n’est pas du reste avec des difficultés d’aménagement et d’assainissement. La question des inondations au Sénégal mérite notre attention.
Dans les années 50, les territoires urbains de Yoff à Ndieuguene étaient drainés par des lacs et des marigots : Ouarouaye (Pikine-Guédiawaye-Yeumbeul-Malika), Thiourour (Thiaroye Gare-Thiaroye Kao-Guédiawaye-Ben Barak-Malika-Tivaouane Peul) , Reumbeut (Boune-Yeumbeul-Malika-Keur Massar), Retba (Niaga-Niakoulrab-Déne-Sangalakam), Mbeubeuss (Malika-Keur Massar), et Tanma (Ndjar- Ndieugueune). Tous ces territoires inondés et inondables étaient maillés avec une ciruclation naturelle ainsi qu’un régime gravitaire normal. Y vivaient des pélicans, des oiseaux divers, des boas, différents types de serpent, des hordes de babouins, divers reptiles, etc. C’était une zone naturelle faiblement habitée. Il n y avait pas encore l’agglomération urbaine dakaroise connue maintenant. Que s’est –il réellement passé entre 1950 et 2012 dans la ville de Dakar et ses périphéries?
Avec l’avancée du désert du Sahara dans la partie septentrionale de la Mauritanie, le Sénégal a vécu ses premiers changements climatiques. Entre 1950 et 1970, l’aridité s’est annoncé dans la zone de la vallée du fleuve Sénégal et dans les terres arachidières. Il fallait alors être dans une stratégie de décryptage des phénomènes territoriaux avec une bonne implication des spécialistes. Entre 1970 et 1980, les influences du désert du Sahara ont perturbé l’écosystème sahélien avec le départ des paysans vers les zones urbaines à la recherche du mieux être. Durant cette époque, Dakar comptait au total quelques milliers de personnes. La ville avait besoin de main d’œuvre dans l’agriculture urbaine (culture légumes et fruits dans les séyanes de la périphérie urbaine) mais aussi dans les fabriques telles que la SOTIBA-SIMPAFRIC, ICOTAF, BATA, SAR, CAFAL, DICOPA, SIMPLAST , Cotonnière du Cap Vert à Thiaroye sur mer et SIPS. Toutes ces entreprises étaient dans le même rayon que les zones de marécage citées plus haut. Cette configuration spatiale a favorisé des occupations anarchiques du Dakar des banlieues.
Les lébous kayoriens de Yeumbeul, de Cambérène, de Yoff, de Dakar Plateau, de Thiaroye sur mer, de Mbao, de Thiaroye Gare, de Malika et des autres territoires n’avaient pas une lecture prospective de ce que nous vivons aujourd’hui. Ils vivaient de l’agriculture urbaine dans ces territoires et ont accueilli les sénégalais de l’intérieur à bras ouverts sans une consultation avec les services publics du cadastre, de l’urbanisme, de l’habitat et de l’environnement pour une identification des zones habitables.
L’assèchement des marigots dans les années 80, suivi d’une période plus longue de changements climatiques avec la fonte des calottes polaires (au nord de la planète), accompagnée d’un ruissellement des eaux dans les bassins versants vers l’hémisphère sud, ont engendré le retour des eaux dans leur lit d’origine. C’est ainsi que nous réalisons les inondations à Dakar.
La publication du rapport Meadows en 1972 a installé le débat sur la détérioration continue de l’environnement au niveau mondial. Durant la rencontre de Cocoyoc au Mexique en 1974, sous l’égide du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), assisté par la Commission des Nations Unies pour l’Environnement et le Développement (CNUED), la communauté internationale a soulevé la dégradation de l’environnement et la mauvaise gestion des ressources naturelles à l’échelle globale. Les travaux de Tinbergen (1976) sur les activités humaines et les menaces alarmantes sur l’équilibre naturel sont venus amplifier les débats scientifiques sur la prise en compte urgente de la dimension environnementale. Le Sénégal n’a pas su s’aligner très tôt dans ces préoccupations mondiales pour une meilleure lecture des territoires. La Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement, à partir d’une consultation élargie, avec des sous-commissions et des groupes de travail, appuyée par des experts, des chercheurs, des universitaires, la société civile et différents spécialistes de divers pays, reçoit un mandat pour mener des investigations sur un certain nombre de préoccupations environnementales d’ordre global. Le rapport « Notre avenir à tous », publié en avril 1987, ou communément dénommé le rapport Brundtland, du même nom que l'ex-première ministre norvégienne, Gro Harlem Brundtland, est la synthèse après trois années consécutives de travail, à qui revient la promulgation du développement durable à l’échelle planétaire.
Le rapport Brundtland définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le rapport signale des défis auxquels l'humanité est confrontée et établit des recommandations dans une démarche d’inter-temporalité, de transversalité entre les secteurs d’activité, et d’interdépendance entre les générations actuelles et futures. La déclaration de Rio prône le développement durable à l’échelle globale certes, mais aussi recommande fortement et clairement son application au niveau local par une participation effective des collectivités territoriales dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques de développement. A partir de cet instant, la politique du Président Macky Sall dénote des perspectives territoriales avec trois initiatives fortes : la décentralisation des conseils des ministres, la mise ne place du Conseil Économique, Social et Environnemental ainsi que la mise en place de l’observatoire des inondations. Quels sont cependant les mécanismes d’articulation des différentes échelles territoriales? Quelle pertinence pour la mise en place d’un observatoire des territoires au Sénégal?
Le sommet de New York de 1997 conforta les modalités et les principes de mise en œuvre du développement durable au sein des territoires. Avec la participation de la société civile et des médias aux travaux de Rio 1992, le concept de développement durable quitte les sphères internationales pour s’insérer dans les réalités locales et territoriales des pays. C’est ce que nous désignons par les approches ascendantes du développement durable. Le chapitre 28, contenu dans la déclaration de Rio 1992 est largement revenu sur la place et le rôle des collectivités locales de tous les pays dans la mise en œuvre des approches territoriales. La mobilisation des acteurs locaux est importante dans l’atteinte d’objectifs de développement. Des possibilités d’articulation des démarches locales du développement durable sont signalées dans la lutte contre les changements climatiques dans les principes d’atténuation de la pollution atmosphérique et la congestion du trafic urbain. Rien n’a cependant été fait dans la gestion des inondations en Afrique Subsaharienne. C’est dans ce cadre que la mise en place d’un observatoire trouve sa pertinence scientifique et sociale.
Quelques démarches innovatrices ont été signalées dans certaines villes scandinaves, en Allemagne, en France, en Espagne et en Italie. Aussi quelques initiatives sont retracées dans les villes de Vancouver, de Toronto et de Montréal au Canada. Aux États-Unis, les efforts déployés à Portland, dans l’État d’Oregon et à Seattle dans l’État de Washington sont cités dans la littérature. Comment articuler les échelles territoriales dans une perspective d’appréhension des défis territoriaux? Les débats entre chercheurs, relatifs à l’articulation du développement durable entre les échelles territoriales sont d’une vive intensité. Rees et Wackernagel soulignent les effets de durabilité à l’intérieur des territoires et ceux à l’extérieur des territoires. N’est-il pas pertinent d’agir localement mais aussi de penser globalement dans une perspective territoriale de développement durable?
Pour une réussite de l’action publique territoriale cohérente et une maîtrise des inondations, dans une optique de rupture pour une gouvernance locale, le Sénégal aura à :
Mettre en place des moyens, favoriser le l’innovation pour une appropriation des leviers dans les territoires en dehors de Dakar
Accompagner et faciliter la fertilisation des savoirs entre les milieux de recherche et les communautés via des pôles d’excellence ou de compétitivité
Consulter les points de vue des spécialistes du territoire sur les enjeux et défis de gestion et de gouvernance des territoires
Favoriser le dialogue entre la recherche et les sphères décisionnelles dans une démarche de concertation et de planification territoriale
Développer de la recherche/développement et accompagner la mise en place de technologies efficaces et soucieuses de l’environnement
Favoriser une recherche à mesure de comprendre les préoccupations des communautés pour une amélioration de la qualité de vie et mettre à profit les connaissances locales
Accompagner le développement de partenariats de recherche féconds pour une mise en commun des connaissances multidisciplinaires dans les approches de gouvernance et de développement dans les régions et dans les départements
Mettre à profit des modèles de développement basés sur les compétences spécifiques régionales et développer des approches éprouvées de pôles d’excellence pour favoriser l’insertion complète des jeunes en âge productif
Renforcer la démocratie par la transparence et l’implication des communautés dans l’appropriation des plans territoriaux
Soutenir les politiques gouvernementales par une recherche action dédiée au développement humain durable
S’approprier des ressources existantes et développer la transformation des produits du territoire en tenant compte des goûts des consommateurs des pays limitrophes de l’hinterland
Il est possible de maitriser définitivement les inondations et d’autres défis sociaux au Sénégal. L’Observatoire des territoires est un démembrement technique du Conseil Économique, Social, et Environnemental (CESE). Il s’agit ici de mettre en place une institution de rupture avec à la base des expertises confirmées pour un développement harmonieux du pays. Le CESE ne devra plus être politique mais plutôt un bras technique puissant de mise en œuvre de la politique publique.