L’intelligence artificielle en question a été conçue par Quantmetry, un spécialiste des IA, ainsi que par la startup allemande spécialisée dans la traduction DeepL. Les deux sociétés lui ont confié un véritable pavé complexe et imbuvable pour un grand nombre de personnes, à savoir l’ouvrage : “Deep learning“, co-écrit par Yoshua Bengio, Ian Goodfellow et Aaron Courville. Un livre référence dans l’apprentissage profond qui fait plus de 800 pages.
Traducteur, un métier déjà en péril face au talent des intelligences artificielles ?
La prouesse tient aussi bien dans le temps qu’il a fallu pour traduire l’ouvrage, à savoir une douzaine d’heures, que dans sa qualité. En effet, l’IA a réussi à traduire le texte, mais aussi les tableaux et les graphiques, sans besoin du moindre humain pour l’épauler. Au final, la qualité de traduction est plus que satisfaisante, puisque quatre spécialistes humains cette fois, se sont penchés sur le travail et estiment que la traduction est fiable à plus de 85 %.
Jérémy Harroch, le PDG de Quantmetry a souligné : « Traduire un livre aussi technique que Deep learning ne représente pas le même niveau de difficulté que de traduire un roman, notamment pour les figures, les graphiques et les formules mathématiques ».
Quantmetry explique à propos de DeepL : « Son outil a un niveau de performance beaucoup plus fort que les solutions grand public du type Google Translate ou Bing Microsoft Translator qui font du mot à mot sur des phrases courtes ». De quoi imaginer qu’à l’avenir, le métier de traducteur sera amené à disparaître ou du moins sur ce genre d’ouvrages scientifiques, car concernant les ouvrages littéraires les intelligences artificielles manquent encore d’émotions pour comprendre ce qu’a voulu laisser transparaître un auteur.
Des IA pour démocratiser des ouvrages méconnus
Le PDG de Quantmetry a indiqué : « 85% du texte est resté tel que traduit par l’IA. Les corrections ont donc été marginales ». Peu de corrections humaines ont donc été nécessaires. Le gain de temps et d’argent est colossal, les entreprises l’estiment à 80%. Il aurait fallu une équipe d’au moins 10 personnes, spécialistes du sujet pour traduire ce livre et la mission aurait sans doute durée plusieurs mois, voire une année de travail. Pour espérer rentabiliser ce livre, il aurait fallut vendre au moins 100.000 exemplaires, alors que dans le cas présent une poignée de livres suffirait !
Pour l’ensemble de l’humanité, même si certains critiqueront l’initiative, c’est un grand pas pour offrir plus de connaissances au monde et pour démocratiser des domaines marginaux. En effets, il existe des centaines de milliers de livres qui ne sont pas traduits dans d’autres langues faute de lecteurs suffisants, les éditeurs ne se lancent donc pas dans des traductions plus coûteuses que le retour sur investissement potentiel. Avec l’IA DeepL, des thèses, des travaux scientifiques, etc. pourront aussi être traduits et servir de supports pour des chercheurs à l’autre bout du monde.
Le livre sortira en version française le 18 octobre.
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