C'est vers 13 heures que les agents de l'hôpital militaire de Ouakam ont accueilli l'enfant qui a été retrouvé dans un piteux état au fond d'un sac. Acheminé par des riverains horrifié dans l'établissement sanitaire, le garçon de deux ans a, selon une source, reçu des coups de «.pierres ou de bâtons» sur la tête et tout le long de son corps chétif. Alors que les premiers informations tombées dans l'après-midi d'hier sur les ondes de Rfm disaient qu’il avait été égorgé. Mais une personne proche de l'affaire explique que le gamin en est ressorti vivant, certes, mais très amoché et dans un piteux état. «Son cas c’est grave», dit-il. C'est pourquoi il a été transféré à Principal pour qu'on lui administre des soins et lui fasse subir des examens. « Il pourrait avoir une hémorragie interne » prévient la même source. Du côté de l’hôpital militaire de Ouakam, c’est motus et bouche cousue. La grande muette l'a été plus que jamais. «Nous sommes des militaires et seul le major est habilité à donner des informations sur cette affaire. Revenez lundi, comme ça il pourra vous dire ce qu'il en est», se barricade, catégorique, l'infirmier qui a accueilli l'enfant.
L'enfant est issu d'un couple séparé
Le petit est, apprend-on, issu d'un couple ne vivant plus ensemble. La victime vit, poursuit la même source, avec sa mère qui, hier matin, après lui avoir donné son bain, était partie acheter le petit-déjeuner. De retour chez elle, l'enfant était introuvable. Elle a passé toute la matinée à le rechercher. Et c'est inquiète et angoissée qu'elle a rejoint l'hôpital où elle a trouvé le garçon entre les bons soins de l'infirmier. Aujourd'hui, elle attend avec le père de son enfant (qui s'est remarié) que les toubibs de Principal lui disent si les sévices infligés à son enfant pourraient entraîner des troubles au niveau interne. Les mis en cause n'étant toujours pas retrouvés, une enquête est déjà ouverte à la gendarmerie de la, localité afin de mettre la main sur eux. Aujourd'hui, la question scotchée à toutes les lèvres est : quel était l’objectif de ceux qui ont failli donner la mort à ce garçon de deux ans ? Car à cette horrible histoire s'ajoutent celles vécues par des familles sénégalaises depuis le début de la campagne. Le mystère demeure...
TEMOIGNAGE DE MADAME SECK AWA KANE «Les sapeurs ont tardé à venir et je me suis proposée de l'emmener à l'hôpital»
C'est elle qui a balancé la nouvelle sur les ondes de Rfm. Madame Seck Awa Kane a relaté le film horrible de cette découverte qu'elle a faite en même temps que ses voisins. Une fois l'instant de peur passé, elle a sereine, déroulé : «C'est mon gardien qui m'a informée de la découverte macabre faite dans le quartier. Il m'a appris qu'un enfant a été tué. Une annonce qui m'a vraiment fait mal au cœur. Perchée sur mon balcon qui me permet d'avoir une vue de face, j'ai vu deux jeunes hommes à distance, la vue n’était pas certes nette, mais j’ai aperçu les jeunes ouvrir un sac et en ressortir quelque chose. Ensuite, un groupe a commencé à se former, grossissant petit à petit. Là, je me suis demandé si ce n’était pas le garçon dont m’a parlé mon employé. Après vérification, il m'a dit que c'est bien ce que je craignais. Ebahie, je suivais la scène. J'ai vu un des jeunes porter l'Enfant jusqu'à une voiture avant de revenir. Surement le chauffeur n'a pas voulu les transporter. J'ai proposé donc qu'on appelle les sapeurs-pompiers, mais on m'a fait savoir que plusieurs personnes l'ont déjà fait. J'ai alors proposé de l'emmener mais ils ont dit qu'il valait mieux attendre l'arrivée des soldats du feu. Personnellement, je me suis engagée à l’emmener à l'hôpital comme les sapeurs tardaient à venir. Ensuite, j’irai, leur ai-je dit à l’hôpital. Et je vous dis que l’enfant n’était pas mort. »
SOURCE : L’OBS T. MARIE LOUISE NDIAYE