L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, veut que les grandes puissances pèsent de tout leur poids pour faire respecter son plan de paix ou qu'elles trouvent un "plan B" pour résoudre la crise syrienne, selon diplomates et experts. S'adressant samedi à une réunion ministérielle de la Ligue arabe à Doha, Kofi Annan a réclamé un "réexamen en profondeur" de la stratégie de sortie de crise en Syrie, suggérant ainsi que sa médiation avait atteint ses limites. Le massacre de Houla (108 morts, dont 49 enfants, selon l'ONU) et les divisions au sein du Conseil de sécurité, où la Russie a déjà torpillé deux résolutions menaçant son allié syrien de sanctions, ont démontré le peu d'effet des pressions exercées jusqu'ici sur Damas et ont ravivé les craintes d'une guerre civile.
"L'heure approche d'un réexamen en profondeur", a souligné samedi Kofi Annan. "La communauté internationale doit décider de ce qu'elle veut faire désormais. De mes consultations avec de nombreux protagonistes, il ressort clairement qu'on ne peut pas continuer comme ça. Nous devons y réfléchir soigneusement et choisir la bonne solution", a-t-il averti en réclamant un soutien plus ferme à son plan. Celui-ci prévoit notamment que l'armée syrienne retire ses armes lourdes des villes rebelles et que pouvoir et opposition engagent un dialogue politique. Kofi Annan s'adressera jeudi à New York au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU. En 15 mois, la crise syrienne a fait plus de 10 000 morts, selon l'ONU, et la violence persiste malgré la présence sur le terrain de 300 observateurs de l'ONU.
"Les efforts internationaux voués à l'échec"
Des diplomates à l'ONU analysent ces dernières déclarations de Kofi Annan comme un aveu que son plan est en mauvaise posture. "Il ne va pas reconnaître lui-même l'échec, il pèse chacun de ses mots", explique l'un d'eux. "Mais comme tout le monde - des États-Unis à la Russie - a entériné son plan, tout le monde peut comprendre le message." "Il est clair pour tous que les efforts internationaux sont probablement voués à l'échec", estime Andrew Tabler, un expert du Washington Institute for Near East Policy qui a travaillé en Syrie. Le massacre de Houla "a tout chamboulé et la situation ne va pas s'améliorer, mais au moins maintenant, on a compris qu'il fallait faire vite", a-t-il ajouté.
Il a dit ne pas s'attendre à un "changement de cap" de la part du président Bachar el-Assad et de son entourage, qui nient toute responsabilité dans le massacre et accusent l'étranger de mener une "guerre" contre la Syrie. "Le fait est qu'ils luttent toujours pour leur survie", souligne-t-il. La Ligue arabe a demandé samedi à l'ONU de fixer un calendrier pour l'application du plan Annan et de recourir au chapitre VII de sa charte pour imposer à Damas des sanctions et la rupture des relations diplomatiques. Andrew Tabler et d'autres analystes pensent que puisque Moscou continue de protéger Damas au Conseil de sécurité, c'est de l'extérieur du Conseil que peut venir l'initiative, par exemple des Amis de la Syrie, un groupe de pays occidentaux et arabes opposés au gouvernement syrien.
"Il faut donner une chance au plan Annan, mais tout le monde voit qu'il ne marche pas, donc il faut envisager des solutions de rechange, explique un diplomate. L'ennui, c'est qu'il n'y a pas de plan B." L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a estimé mercredi que la communauté internationale pourrait devoir agir en dernier recours en dehors du Conseil. Mais le secrétaire à la défense américain Leon Panetta a affirmé samedi que toute opération militaire en Syrie devrait avoir l'aval de l'ONU. Cette discussion sur les options en Syrie devrait se poursuivre au sommet du G20 au Mexique, les 18 et 19 juin, et dans les contacts entre dirigeants occidentaux et russes. Mais le président russe Vladimir Poutine campe sur ses positions : en visite à Berlin puis à Paris, il a écarté toute sanction, de même que l'idée d'un départ de Bachar el-Assad. Le mandat des observateurs de l'ONU arrive à expiration le 20 juillet, mais Kofi Annan souhaite des décisions rapides. Sinon, a-t-il lancé samedi aux ministres arabes, "le peuple syrien et la région entière - votre région - en paieront le prix".
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"L'heure approche d'un réexamen en profondeur", a souligné samedi Kofi Annan. "La communauté internationale doit décider de ce qu'elle veut faire désormais. De mes consultations avec de nombreux protagonistes, il ressort clairement qu'on ne peut pas continuer comme ça. Nous devons y réfléchir soigneusement et choisir la bonne solution", a-t-il averti en réclamant un soutien plus ferme à son plan. Celui-ci prévoit notamment que l'armée syrienne retire ses armes lourdes des villes rebelles et que pouvoir et opposition engagent un dialogue politique. Kofi Annan s'adressera jeudi à New York au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU. En 15 mois, la crise syrienne a fait plus de 10 000 morts, selon l'ONU, et la violence persiste malgré la présence sur le terrain de 300 observateurs de l'ONU.
"Les efforts internationaux voués à l'échec"
Des diplomates à l'ONU analysent ces dernières déclarations de Kofi Annan comme un aveu que son plan est en mauvaise posture. "Il ne va pas reconnaître lui-même l'échec, il pèse chacun de ses mots", explique l'un d'eux. "Mais comme tout le monde - des États-Unis à la Russie - a entériné son plan, tout le monde peut comprendre le message." "Il est clair pour tous que les efforts internationaux sont probablement voués à l'échec", estime Andrew Tabler, un expert du Washington Institute for Near East Policy qui a travaillé en Syrie. Le massacre de Houla "a tout chamboulé et la situation ne va pas s'améliorer, mais au moins maintenant, on a compris qu'il fallait faire vite", a-t-il ajouté.
Il a dit ne pas s'attendre à un "changement de cap" de la part du président Bachar el-Assad et de son entourage, qui nient toute responsabilité dans le massacre et accusent l'étranger de mener une "guerre" contre la Syrie. "Le fait est qu'ils luttent toujours pour leur survie", souligne-t-il. La Ligue arabe a demandé samedi à l'ONU de fixer un calendrier pour l'application du plan Annan et de recourir au chapitre VII de sa charte pour imposer à Damas des sanctions et la rupture des relations diplomatiques. Andrew Tabler et d'autres analystes pensent que puisque Moscou continue de protéger Damas au Conseil de sécurité, c'est de l'extérieur du Conseil que peut venir l'initiative, par exemple des Amis de la Syrie, un groupe de pays occidentaux et arabes opposés au gouvernement syrien.
"Il faut donner une chance au plan Annan, mais tout le monde voit qu'il ne marche pas, donc il faut envisager des solutions de rechange, explique un diplomate. L'ennui, c'est qu'il n'y a pas de plan B." L'ambassadrice américaine aux Nations unies, Susan Rice, a estimé mercredi que la communauté internationale pourrait devoir agir en dernier recours en dehors du Conseil. Mais le secrétaire à la défense américain Leon Panetta a affirmé samedi que toute opération militaire en Syrie devrait avoir l'aval de l'ONU. Cette discussion sur les options en Syrie devrait se poursuivre au sommet du G20 au Mexique, les 18 et 19 juin, et dans les contacts entre dirigeants occidentaux et russes. Mais le président russe Vladimir Poutine campe sur ses positions : en visite à Berlin puis à Paris, il a écarté toute sanction, de même que l'idée d'un départ de Bachar el-Assad. Le mandat des observateurs de l'ONU arrive à expiration le 20 juillet, mais Kofi Annan souhaite des décisions rapides. Sinon, a-t-il lancé samedi aux ministres arabes, "le peuple syrien et la région entière - votre région - en paieront le prix".
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