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Un havre d’antan devenu un dépotoir d’ordures: Le cri du cœur des riverains de la plage de Diamalaye

Réputée jadis pour être un endroit propre, aéré et propice à la détente, la plage de Diamalaye est en train de perdre ce label. Elle est devenue repoussante à cause de l’insalubrité qui y prévaut, malgré les efforts des autorités qui tentent de lui redonner son lustre d’antan, notamment en la débarrassant de ses marginaux. Reportage Journal "Le Témoin".


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Mai 2022 à 17:01 | | 0 commentaire(s)|

Le décor qui se présente sous les yeux, est pour le moins repoussant pour un endroit qui fut, il y a quelques années à peine encore, un lieu de détente très prisé. Malgré les efforts des autorités municipales de donner un visage plus accueillant à la plage de Diamalaye, des marginaux persistent à la transformer en dépotoir d’ordures.

En ce bel après-midi du lundi16 mai 2022, les lieux, plutôt que d’attirer le visiteur en cette période de canicule naissante, lui donnent un haut-le-cœur. L’espace est sale. Une partie de cette plage est devenue insalubre à cause des tas d’ordures qui s’y sont formés. Au loin, on aperçoit un groupe de jeunes, accroupis au sol, qui défèquent sans se soucier des regards.

Une image insoutenable qui fait s’éloigner le visiteur à toute vitesse. Hélas, devant lui, il tombe sur un malade mental qui baisse son pantalon pour faire ses besoins, avant de se relever, remonter le pantalon et poursuivre son chemin. Des déchets que les vagues auront vite fait d’évacuer dans le grand bleu.

Quelques mètres plus loin, on fait face à un dépotoir d’ordures qui dégage une puanteur putride, à vous faire vomir. Les propriétaires de chevaux ont également fait des lieux leur aire de repos, en plus de s’y livrer à l’extraction clandestine de sable marin.

Excréments humains, défécations d’animaux et aliments de bétail sont éparpillés un peu partout, dégageant une forte odeur. Des gravats et dépôts sauvages sont également un peu partout. Ce, sans compter la présence des sans-abris qui y ont élu domicile, pour y passer la nuit. Un terreau fertile aux agressions.

Bref, la plage de Diamalaye se meurt, malgré les efforts consentis par les autorités municipales pour lui donner un visage plus avenant, à travers notamment, une opération de pavage pour permettre aux piétons d’y circuler plus à l’aise.

Selon Makhtar Ndiaye, un riverain, respirer de l’air pur est devenu très difficile pour les habitants. « Préserver l’environnement, c’est préparer un lendemain meilleur. Aujourd’hui, dans tous les pays du monde, la préservation est le déclic de tout processus de développement. Elle est devenue incontournable. C’est la vraie guerre qui mérite une bataille organisée et constante.

Au Sénégal, c’est un fléau. Il y a une éducation à faire pour que les gens comprennent l’importance vitale qu’est la préservation de l’environnement et que l’on ne peut pas scier la branche sur laquelle on est assis. Le manque d’éducation est un frein au développement. Le long de la côte de Cambérène et de Diamalaye, les charretiers et les camionneurs creusent des trous béants pour extraire le sable alors qu’ils ne savent pas qu’à force d’enlever ce sable, ils provoquent l’érosion marine qui favorise l’avancée de la mer. Ces mêmes charretiers collectent des ordures en ville et les déposent de façon sauvage sur la plage
», s’offusque M. Ndiaye.

Toutes ces mauvaises pratiques font que l’oxygène venant de la mer, est pollué. Et les riverains ne sont malheureusement pas à même de maîtriser la situation. En effet, ces fossoyeurs de l’environnement viennent déposer les ordures à des heures tardives.

Les populations, lasses de cette agression sur leur environnement, lancent un cri du cœur à l’Etat et interpellent le ministère de l’Environnement pour qu’il leur vienne en aide.

Interpellée sur l’agression sauvage que subit cette zone, une riveraine, Madame Zeynab Coll, lance un appel solennel à l’Etat pour la sauvegarde de l’environnement. Elle dénonce surtout le déficit de conscience des personnes qui occupent la plage. Lesquelles sont pour la plupart, des ruraux. Ce, à l’instar des charretiers dont les agressions qu’ils commettent au niveau de la plage, sont quotidiennes.

Habitant des lieux, Souleymane dit Jules explique qu’en début d’été, les touristes viennent de divers horizons pour visiter nos plages et tous les autres endroits paradisiaques.

« Ce n’est même pas bon pour l’image de notre pays que nos plages soient des dépotoirs d’ordures, de gravats, d’excréments de chevaux et même parfois d’humains. C’est inadmissible et il faut que cela cesse ! », peste-t-il, le cœur serré. Il n’a pas manqué de souligner les efforts de la mairie pour paver les alentours des routes et plusieurs passages piétons pour embellir les lieux. Hélas, malgré tous ces efforts, les gens continuent d’agir en toute insouciance.






Le Témoin