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Usurpation d'identité et escroquerie: L’enseignant se faisait passer pour un colonel de la gendarmerie


Rédigé par leral.net le Samedi 19 Août 2023 à 11:08 | | 0 commentaire(s)|

Usurpation d'identité et escroquerie: L’enseignant se faisait passer pour un colonel de la gendarmerie
A ses temps perdus, l’enseignant M.Ndiaye s’essaie à l’escroquerie. Il doit regretter amèrement ses actes. Il ressort des débats d'audience mercredi au tribunal de Grande instance de Kaolack qu'à la base, la victime avait contacté, sur orientations de l'un de ses amis habitant à Kaolack, le sieur Ndiaye pour des prières, croyant avoir affaire à un célèbre marabout de Linguère.

L'ami de la partie civile en question a été entendu lors du procès en qualité de témoin. Il confirme, après discussion avec la victime N. A. B, à propos d'une affaire, lui avoir conseillé de solliciter des prières pour faire «avancer » les choses. C'est ainsi que, ajoute le témoin enseignant également de son état, il a contacté le prévenu qu'il connaissait auparavant pour lui demander le numéro de téléphone d'un marabout établi à Linguère. «J'ai pris la précaution d'appeler d'abord le numéro avant de le transférer à mon amie. Et ce qui m'a rassuré, c'est que c'est le marabout en personne que j'ai eu au bout du fil», a dit le témoin A. F. à la barre, avant de préciser plus tard, suite aux questions du juge, que c'est à la suite de l'arrestation du prévenu et lors d'une confrontation à la gendarmerie qu'il a su que le numéro appartenait en réalité au sieur Ndiaye et que ce dernier savait aussi parler comme un vieillard.

Loin de se douter qu'il venait de mettre son amie dans la gueule du loup car le numéro de téléphone n'étant point celui du marabout mais plutôt celui de l'enseignant, il sera surpris, soutient-il, quand il sera mis aux faits des agissements de son ami et collègue enseignant, suite à une visite des éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie de Kaolack. Visé pour les faits d'usurpation d'identité et escroquerie portant sur la somme de 440 000 F CFA, sans parler des autres personnes arnaquées après que la victime les a mis en rapport avec lui, le prévenu n'a pas hésité une seconde à reconnaître ses actes délictuels qui lui ont valu sa comparution devant la barre du tribunal des flagrants délits.

Interpellé sur ses actes, il les justifie par le fait qu'il était tombé amoureux de sa victime après avoir vu sa photo de profil sur WhatsApp. Ainsi il a voulu l'appâter en quelque sorte avec le titre de «colonel» de la gendarmerie. «Si vous vouliez séduire la dame, pourquoi lui soutirer de l’argent ?» l’interpellent respectivement le juge, le procureur et même son avocat. Le prévenu n'avait visiblement pas de réponse puisqu'il a gardé le silence. Lors de l'audience, la partie civile est revenue sur les circonstances dans lesquelles elle a eu à entrer en contact avec le prévenu et le modus operandi de l'enseignant qui, selon les besoins de la jeune dame, passe du statut de marabout à celui colonel de la gendarmerie, tout en usant de manœuvres frauduleuses pour soutirer à la victime des sommes d'argent, en lui faisant même miroiter un visa pour les États-Unis.

Ayant évalué l’argent remis au prévenu à 440 000 F Cfa, somme que lui restituera la famille du prévenu à l'audience, la partie civile a réclamé 600 000 F en guise de dommages et intérêts. Jugeant les faits très graves, le procureur dira à l'enseignant qui en est à sa deuxième comparution devant le même tribunal, qu'il ne doit plus enseigner car loin d'être un modèle pour l'école, encore moins pour les élèves à sa charge. Ainsi, il a sollicité du juge la sanction pénale d'un an de prison ferme. La défense ayant plaidé la clémence, le tribunal a mis finalement l'affaire en délibéré à la date du 23 août prochain
L’As

Ndèye Fatou Kébé