Le Conseil national syrien (CNS) constitue le principal groupe d’opposition dont le siège est à Istanbul. Créé en août 2011, il s’agit davantage d’une plate-forme de mouvements, de nationalistes arabes, d’anciens caciques du régime, de partis comme les Frères musulmans qui y pèsent de tout leur poids et d’individus, dont plusieurs intellectuels en exil ou à l’intérieur, plutôt que d’un bloc. Cette atomisation de l’opposition, ou plus justement des oppositions, explique les tiraillements qui agitent régulièrement le CNS. Ainsi récemment ceux qui ont conduit à la démission de son président, le sunnite franco-syrien Buhran Ghalioun soupçonné d’être l’homme des islamistes en exil, remplacé par un Kurde, Abdel Basset Sayda.
Laïcs et islamistes, Syriens de l’intérieur et exilés, jeunes révolutionnaires et vieux briscards alimentent les tensions. Et plus le but se rapproche, plus la quête d’unité des oppositions semble hors de portée. Réunie au Caire, début juillet, l’opposition à el-Assad n’a pu que dresser un nouveau constat d’échec devant son incapacité à définir une ébauche cohérente de l’après-Assad. Acteur de premier plan des opposants, les Frères musulmans ont d’ailleurs annoncé à Istanbul, ce 20 juillet, leur intention de créer un parti politique défendant une vision « islamique » de la société syrienne.
Rien d’étonnant cependant à ce que l’opposition à la dictature baassiste d’el-Assad ait tant de mal à se rassembler. Depuis quatre décennies, la Syrie n’a vécu en effet que sous la férule d’un régime autoritaire où la moindre velléité de résistance était sévèrement réprimée. Pour les mouvements et les individus qui la composent, l’appartenance ethnique et religieuse compte au moins autant que la ligne politique. Tous ces critères font que la recherche d’un consensus relève de la haute diplomatie.
L’Armée syrienne libre (ASL) est le bras armé du CNS. L’attentat qui a frappé le 18 juillet 2012 de plein fouet l’appareil sécuritaire de l’Etat et tué quatre hauts responsables dont le beau-frère de Bachar el-Assad, a encore fait monter d’un cran l’escalade de la répression. Pour le moment et malgré leur revendication, les spécialistes hésitent à attribuer à la seule ASL la paternité de cet attentat aux importantes retombées symboliques.
Mais quel que soit son auteur ou son concepteur, cela montre que l’armée syrienne libre n’est plus isolée et qu’elle peut compter sur de solides appuis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie qui la fournissent en armes depuis quelques mois. Dans l’armement livré, on trouve des armes antichars sophistiquées dites de « de troisième génération », des fusils AK47 et du matériel destiné à fabriquer des engins explosifs. Ses effectifs seraient compris entre 30 et 40 000 hommes, le plus souvent formés dans le feu de l’action et dispersés dans tout le pays alors que l’armée régulière en compte 300 000 aussi bien entraînés qu’équipés.
L’ALS a intégré dans ses rangs de nombreux déserteurs de l’armée syrienne parmi lesquels 13 généraux. Cela dit, selon des combattants rebelles, bien d’autres hauts gradés resteraient dans les rangs de l’armée régulière et leur fourniraient de précieux renseignements sur les opérations de répression en cours ou en préparation à travers le territoire.
Les défections ont été nombreuses ces derniers mois mais aucune n’a eu le retentissement de celle, le 6 juillet, du général Mounaf Tlass, un sunnite proche de la famille Assad et ami d’enfance de Bachar. Homme de confiance du président, il avait même été chargé de négocier avec les rebelles à Rastane et à Deraa lors des premières semaines du soulèvement. Il avait cependant été écarté depuis un an de ses responsabilités à la tête de la Garde républicaine après avoir été jugé peu fiable. Mounaf Tlass est aujourd’hui réfugié à Paris alors que toute sa famille est déjà à l’étranger à l’exception notable de son cousin, lui aussi déserteur, Abdel Razzak Tlass qui est chef de la brigade Farouk à Homs, une unité combattante de l’Armée libre syrienne composée là aussi en grande partie de déserteurs.
Une autre défection, à quelques jours de distance de celle de Tlass, a également frappé les esprits, celle de l'ambassadeur syrien à Bagdad, Nawaf Farès. Ce sunnite a gravi tous les échelons des bons serviteurs des Assad père et fils, de simple policier aux redoutables services du renseignement en passant par la direction du parti Baas avant de devenir gouverneur puis enfin diplomate. Tout comme celui de Tlass, ce parcours intéresse au plus haut point les Occidentaux à la recherche d’un homme de transition pour l’après-Assad. Un intérêt qui est à l’opposé de celui des opposants qui, au contraire, se méfient au plus au point de ces hommes en qui ils ne voient que des complices du pouvoir honni.
Tous les jours, affirme l’ALS, des soldats désertent mais le 2 juillet a été particulier. Ce jour-là, 85 militaires auraient fait défection selon l’agence turque Anatolie. Parmi ces militaires qui se sont réfugiés récemment en Turquie, figuraient un général, un colonel, un lieutenant-colonel et 18 autres officiers… Autant d'hommes qui connaissent de l'intérieur la stratégie des forces loyales au régime de Bachar el-Assad et qui représentent autant de grains de sable dans le système.
Laïcs et islamistes, Syriens de l’intérieur et exilés, jeunes révolutionnaires et vieux briscards alimentent les tensions. Et plus le but se rapproche, plus la quête d’unité des oppositions semble hors de portée. Réunie au Caire, début juillet, l’opposition à el-Assad n’a pu que dresser un nouveau constat d’échec devant son incapacité à définir une ébauche cohérente de l’après-Assad. Acteur de premier plan des opposants, les Frères musulmans ont d’ailleurs annoncé à Istanbul, ce 20 juillet, leur intention de créer un parti politique défendant une vision « islamique » de la société syrienne.
Rien d’étonnant cependant à ce que l’opposition à la dictature baassiste d’el-Assad ait tant de mal à se rassembler. Depuis quatre décennies, la Syrie n’a vécu en effet que sous la férule d’un régime autoritaire où la moindre velléité de résistance était sévèrement réprimée. Pour les mouvements et les individus qui la composent, l’appartenance ethnique et religieuse compte au moins autant que la ligne politique. Tous ces critères font que la recherche d’un consensus relève de la haute diplomatie.
L’Armée syrienne libre (ASL) est le bras armé du CNS. L’attentat qui a frappé le 18 juillet 2012 de plein fouet l’appareil sécuritaire de l’Etat et tué quatre hauts responsables dont le beau-frère de Bachar el-Assad, a encore fait monter d’un cran l’escalade de la répression. Pour le moment et malgré leur revendication, les spécialistes hésitent à attribuer à la seule ASL la paternité de cet attentat aux importantes retombées symboliques.
Mais quel que soit son auteur ou son concepteur, cela montre que l’armée syrienne libre n’est plus isolée et qu’elle peut compter sur de solides appuis : l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie qui la fournissent en armes depuis quelques mois. Dans l’armement livré, on trouve des armes antichars sophistiquées dites de « de troisième génération », des fusils AK47 et du matériel destiné à fabriquer des engins explosifs. Ses effectifs seraient compris entre 30 et 40 000 hommes, le plus souvent formés dans le feu de l’action et dispersés dans tout le pays alors que l’armée régulière en compte 300 000 aussi bien entraînés qu’équipés.
L’ALS a intégré dans ses rangs de nombreux déserteurs de l’armée syrienne parmi lesquels 13 généraux. Cela dit, selon des combattants rebelles, bien d’autres hauts gradés resteraient dans les rangs de l’armée régulière et leur fourniraient de précieux renseignements sur les opérations de répression en cours ou en préparation à travers le territoire.
Les défections ont été nombreuses ces derniers mois mais aucune n’a eu le retentissement de celle, le 6 juillet, du général Mounaf Tlass, un sunnite proche de la famille Assad et ami d’enfance de Bachar. Homme de confiance du président, il avait même été chargé de négocier avec les rebelles à Rastane et à Deraa lors des premières semaines du soulèvement. Il avait cependant été écarté depuis un an de ses responsabilités à la tête de la Garde républicaine après avoir été jugé peu fiable. Mounaf Tlass est aujourd’hui réfugié à Paris alors que toute sa famille est déjà à l’étranger à l’exception notable de son cousin, lui aussi déserteur, Abdel Razzak Tlass qui est chef de la brigade Farouk à Homs, une unité combattante de l’Armée libre syrienne composée là aussi en grande partie de déserteurs.
Une autre défection, à quelques jours de distance de celle de Tlass, a également frappé les esprits, celle de l'ambassadeur syrien à Bagdad, Nawaf Farès. Ce sunnite a gravi tous les échelons des bons serviteurs des Assad père et fils, de simple policier aux redoutables services du renseignement en passant par la direction du parti Baas avant de devenir gouverneur puis enfin diplomate. Tout comme celui de Tlass, ce parcours intéresse au plus haut point les Occidentaux à la recherche d’un homme de transition pour l’après-Assad. Un intérêt qui est à l’opposé de celui des opposants qui, au contraire, se méfient au plus au point de ces hommes en qui ils ne voient que des complices du pouvoir honni.
Tous les jours, affirme l’ALS, des soldats désertent mais le 2 juillet a été particulier. Ce jour-là, 85 militaires auraient fait défection selon l’agence turque Anatolie. Parmi ces militaires qui se sont réfugiés récemment en Turquie, figuraient un général, un colonel, un lieutenant-colonel et 18 autres officiers… Autant d'hommes qui connaissent de l'intérieur la stratégie des forces loyales au régime de Bachar el-Assad et qui représentent autant de grains de sable dans le système.