Des seins nus peuvent-ils être dénués de tout érotisme ? N’y a-t-il aucune différence entre le torse nu d’une femme et celui d’un homme ? C’est ce que défend l’ancienne militante des Femen Éloïse Bouton, 31 ans, condamnée mercredi 17 décembre par le tribunal correctionnel de Paris à un mois de prison avec sursis pour exhibition sexuelle. « Dire qu’il y a une différence témoigne d’une vision dépassée dans une société qui doit être égalitaire », affirme Mme Bouton.
Elle avait, le 20 décembre 2013, montré ses seins nus dans l’église de la Madeleine à Paris. L’image avait provoqué un tollé : vêtue seulement d’un pantalon noir et d’un voile bleu, elle s’était plantée les bras en croix devant l’autel, un foie de bœuf sanguinolent dans chaque main, afin d’évoquer « le fœtus avorté du Christ ». Cette action visait à dénoncer la position anti-avortement de l’Eglise catholique. Le tribunal a condamné Mme Bouton à verser 2 000 euros de dommages et intérêts et 1 500 pour frais de justice au curé de la Madeleine.
La nudité, une arme politique
Cette dernière a riposté en lançant une pétition afin de faire « préciser » le délit d’exhibition sexuelle. Paru le 22 décembre dans Libération, le texte, relayé par l’association Femen, est en ligne sur le site Avaaz.org. Les signataires estiment que le délit d’exhibition sexuelle est trop flou, discriminatoire, et ne place pas hommes et femmes sur un pied d’égalité. Ce délit est constitué quand un rapport sexuel est montré, un geste obscène effectué, ou une partie sexuelle du corps exhibée. Le débat porte sur le dernier point : les seins sont-ils une partie sexuelle du corps ? « A l’évidence oui, avait affirmé lors de l’audience, en octobre, Me Laurent Delvolvé, qui représentait le curé de la Madeleine. Quand il est palpé contre la volonté de la femme, c’est une agression sexuelle. »
Au contraire, pour Mme Bouton, et pour les Femen, la nudité est une arme politique – même si les militantes ne peuvent ignorer que c’est l’aspect provocateur (...)
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Elle avait, le 20 décembre 2013, montré ses seins nus dans l’église de la Madeleine à Paris. L’image avait provoqué un tollé : vêtue seulement d’un pantalon noir et d’un voile bleu, elle s’était plantée les bras en croix devant l’autel, un foie de bœuf sanguinolent dans chaque main, afin d’évoquer « le fœtus avorté du Christ ». Cette action visait à dénoncer la position anti-avortement de l’Eglise catholique. Le tribunal a condamné Mme Bouton à verser 2 000 euros de dommages et intérêts et 1 500 pour frais de justice au curé de la Madeleine.
La nudité, une arme politique
Cette dernière a riposté en lançant une pétition afin de faire « préciser » le délit d’exhibition sexuelle. Paru le 22 décembre dans Libération, le texte, relayé par l’association Femen, est en ligne sur le site Avaaz.org. Les signataires estiment que le délit d’exhibition sexuelle est trop flou, discriminatoire, et ne place pas hommes et femmes sur un pied d’égalité. Ce délit est constitué quand un rapport sexuel est montré, un geste obscène effectué, ou une partie sexuelle du corps exhibée. Le débat porte sur le dernier point : les seins sont-ils une partie sexuelle du corps ? « A l’évidence oui, avait affirmé lors de l’audience, en octobre, Me Laurent Delvolvé, qui représentait le curé de la Madeleine. Quand il est palpé contre la volonté de la femme, c’est une agression sexuelle. »
Au contraire, pour Mme Bouton, et pour les Femen, la nudité est une arme politique – même si les militantes ne peuvent ignorer que c’est l’aspect provocateur (...)
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