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VACANCES A LA CITE CLAUDEL : Les raisons d'une cohabitation entre garçons et filles

En cette période de vacances, la cité Claudel sert de logement mixte aux délégués des différentes amicales de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une promiscuité qui suscite beaucoup d'interrogations. Pourtant, pour ces mandatés, l'heure n'est guère à la recherche de plaisir. Ils s'efforcent plutôt à réunir les conditions pour une bonne rentrée universitaire. Zoom sur une proximité entre garçons et filles.


Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Septembre 2011 à 12:05 | | 1 commentaire(s)|

VACANCES A LA CITE CLAUDEL : Les raisons d'une cohabitation entre garçons et filles
La circulation sur l'allée de la cité est assez fluide. Trois à quatre jeunes filles, sûrement de passage pour la préparation de certains examens, se dandinent, sacs en main. La grande ambiance, jadis quasi quotidienne dans cet endroit, semble s'estomper. Les cantines servant de petits restaurants privés aux locataires de Claudel sont fermées, à quelques exceptions près. Devant les barrières où des voitures étaient habituellement garées, rien ne bouge. La devanture de la cité des jeunes filles de l'Université Cheikh Anta Diop est aussi déserte que les pavillons du campus.
À l'entrée de cette cité de renom, trois hommes et une femme se tiennent debout. Ils sont en groupe et semblent bien occupés par leur sujet de discussion. Leurs échanges se font de plus belle. Le débat est nourri. Juste devant la petite porte, un gardien vêtu d'un camouflet vert est assis. Trois hommes sont à ses côtés. Ils se tiennent compagnie. Pourtant, i1s ne pipent mot. A première vue, aucun signe de vie ardente en ces lieux. Les quelques bâtiments construits de part et d'autres, sous différentes formes, respirent... le vide. L'ambiance des jours habituels de la cité Claudel, nourrie par les linges étalés des jeunes étudiantes ou les va-et-vient des visiteurs et habitués du restau de cette résidence universitaire, semble bien révolue. Du moins pour un moment. Le peu de visiteurs qui se pointe à cet endroit ne subissent plus les tracasseries des gardiens. Le protocole d'identification n'est plus de rigueur. Seul un regard furtif des agents de sécurité suffit. Ils n'en trouvent plus la nécessité. Car, la cité Claudel est vidée de la gent féminine qui l'occupe pendant l'année universitaire.
Jadis réservée aux étudiantes de l'Ucad, la cité Aline Sitoé Diatta s'est métamorphosée en logement mixte. Un endroit bien calme qui depuis quelque temps voit défiler des hommes bien plus nombreux que durant l'année universitaire. Ils ne sont pas les seuls. Ils cohabitent avec des filles. Elles aussi, déléguées. Les «locataires» des lieux sont désormais les délégués des différentes amicales des Facultés du temple du savoir, mais aussi les ressortissants haïtiens. Un calme bavard règne dans cette sphère estudiantine. Ces délégués, nouveaux locataires de ce milieu, sont logés ici pour une durée de 4 à 5 mois. Le pavillon B3, bâtiment à trois étages, situé au fond, juste derrière le restaurant leur est exclusivement réservé.
De plus près, le constat dévoile une situation toute autre. Les étudiants haïtiens aussi y demeurent. Ils sont logés au pavillon B1, sis à l'extrême droite de Claudel. Toutefois, les raisons de ces occupations diffèrent. Si ces Haïtiens sont transférés au B1 pour les vacances, les délégués, eux, campent temporairement dans cet endroit pour des raisons professionnelles. En grande partie, ils préparent l'accueil des nouveaux bacheliers pour la prochaine ouverture.

«Nous ne sommes pas là pour le plaisir »

Malgré la distance et la solitude, ces délégués qui viennent de l'intérieur du pays s'efforcent de survivre avec la subvention offerte par le rectorat de l'Université et l'administration. Restaurants fermés, les repas sont concoctés de part et d'autre, suivant la débrouillardise et le savoir-faire culinaire de ces jeunes étudiants. «L'ambiance est morose. Il n'y a presque personne. Tout se passe bien quand même, car on travaille ensemble pour une rentrée universitaire facile pour les nouveaux bacheliers», confie Pape Ousmane Sarr, membre de l'amicale de la Faculté des Sciences économiques et Gestion (Faseg). Un travail énorme à abattre pour ces «mandatés» qui se réunissent nuit et jour afin de peaufiner des stratégies
permettant une rentrée sans grande difficulté pour ceux qu'ils appellent affectueusement des «bleus».
Pour les intérêts de leurs électeurs, ils affirment vouloir faire un travail remarquable. Et du coup, ils se sont privés de congés. Mais la proximité avec les jeunes femmes prête parfois à confusion. Ils se retrouvent dans le même bâtiment, mangent ensemble et travaillent en groupes. Cependant, contrairement à ce que pourraient penser certains, ils ne dorment pas dans les mêmes chambres, encore moins sur les mêmes lits. Des préjugés de leurs camarades auxquels ces délégués sont bien imprégnés. Déplorant cette image qui leur est attribuée, ils se braquent et soutiennent :«Nous ne prenons pas du bon temps.» Loin de là. Ils se tuent à la tâche..
Vêtu d'un tee-shirt rouge assorti d'un pantalon bleu, le visage ferme, Pape Ousmane Sarr explique : «Nous ne sommes pas là pour notre plaisir. Habituellement, s'il n'y a pas de difficultés en ce qui concerne les orientations, les bourses de même que les hébergements, c'est parce qu'il ya des étudiants qui sont restés là pour défendre la cause des étudiants.» Préférant garder l'anonymat, son ami, lui aussi délégué de l'amicale de la Faseg, confirme : «Ici, on souffre, mais on a opté pour diriger l'amicale. En plus on se débrouille pas mal.»
La présence de ces quelques filles au pavillon B3, aux côtés, des hommes en cette période de vacances, capte pourtant l'attention. Déléguée et adjointe de la commission finances de l'amicale de la Faseg, cette demoiselle qui préfère garder l'anonymat raconte les difficultés liées aux clichés à cause de ce voisinage quotidien avec le sexe opposé. Elle confie qu'elle n'a pas de problèmes avec ses parents, car son père a été délégué. Il la comprend parfaitement dans cette mission qui lui est allouée par ses camarades. Mince, le teint clair et l'air timide, elle se garde d'abord de parler. Puis, elle se relâche : «La cohabitation avec les garçons se passe naturellement. Nous vivons ici en harmonie et tout se passe à merveille.» Sur un ton moins amusant, elle regrette autant que son camarade Ousmane Sarr ce regard porté sur eux. «Si on reste ici pendant les périodes de vacances, cc n'est pas pour le plaisir, mais pour le travail et si on ne le fait pas, rien ne sera fait comme il se doits », renchérit-elle. Attirant l'attention sur le choix qu'ils ont fait, elle argue . «Nous ne nous sentons pas contraints de rester ici. D'ailleurs, c'est avec un immense plaisir que nous nous retrouvons ici pour réserver un meilleur accueil aux futurs étudiants.»

SOURCE : Walf Grand Place Bineta MANE & Couly CASSE
(Stagiaires)

( Les News )


1.Posté par nam le 09/09/2011 20:57 | Alerter
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