Jeudi 30 mars 2023, Ousmane Sonko est condamné à deux mois de prison et 200 millions de FCfa d’amende par la justice sénégalaise. Il a fait appel de ce jugement. Une procédure ouverte suite à une plainte en diffamation déposée par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Quelques semaines plus tard, le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF) est la cible d’une nouvelle plainte.
Des voix s’élèvent pour dénoncer des manœuvres politiques. Pour certains observateurs de la vie politique sénégalaise, ces procédures seraient inutiles et contreproductives. Pis, elles seraient destiné à déstabiliser la candidature l’opposant au président Macky Sall. En réalité, ces procédures n’ont rien de spectaculaire, ni d’exceptionnel, dans une démocratie.
Et si au contraire, la condamnation d’un élu était un marqueur de bonne santé démocratique ? C’est le signe que, dans un État de droit, la classe politique n’échappe à la justice. Et jusqu’à preuve du contraire, faire partie de l’opposition n’a jamais été un totem d’immunité judiciaire.
Une justice laxiste ?
La peine dont a écopé Ousmane Sonko est légère, elle ne comporte pas d’inéligibilité. Ce qui prouve son caractère apolitique. Elle témoigne d’une justice de droit commun qui fonctionne bien. Comparée à ses homologues occidentales, on peut même dire que la justice sénégalaise est indulgente.
Car l’actualité politique française, qu’elle soit locale ou nationale, regorge d’exemple de condamnations très sévères d’élus. Le 19 avril dernier, Hubert Falco, maire de Toulon, une grande ville portuaire en Provence, a été démis de ses fonctions. L’ex-édile venait d’être condamné à trois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour recel de détournement de fonds publics. Il a fait appel de cette condamnation. Sa faute ? Avoir continué de déjeuner gratuitement à la cantine du conseil départemental dont il n’est plus président depuis 10 ans !
Le 15 avril, c’est Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, une ville de la région des Hauts-de-France, qui était jugé pour « négligence dans l’attribution de fonds publics ». Il risque une peine d’inéligibilité. Il avait déjà écopé, en 2021, d’une peine de six mois de prison avec sursis, assortis de deux ans d’inéligibilité dans le cadre d’une affaire de fraude fiscale. Condamnation dont il a fait appel.
Certaines affaires ont encore plus défrayé la chronique politique française. En 2004, Alain Juppé, ancien Premier ministre et personnalité politique majeure, est condamné, en appel, à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.
En définitive, ce type d’affaires est non seulement courant, mais jugé de façon draconienne. La France considère avec dureté les manquements de ses élus, représentants du peuple souverain. Si les procès de d’Ousmane Sonko choquent tant : peut-être est-ce le signe que l’impunité est encore trop répandue au sein de la classe politique sénégalaise ?
Cheikh Dia
Des voix s’élèvent pour dénoncer des manœuvres politiques. Pour certains observateurs de la vie politique sénégalaise, ces procédures seraient inutiles et contreproductives. Pis, elles seraient destiné à déstabiliser la candidature l’opposant au président Macky Sall. En réalité, ces procédures n’ont rien de spectaculaire, ni d’exceptionnel, dans une démocratie.
Et si au contraire, la condamnation d’un élu était un marqueur de bonne santé démocratique ? C’est le signe que, dans un État de droit, la classe politique n’échappe à la justice. Et jusqu’à preuve du contraire, faire partie de l’opposition n’a jamais été un totem d’immunité judiciaire.
Une justice laxiste ?
La peine dont a écopé Ousmane Sonko est légère, elle ne comporte pas d’inéligibilité. Ce qui prouve son caractère apolitique. Elle témoigne d’une justice de droit commun qui fonctionne bien. Comparée à ses homologues occidentales, on peut même dire que la justice sénégalaise est indulgente.
Car l’actualité politique française, qu’elle soit locale ou nationale, regorge d’exemple de condamnations très sévères d’élus. Le 19 avril dernier, Hubert Falco, maire de Toulon, une grande ville portuaire en Provence, a été démis de ses fonctions. L’ex-édile venait d’être condamné à trois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour recel de détournement de fonds publics. Il a fait appel de cette condamnation. Sa faute ? Avoir continué de déjeuner gratuitement à la cantine du conseil départemental dont il n’est plus président depuis 10 ans !
Le 15 avril, c’est Guillaume Delbar, le maire de Roubaix, une ville de la région des Hauts-de-France, qui était jugé pour « négligence dans l’attribution de fonds publics ». Il risque une peine d’inéligibilité. Il avait déjà écopé, en 2021, d’une peine de six mois de prison avec sursis, assortis de deux ans d’inéligibilité dans le cadre d’une affaire de fraude fiscale. Condamnation dont il a fait appel.
Certaines affaires ont encore plus défrayé la chronique politique française. En 2004, Alain Juppé, ancien Premier ministre et personnalité politique majeure, est condamné, en appel, à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.
En définitive, ce type d’affaires est non seulement courant, mais jugé de façon draconienne. La France considère avec dureté les manquements de ses élus, représentants du peuple souverain. Si les procès de d’Ousmane Sonko choquent tant : peut-être est-ce le signe que l’impunité est encore trop répandue au sein de la classe politique sénégalaise ?
Cheikh Dia