Un agenda caché derrière la pandémie de coronavirus ? Depuis quelques jours, un document qui prétend alerter la population de la dangerosité du futur vaccin circule dans les boucles de mails des milieux complotistes et sur les réseaux sociaux. Partagé par le compte Twitter @Katoenchemin lundi 11 mai, le texte a suscité quelques centaines d’interactions, dont, heureusement, une majorité de commentaires incrédules.
Il faut dire que les allégations qu’il contient sont pour le moins ubuesques. Selon le document, les gouvernements du monde entier auraient ainsi l’intention d’utiliser le prétexte du coronavirus pour imposer une vaccination massive à la population. L’ennui, c’est que loin d’immuniser contre le virus, ce futur vaccin serait composé de plusieurs substances extrêmement dangereuses, dont l’administration vise tout simplement à anéantir 80% des habitants de la planète...
Pour @Katoenchemin, la révélation de ce plan machiavélique (et délirant) serait l’oeuvre du professeur Jean-Bernard Fourtillan. Farouchement anti-vaccin, ce pharmacologue controversé avait subi les foudres de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en septembre 2019, pour avoir mené un essai clinique “sauvage” sur plus de 400 patients atteints des maladies de Parkinson et d’Alzheimer. S’il conteste l’illégalité de son expérimentation, Jean-Bernard Fourtillan est néanmoins visé par une enquête de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.
Contacté, il nie être l’auteur de la note sur le coronavirus. Il l’aurait simplement reçue d’un proche, avant de la transférer, à son tour, à “plusieurs amis”. Le pharmacologue assure cependant que son contenu “correspond à la réalité”. “L’objectif de cette fausse pandémie est de vacciner la population mondiale avec un vaccin contre le Covid-19 extrêmement dangereux, qui est le fruit d’une manipulation génétique du Sars-CoV-2”, affirme-t-il.
Les Français sont réceptifs aux théories complotistes, selon une étude
Transmission du virus, traitements, vaccins… depuis janvier dernier, la pandémie agit comme un exhausteur des théories complotistes, qui se répandent à toute vitesse sur les réseaux sociaux. En France, le danger est accru par la réceptivité d’une partie de la population aux thèses conspirationnistes, particulièrement lorsqu’elles concernent le domaine sanitaire. Selon une récente enquête de l’Institut Ifop, en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et Conspiracy Watch, 51% des Français pensent que “certains adjuvants contenus dans les vaccins, comme l’aluminium, peuvent être très dangereux”, alors que cette affirmation ne repose sur aucune preuve concrète.
Autre tendance inquiétante mise en lumière par cette étude : un tiers des sondés (33%) souscrit à la théorie selon laquelle le ministère de la Santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins.
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