Mois après mois, les chiffres tombent, confirmant que la France perd des positions sur les marchés extérieurs. Le déficit de la balance commerciale a atteint 6 milliards en juin, faisant plonger dans le rouge de 34,9 milliards le commerce extérieur hexagonal sur l'ensemble du premier semestre 2012, ont indiqué les Douanes ce mercredi.
L'an dernier, à la même époque le déficit atteignait déjà 38,3 milliards. Dans le détail, le premier semestre 2012 est marqué par des exportations en ralentissement (+1,4% après +4,3% au deuxième semestre 2011). Les exportations s'orientent à la baisse vers l'Union européenne (-0,5% après +2,9%), plus particulièrement vers les pays de l'Europe du Sud «où beaucoup de nos partenaires sont en difficulté (Espagne, Italie)», souligne un communiqué de Bercy. Elles restent en revanche assez dynamiques vers les pays tiers (+4,8% après 6,3%) notamment vers la Russie, les États-Unis et la Chine, «en particulier grâce aux livraisons aéronautiques et spatiales». L'essoufflement des exportations s'explique principalement par le recul des ventes de produits agricoles, après un niveau record en 2011 (-12,4%).
La croissance des importations, de son côté, reste contenue (+1,9%, après +1,6%) du fait d'une plus faible consommation des ménages. La facture énergétique continue de peser; elle s'alourdit de 1,9 milliard d'euros.
Si cette tendance se maintient, la France ne devrait donc pas atteindre en 2012 le triste record de l'an dernier, qui s'était soldé par un déficit de 70 milliards d'euros - alors que nos voisins allemands enregistraient un excédent de près de 160 milliards. Mais le déficit devrait tout de même rester très élevé…
Des grandes réformes de structures - en tête celles touchant à la compétitivité, au coût du travail, au financement de l'économie - seront nécessaires pour permettre aux entreprises françaises de grandir et de se remettre dans la compétition internationale. Mais il faut aussi «être offensif sur le front extérieur; et c'est un travail de longue haleine», confiait récemment la responsable du portefeuille ministériel, Nicole Bricq, qui s'est fixé comme objectif qu'il porte ses fruits «avant la fin du quinquennat». «Les faiblesses françaises, on les connaît», renchérit-on à Bercy: un manque d'innovation, des PME trop petites pour se positionner à l'export, une offre parfois mal adaptée à la demande, des produits trop chers, etc. Dès lors, il est nécessaire de «remettre à niveau nos financements, redonner vie aux filières à l'export, mieux cibler les pays où nous voulons davantage exporter».
Nicole Bricq insiste aussi sur la nécessité de renforcer «la réciprocité» dans les relations commerciales. En d'autres termes, il faut que l'Europe exige de certains qu'ils lui ouvrent davantage ses marchés, dans la mesure où elle lui ouvre les siens en retour. «Certains pays voient cela comme du protectionnisme ; il faut faire de la diplomatie économique», poursuit la ministre.
Nicolas Bricq présentera un plan d'action fin août au Conseil des ministres.
Par Marie Visot
L'an dernier, à la même époque le déficit atteignait déjà 38,3 milliards. Dans le détail, le premier semestre 2012 est marqué par des exportations en ralentissement (+1,4% après +4,3% au deuxième semestre 2011). Les exportations s'orientent à la baisse vers l'Union européenne (-0,5% après +2,9%), plus particulièrement vers les pays de l'Europe du Sud «où beaucoup de nos partenaires sont en difficulté (Espagne, Italie)», souligne un communiqué de Bercy. Elles restent en revanche assez dynamiques vers les pays tiers (+4,8% après 6,3%) notamment vers la Russie, les États-Unis et la Chine, «en particulier grâce aux livraisons aéronautiques et spatiales». L'essoufflement des exportations s'explique principalement par le recul des ventes de produits agricoles, après un niveau record en 2011 (-12,4%).
La croissance des importations, de son côté, reste contenue (+1,9%, après +1,6%) du fait d'une plus faible consommation des ménages. La facture énergétique continue de peser; elle s'alourdit de 1,9 milliard d'euros.
Si cette tendance se maintient, la France ne devrait donc pas atteindre en 2012 le triste record de l'an dernier, qui s'était soldé par un déficit de 70 milliards d'euros - alors que nos voisins allemands enregistraient un excédent de près de 160 milliards. Mais le déficit devrait tout de même rester très élevé…
Des grandes réformes de structures - en tête celles touchant à la compétitivité, au coût du travail, au financement de l'économie - seront nécessaires pour permettre aux entreprises françaises de grandir et de se remettre dans la compétition internationale. Mais il faut aussi «être offensif sur le front extérieur; et c'est un travail de longue haleine», confiait récemment la responsable du portefeuille ministériel, Nicole Bricq, qui s'est fixé comme objectif qu'il porte ses fruits «avant la fin du quinquennat». «Les faiblesses françaises, on les connaît», renchérit-on à Bercy: un manque d'innovation, des PME trop petites pour se positionner à l'export, une offre parfois mal adaptée à la demande, des produits trop chers, etc. Dès lors, il est nécessaire de «remettre à niveau nos financements, redonner vie aux filières à l'export, mieux cibler les pays où nous voulons davantage exporter».
Nicole Bricq insiste aussi sur la nécessité de renforcer «la réciprocité» dans les relations commerciales. En d'autres termes, il faut que l'Europe exige de certains qu'ils lui ouvrent davantage ses marchés, dans la mesure où elle lui ouvre les siens en retour. «Certains pays voient cela comme du protectionnisme ; il faut faire de la diplomatie économique», poursuit la ministre.
Nicolas Bricq présentera un plan d'action fin août au Conseil des ministres.
Par Marie Visot