Pour la première fois, un ancien chef de gouvernement israélien a été déclaré coupable par un tribunal. Ehoud Olmert, qui avait dû démissionner en 2009, pour une série de scandales financiers après plus de trois ans de pouvoir, a été condamné mardi pour abus de confiance. Il était jugé pour avoir, lorsqu'il était ministre du Commerce et de l'Industrie, favorisé, via le Centre d'investissement, un organisme public, les affaires d'un avocat avec lequel il était associé avant son entrée au gouvernement. La sentence sera rendue début septembre.
L'ex-premier ministre a toutefois limité les dégâts. Il a été acquitté «faute de preuves» dans deux autres dossiers de corruption et de malversations. «Le tribunal a confirmé que je n'ai jamais touché d'enveloppes», s'est félicité Ehoud Olmert à la sortie du tribunal.
Ce jugement a eu l'effet d'un coup de théâtre. La plupart des médias s'attendaient à un verdict beaucoup plus sévère, vu l'hostilité du procureur contre lui. Après sa démission sans gloire pour cause d'inculpations en cascade, Olmert avait un genou à terre et semblait condamné à une retraite politique définitive. Mais le verdict a tout bouleversé.
«Le seul à avoir l'envergure suffisante pour affronter un Nétanyahou»
Un retour de l'ex-premier ministre ne relève désormais plus d'un scénario invraisemblable. Yoav Krakovsky, commentateur de la radio publique, estime ainsi qu'Olmert «a repris une place sur le banc des remplaçants. Il est considéré comme le seul à avoir l'envergure suffisante pour affronter un Nétanyahou actuellement sans rival».
Mais le chemin de la rédemption est encore semé d'embûches. Ehoud Olmert est loin d'avoir remis tous les compteurs à zéro avec la justice. Il a été inculpé en compagnie de 17 autres suspects de corruption dans un énorme scandale concernant des dessous-de-table versés lors de la construction d'un vaste complexe immobilier surnommé Holyland, à Jérusalem. À l'époque des faits, il était maire de Jérusalem, puis ministre en charge notamment de l'administration des terres domaniales. Pour étayer les accusations, le procureur dispose d'un témoin à charge qui a mis notamment en cause Ehoud Olmert. Une condamnation dans les prochains mois pour corruption ruinerait tous ses espoirs.
Mais, même en supposant qu'Ehoud Olmert soit acquitté, il n'est pas certain que l'opinion publique lui accorde facilement son pardon. Comme le souligne Moshe Hanegbi, commentateur juridique de la télévision publique, «aucune manipulation ne pourra effacer le fait qu'un ex-premier ministre a été condamné». Son éventuel acquittement aurait surtout pour effet de renforcer son image d'habile manœuvrier plutôt que de le blanchir totalement aux yeux des Israéliens.
Par Marc Henry
L'ex-premier ministre a toutefois limité les dégâts. Il a été acquitté «faute de preuves» dans deux autres dossiers de corruption et de malversations. «Le tribunal a confirmé que je n'ai jamais touché d'enveloppes», s'est félicité Ehoud Olmert à la sortie du tribunal.
Ce jugement a eu l'effet d'un coup de théâtre. La plupart des médias s'attendaient à un verdict beaucoup plus sévère, vu l'hostilité du procureur contre lui. Après sa démission sans gloire pour cause d'inculpations en cascade, Olmert avait un genou à terre et semblait condamné à une retraite politique définitive. Mais le verdict a tout bouleversé.
«Le seul à avoir l'envergure suffisante pour affronter un Nétanyahou»
Un retour de l'ex-premier ministre ne relève désormais plus d'un scénario invraisemblable. Yoav Krakovsky, commentateur de la radio publique, estime ainsi qu'Olmert «a repris une place sur le banc des remplaçants. Il est considéré comme le seul à avoir l'envergure suffisante pour affronter un Nétanyahou actuellement sans rival».
Mais le chemin de la rédemption est encore semé d'embûches. Ehoud Olmert est loin d'avoir remis tous les compteurs à zéro avec la justice. Il a été inculpé en compagnie de 17 autres suspects de corruption dans un énorme scandale concernant des dessous-de-table versés lors de la construction d'un vaste complexe immobilier surnommé Holyland, à Jérusalem. À l'époque des faits, il était maire de Jérusalem, puis ministre en charge notamment de l'administration des terres domaniales. Pour étayer les accusations, le procureur dispose d'un témoin à charge qui a mis notamment en cause Ehoud Olmert. Une condamnation dans les prochains mois pour corruption ruinerait tous ses espoirs.
Mais, même en supposant qu'Ehoud Olmert soit acquitté, il n'est pas certain que l'opinion publique lui accorde facilement son pardon. Comme le souligne Moshe Hanegbi, commentateur juridique de la télévision publique, «aucune manipulation ne pourra effacer le fait qu'un ex-premier ministre a été condamné». Son éventuel acquittement aurait surtout pour effet de renforcer son image d'habile manœuvrier plutôt que de le blanchir totalement aux yeux des Israéliens.
Par Marc Henry