A l’heure où cet article est écrit, près d’une centaine de citoyens algériens ont retiré leur dossier de candidature. Une inflation de candidatures historique dans les annales politiques de l’Algérie post-coloniale qui interpelle le simple observateur de la situation politique algérienne.
En Algérie, bien que la loi autorise à tout citoyen lambda, qui réunit les conditions requises, de prétendre au fauteuil présidentiel, il est de notoriété publique que la cooptation reste le modus operandi pour la désignation des Présidents de la République.
D’ailleurs, la grande majorité de candidats de cette floraison printanière précoce le sait, mais a décidé de tenter l’aventure pour amuser la galerie et tirera sa révérance juste avant le lancement de la course.
En effet, nombre de candidats ne pourra réunir les souscriptions requises et encore mois mener une campagne présidentielle qui demande des moyens financiers conséquents.
Dans cette ruée à la candidature que des inconnus du bataillon, peu de partis politiques ont engagé officiellement leur candidat. Seuls le Parti Travailliste de Louisa Hanoune, le FNA de Moussa Touati, l’Ahd 54 d’Ali Fawzi Rebaïne, le Jil Jadid de Soufiane Djilali, le Front El Moustakbel d’Abdelaziz Belaïd, le Rassemblement Algérien d’Ali Zeghdoud et le Mouvement National d’Espérance de Mohamed Hadef l’ont fait.
S’agissant du FLN, celui-ci a apporté son total soutien à une 4ème candidature de Bouteflika. Un soutien qui a été renforcé par le ralliement à cette option de 42 petits partis satellitaires du FLN et du Rassemblement National Démocratique.
Pour ce qui est des partis islamistes, dont le Mouvement de la Société pour la Paix, tous ont décidé de boycotter ce scrutin, une première depuis le multipartisme instauré par la réforme constitutionnelle de 1989.
Ainsi, au regard de la nuée de candidats, tout porte à croire que les autorités algériennes cherchent un éparpillement des voix qui garantirait une élection dès le 1er tour de son candidat en éliminant d’entrée les adversaires les plus redoutables que sont Ali Benflis, Mouloud Hamrouch, qui vient de décliner l’offre d’un ticket présidentiel avec Bouteflika, Ahmed Benbitour et Ahmed Ouyahia,
De plus, force est de constater que des restrictions ont été imposées au droit de rassemblement et l’espace médiatique a été totalement vérouillé. Des mesures qui laissent présager que cette présidentielle ne sera pas une compétition ouverte et que le rendez-vous du changement et des réformes pour le peuple algérien est repoussé aux calendes grecques.
Il est à noter qu’excepté le référendum du 1er juillet 1962, toutes les élections ont été utilisées pour renforcer le régime et, aujourd’hui, bien qu’il soit ébranlé par des luttes internes, il est avéré qu’il ne lâchera pas du lest.
Les responsables algériens feront tout pour empêcher toute alternance afin de ne pas perturber le fragile équilibre entre les différents clans au pouvoir et assurer la pérennité du système de rente.
Un équilibre précaire qui pourrait bien avoir volé en éclat après les déclarations du patron contesté du FLN, proche du clan Bouteflika, Amar Saïdani, faites dans une interview au site électronique TSA publiée le 03 février 2014, dans lesquelles il appelle le tout puissant chef des Services, le général de corps d’armée Mohamed Toufik Mediene, à démissionner.
Un appel qui sera sans nul doute suivi de réactions sanglantes lors de cette présidentielle car en Algérie, il est dangereux, voir mortel, de s’attaquer frontalement au tout puissant DRS et à son patron.
Une présidentielle algérienne qui attestera, au final, que seul le candidat coopté par l’oligarchie militaro-financière qui dirige l’Algérie depuis son indépendance, sera élu.
Cette profusion de candidatures, tout à fait légitime dans une vrai démocratie, n’est que poudre aux yeux lancée aux observateurs algériens et internationaux et commence à susciter moult interrogations tout en n’augurant rien de bon pour le peuple algérien privé de libertés, de mode d’expression, de critiques et de libre choix.
Dans quelques semaines, le peuple algérien assistera médusé au bal des courtisans et certains pourront choisir leur candidat au Souk El Fellah, après la parade du Carnaval printanier des prétendants à la Magistrature Suprême.
Une certitude, cette présidentielle n’intéresse pas les algériens car les cartes sont jouées et elle devrait enregistrer un fort taux d’absentéisme ou un bourrage d’urnes sans précédant.
Farid Mnebhi
En Algérie, bien que la loi autorise à tout citoyen lambda, qui réunit les conditions requises, de prétendre au fauteuil présidentiel, il est de notoriété publique que la cooptation reste le modus operandi pour la désignation des Présidents de la République.
D’ailleurs, la grande majorité de candidats de cette floraison printanière précoce le sait, mais a décidé de tenter l’aventure pour amuser la galerie et tirera sa révérance juste avant le lancement de la course.
En effet, nombre de candidats ne pourra réunir les souscriptions requises et encore mois mener une campagne présidentielle qui demande des moyens financiers conséquents.
Dans cette ruée à la candidature que des inconnus du bataillon, peu de partis politiques ont engagé officiellement leur candidat. Seuls le Parti Travailliste de Louisa Hanoune, le FNA de Moussa Touati, l’Ahd 54 d’Ali Fawzi Rebaïne, le Jil Jadid de Soufiane Djilali, le Front El Moustakbel d’Abdelaziz Belaïd, le Rassemblement Algérien d’Ali Zeghdoud et le Mouvement National d’Espérance de Mohamed Hadef l’ont fait.
S’agissant du FLN, celui-ci a apporté son total soutien à une 4ème candidature de Bouteflika. Un soutien qui a été renforcé par le ralliement à cette option de 42 petits partis satellitaires du FLN et du Rassemblement National Démocratique.
Pour ce qui est des partis islamistes, dont le Mouvement de la Société pour la Paix, tous ont décidé de boycotter ce scrutin, une première depuis le multipartisme instauré par la réforme constitutionnelle de 1989.
Ainsi, au regard de la nuée de candidats, tout porte à croire que les autorités algériennes cherchent un éparpillement des voix qui garantirait une élection dès le 1er tour de son candidat en éliminant d’entrée les adversaires les plus redoutables que sont Ali Benflis, Mouloud Hamrouch, qui vient de décliner l’offre d’un ticket présidentiel avec Bouteflika, Ahmed Benbitour et Ahmed Ouyahia,
De plus, force est de constater que des restrictions ont été imposées au droit de rassemblement et l’espace médiatique a été totalement vérouillé. Des mesures qui laissent présager que cette présidentielle ne sera pas une compétition ouverte et que le rendez-vous du changement et des réformes pour le peuple algérien est repoussé aux calendes grecques.
Il est à noter qu’excepté le référendum du 1er juillet 1962, toutes les élections ont été utilisées pour renforcer le régime et, aujourd’hui, bien qu’il soit ébranlé par des luttes internes, il est avéré qu’il ne lâchera pas du lest.
Les responsables algériens feront tout pour empêcher toute alternance afin de ne pas perturber le fragile équilibre entre les différents clans au pouvoir et assurer la pérennité du système de rente.
Un équilibre précaire qui pourrait bien avoir volé en éclat après les déclarations du patron contesté du FLN, proche du clan Bouteflika, Amar Saïdani, faites dans une interview au site électronique TSA publiée le 03 février 2014, dans lesquelles il appelle le tout puissant chef des Services, le général de corps d’armée Mohamed Toufik Mediene, à démissionner.
Un appel qui sera sans nul doute suivi de réactions sanglantes lors de cette présidentielle car en Algérie, il est dangereux, voir mortel, de s’attaquer frontalement au tout puissant DRS et à son patron.
Une présidentielle algérienne qui attestera, au final, que seul le candidat coopté par l’oligarchie militaro-financière qui dirige l’Algérie depuis son indépendance, sera élu.
Cette profusion de candidatures, tout à fait légitime dans une vrai démocratie, n’est que poudre aux yeux lancée aux observateurs algériens et internationaux et commence à susciter moult interrogations tout en n’augurant rien de bon pour le peuple algérien privé de libertés, de mode d’expression, de critiques et de libre choix.
Dans quelques semaines, le peuple algérien assistera médusé au bal des courtisans et certains pourront choisir leur candidat au Souk El Fellah, après la parade du Carnaval printanier des prétendants à la Magistrature Suprême.
Une certitude, cette présidentielle n’intéresse pas les algériens car les cartes sont jouées et elle devrait enregistrer un fort taux d’absentéisme ou un bourrage d’urnes sans précédant.
Farid Mnebhi