Le slogan des Anonymous («Nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas, craignez-nous»), une communauté informelle de hackeurs, ne semble pas avoir effrayé Early Flicker. Cette agence Web française, qui vend aussi des tee-shirts, a déposé en février la devise et le logo des «hacktivistes» auprès de l'Inpi (Institut national de la propriété industrielle), comme l'a révélé un utilisateur de Twitter lundi.
Quel rapport entre Early Flicker et les Anonymous? La SARL parisienne, basée dans le XVIe arrondissement, a deux activités sur Internet. Elle commercialise des tee-shirts imprimés, et propose aussi ses services dans le domaine de la création de sites Web.
L'objectif d'Early Flicker est manifestement de développer et de commercialiser une gamme d'objets et de produits dérivés estampillés «Anonymous». La demande d'enregistrement (en PDF) du logo et de la devise des Anonymous, acceptée par l'Inpi en juin, concerne trois catégories de produits: le cuir (malles, valises, porte-monnaie, sacs, etc.), l'habillement (chaussures, chemises, ceintures, etc.) et divers ustensiles (peignes, éponges, brosses, objets en porcelaine, vaisselle…). Un tee-shirt comportant le slogan des Anonymous est en vente sur la boutique en ligne d'Early Flicker depuis lundi.
Des symboles jalousement défendus
Les Anonymous, une communauté de hackeurs sans hiérarchie et donc sans chef, est connue pour défendre son image de toute tentative de récupération. En janvier, Everlife, une marque de vêtements, avait tenté de commercialiser un tee-shirt reprenant les slogans des Anonymous, ainsi que le masque de Guy Fawkes, un révolutionnaire anglais, autre symbole des hackeurs. Aussitôt, le site d'Everlife avait été la menace d'attaques par déni de services (DDOS) de la part d'internautes anonymes. Sous la pression, Everlife avait alors fait machine arrière et abandonné la vente de produits Anonymous. Sur Twitter, Everlife avait même présenté «ses excuses aux Anonymous pour le tee-shirt».
Early Flicker sera-t-elle la nouvelle société à abattre? L'agence semble d'ores et déjà dans la ligne de mire des «hacktivistes». Sur Internet, plusieurs sites répertorient déjà des informations sur la société, dont le numéro de téléphone portable du gérant, inscrit dans les statuts du site d'Early Flicker. Mardi matin, ce numéro ainsi que celui, officiel, de l'agence, n'étaient plus attribués et l'entreprise injoignable. Ce mardi, à 14 heures, le site d'Early Flicker fonctionnait toujours. Mais pour combien de temps? «Nous ne sommes pas à vendre. Anonymous, soucieux de la liberté d'expression, exige que Early Flicker retire ces marques déposées, sous peine de déchaîner notre colère», déclaraient ce mardi après-midi des internautes se revendiquant d'Anonymous, le «Anonymous Global Relay», dans une vidéo Youtube.
«Pas de copyright réclamé», selon Early Flicker
En réponse à cette vidéo, le gérant du site a envoyé mardi soir un e-mail au groupe, se déclarant «surpris de la tournure» des événements et de leur ampleur. «En aucun cas je ne revendique l'appartenance de ces slogans et de ces logos.», a-t-il écrit. Et d'expliquer: «Dès les débuts de mon site web, de nombreux particuliers m'ont soumis des logos faisant référence à Anonymous. En tant que professionnel je me dois de vérifier avant d'accepter un modèle, que celui ci n'a pas été déposé, ce que j'ai fait, conscienceusement, après chaque commande. Comprenez bien que jusqu'à présent mes seules prérogatives étaient de ne pas avoir d'ennui.Mon site est petit, les t-shirts ne sont pas chers, il n'est pas question ici de faire un gros bénéfice.»
Affirmant «suivre de près» les actions des Anonymous et «supporter» leur action, le président d'Early Flicker soutient vouloir «propager des produits à l'effigie du mouvement, et en quelque sorter protéger ses logos et slogans afin que tout le monde puisse continuer à répandre les principes d'Anonymous.» Et d'insister: «Ces logos n'appartiennent à personne, et je n'ai jamais réclamé un quelconque copyright. Il ne s'agit absolument pas d'une marque, il n'y a pas d'étiquettes, de ventes en gros, d'interdictions pour les autres. Très peu de bénéfices ont été faits sur mes ventes.» Le créateur d'Early Flicker serait prêt à «conclure les accords nécessaires» pour «régler un différend qui n'en est pas un».
Par Fabien Soyez
Quel rapport entre Early Flicker et les Anonymous? La SARL parisienne, basée dans le XVIe arrondissement, a deux activités sur Internet. Elle commercialise des tee-shirts imprimés, et propose aussi ses services dans le domaine de la création de sites Web.
L'objectif d'Early Flicker est manifestement de développer et de commercialiser une gamme d'objets et de produits dérivés estampillés «Anonymous». La demande d'enregistrement (en PDF) du logo et de la devise des Anonymous, acceptée par l'Inpi en juin, concerne trois catégories de produits: le cuir (malles, valises, porte-monnaie, sacs, etc.), l'habillement (chaussures, chemises, ceintures, etc.) et divers ustensiles (peignes, éponges, brosses, objets en porcelaine, vaisselle…). Un tee-shirt comportant le slogan des Anonymous est en vente sur la boutique en ligne d'Early Flicker depuis lundi.
Des symboles jalousement défendus
Les Anonymous, une communauté de hackeurs sans hiérarchie et donc sans chef, est connue pour défendre son image de toute tentative de récupération. En janvier, Everlife, une marque de vêtements, avait tenté de commercialiser un tee-shirt reprenant les slogans des Anonymous, ainsi que le masque de Guy Fawkes, un révolutionnaire anglais, autre symbole des hackeurs. Aussitôt, le site d'Everlife avait été la menace d'attaques par déni de services (DDOS) de la part d'internautes anonymes. Sous la pression, Everlife avait alors fait machine arrière et abandonné la vente de produits Anonymous. Sur Twitter, Everlife avait même présenté «ses excuses aux Anonymous pour le tee-shirt».
Early Flicker sera-t-elle la nouvelle société à abattre? L'agence semble d'ores et déjà dans la ligne de mire des «hacktivistes». Sur Internet, plusieurs sites répertorient déjà des informations sur la société, dont le numéro de téléphone portable du gérant, inscrit dans les statuts du site d'Early Flicker. Mardi matin, ce numéro ainsi que celui, officiel, de l'agence, n'étaient plus attribués et l'entreprise injoignable. Ce mardi, à 14 heures, le site d'Early Flicker fonctionnait toujours. Mais pour combien de temps? «Nous ne sommes pas à vendre. Anonymous, soucieux de la liberté d'expression, exige que Early Flicker retire ces marques déposées, sous peine de déchaîner notre colère», déclaraient ce mardi après-midi des internautes se revendiquant d'Anonymous, le «Anonymous Global Relay», dans une vidéo Youtube.
«Pas de copyright réclamé», selon Early Flicker
En réponse à cette vidéo, le gérant du site a envoyé mardi soir un e-mail au groupe, se déclarant «surpris de la tournure» des événements et de leur ampleur. «En aucun cas je ne revendique l'appartenance de ces slogans et de ces logos.», a-t-il écrit. Et d'expliquer: «Dès les débuts de mon site web, de nombreux particuliers m'ont soumis des logos faisant référence à Anonymous. En tant que professionnel je me dois de vérifier avant d'accepter un modèle, que celui ci n'a pas été déposé, ce que j'ai fait, conscienceusement, après chaque commande. Comprenez bien que jusqu'à présent mes seules prérogatives étaient de ne pas avoir d'ennui.Mon site est petit, les t-shirts ne sont pas chers, il n'est pas question ici de faire un gros bénéfice.»
Affirmant «suivre de près» les actions des Anonymous et «supporter» leur action, le président d'Early Flicker soutient vouloir «propager des produits à l'effigie du mouvement, et en quelque sorter protéger ses logos et slogans afin que tout le monde puisse continuer à répandre les principes d'Anonymous.» Et d'insister: «Ces logos n'appartiennent à personne, et je n'ai jamais réclamé un quelconque copyright. Il ne s'agit absolument pas d'une marque, il n'y a pas d'étiquettes, de ventes en gros, d'interdictions pour les autres. Très peu de bénéfices ont été faits sur mes ventes.» Le créateur d'Early Flicker serait prêt à «conclure les accords nécessaires» pour «régler un différend qui n'en est pas un».
Par Fabien Soyez