C'est le genre de couac redouté par tous les communicants à l'approche d'un événement majeur, la polémique qui détourne l'attention des médias. À la veille de l'ouverture de la convention démocrate, un haut responsable du parti a comparé les tactiques républicaines à celles de Joseph Goebbels, ministre de la propagande et cerveau de la rhétorique antisémite sous Hitler. «Les républicains mentent, et ils s'en fichent si les autres pensent qu'ils mentent... Joseph Goebbels, c'est le grand mensonge et on le répète à l'envi», a confié, lundi, le chef du Parti démocrate de Californie John Burton, de manière un peu décousue, à la radio KCBS et au journal San Francisco Chronicle. Et John Burton de réitérer aussitôt ses accusations en visant nommément le colistier de Mitt Romney. «Cet abruti de Paul Ryan a fait un mensonge effronté sur la fermeture de l'usine General Motors de Janesville dans le Wisconsin et il s'en fiche. C'était Goebbels, le grand mensonge.» «Les républicains ont dit qu'ils n'accordaient aucune importance aux faits. Pour eux, mentir n'est pas un terme péjoratif, c'est plutôt un compliment», conclut le président du Parti démocrate en Californie.
Au cœur de son mécontentement, les arguments anti-Obama des républicains qui déforment la réalité. Dans le cas de l'usine de Janesville, Paul Ryan dans son discours à la convention républicaine de Tampa, la semaine dernière, a sous-entendu que Barack Obama s'était engagé à maintenir ouverte l'usine mais n'en avait rien fait. Le site de Janesville a fermé en 2009. Sauf que, comme l'ont pointé de nombreux journalistes, General Motors avait pris la décision de fermer Janesville à l'été 2008 bien avant l'élection à la Maison-Blanche du démocrate.
Pour les républicains, «de la politique au niveau du caniveau»
Sans surprise, les républicains ont immédiatement dénoncé l'analogie de John Burton. «Le président avait promis d'élever le niveau de la classe politique. Malheureusement, certains de ses partisans ont replacé la politique au niveau du caniveau», a estimé le coprésident de la coalition juive pour Mitt Romney. Les républicains de Californie y voient «un exemple de la rhétorique désespérée» qu'emploient leurs adversaires pour cacher aux électeurs le bilan décevant d'Obama. Un porte-parole de Romney a lui demandé sur Twitter que Barack Obama, le responsable de la convention démocrate et le gouverneur de Californie désavouent Burton. La réprimande n'a pas tardé. Le porte-parole du président américain a déclaré que ces propos ne reflétaient «évidemment pas l'opinion de l'équipe de campagne» démocrate.
Le mea culpa de John Burton, dont certains se demandent s'il ne va pas être poussé par son parti à la démission, a été également prompt. Désireux de «corriger les informations de presse sur (s)es propos», il affirme n'avoir «jamais qualifié les républicains de nazis ni utilisé ce mot». Si «Mitt Romney, Paul Ryan sont insultés par le fait que j'ai décrit leur stratégie de campagne comme un grand mensonge, je leur présente des humbles excuses, à eux ou à tous ceux qui pourraient avoir été choqués par ces déclarations», finit John Burton. Le chef des démocrates californiens est un personnage haut en couleur, coutumier des formules à l'emporte-pièce. Il n'est pas non plus le premier démocrate du Sunshine State à oser les rapprochements entre les républicains et Goebbels. En 2010, l'actuel gouverneur de Californie Jerry Brown avait fait, en rencontrant en plein jogging un journaliste, la même analogie contre son adversaire républicaine, Meg Whitman.
Par Constance Jamet
Au cœur de son mécontentement, les arguments anti-Obama des républicains qui déforment la réalité. Dans le cas de l'usine de Janesville, Paul Ryan dans son discours à la convention républicaine de Tampa, la semaine dernière, a sous-entendu que Barack Obama s'était engagé à maintenir ouverte l'usine mais n'en avait rien fait. Le site de Janesville a fermé en 2009. Sauf que, comme l'ont pointé de nombreux journalistes, General Motors avait pris la décision de fermer Janesville à l'été 2008 bien avant l'élection à la Maison-Blanche du démocrate.
Pour les républicains, «de la politique au niveau du caniveau»
Sans surprise, les républicains ont immédiatement dénoncé l'analogie de John Burton. «Le président avait promis d'élever le niveau de la classe politique. Malheureusement, certains de ses partisans ont replacé la politique au niveau du caniveau», a estimé le coprésident de la coalition juive pour Mitt Romney. Les républicains de Californie y voient «un exemple de la rhétorique désespérée» qu'emploient leurs adversaires pour cacher aux électeurs le bilan décevant d'Obama. Un porte-parole de Romney a lui demandé sur Twitter que Barack Obama, le responsable de la convention démocrate et le gouverneur de Californie désavouent Burton. La réprimande n'a pas tardé. Le porte-parole du président américain a déclaré que ces propos ne reflétaient «évidemment pas l'opinion de l'équipe de campagne» démocrate.
Le mea culpa de John Burton, dont certains se demandent s'il ne va pas être poussé par son parti à la démission, a été également prompt. Désireux de «corriger les informations de presse sur (s)es propos», il affirme n'avoir «jamais qualifié les républicains de nazis ni utilisé ce mot». Si «Mitt Romney, Paul Ryan sont insultés par le fait que j'ai décrit leur stratégie de campagne comme un grand mensonge, je leur présente des humbles excuses, à eux ou à tous ceux qui pourraient avoir été choqués par ces déclarations», finit John Burton. Le chef des démocrates californiens est un personnage haut en couleur, coutumier des formules à l'emporte-pièce. Il n'est pas non plus le premier démocrate du Sunshine State à oser les rapprochements entre les républicains et Goebbels. En 2010, l'actuel gouverneur de Californie Jerry Brown avait fait, en rencontrant en plein jogging un journaliste, la même analogie contre son adversaire républicaine, Meg Whitman.
Par Constance Jamet