La femme de chambre guinéenne qui accuse Dominique Strauss-Kahn de l'avoir agressée sexuellement a lancé dimanche une offensive médiatique pour faire emprisonner l'ancien directeur du FMI et laver son honneur après que sa crédibilité eut été mise en cause. Après avoir strictement fui les médias depuis plus de deux mois, la victime présumée a livré au magazine Newsweek sa version de l'agression qu'elle dit avoir subie à New York. "A cause de lui, on me traite de prostituée", a déclaré cette femme qui depuis le 14 mai s'était cachée avec sa fille de 15 ans dans un hôtel tenu secret. "Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent", a ajouté la jeune femme guinéenne.
Lundi matin, son témoignage doit également être diffusé par l'émission "Good Morning America" de la chaîne de télévision ABC. Cette apparition aura lieu exactement une semaine avant l'audience du 1er août au cours de laquelle DSK, inculpé de sept chefs d'accusation dont agression sexuelle et tentative de viol, doit de nouveau comparaître devant un tribunal de New York. La justice américaine a décidé le 1er juillet de libérer M. Strauss-Kahn sur parole, mais sans abandonner les poursuites pour crimes sexuels contre l'ancien chef du FMI, faisant état de "récit erroné" de la femme de chambre. Des allégations selon lesquelles cette dernière entretiendrait des liens avec le milieu criminel ont également porté préjudice à sa crédibilité. Elle a discuté, quelques heures après les faits, avec un trafiquant détenu, de l'intérêt de poursuivre les accusations contre l'ancien ministre français, conversation qui a été enregistrée, selon les médias.
"J'ai dit (aux enquêteurs) ce que cet homme m'a fait. Ca n'a jamais changé. Je sais ce que cet homme m'a fait", a-t-elle déclaré à Newsweek. "Je veux la justice. Je veux qu'il aille en prison", a-t-elle déclaré à ABC, selon des extraits diffusés en avance par la chaîne. "Dieu m'est témoin: je dis la vérité. Avec mon coeur. Dieu le sait. Et (DSK) le sait", a dit la femme de 32 ans.
Elle a reconnu sur ABC avoir commis "des erreurs", tout en assurant que sa version des faits n'avait jamais changé depuis le 14 mai et son agression présumée dans une suite présidentielle de l'hôtel Sofitel de New York. Elle a raconté qu'en entrant dans la suite, elle avait dit: "Bonjour, service de chambre". Un "homme fou", nu et à la chevelure grise est alors apparu, a-t-elle dit. Alors qu'elle se confondait en excuses, et voulait quitter la chambre, DSK lui aurait dit "Vous n'avez pas à être désolé", a-t-elle affirmé à Newsweek. L'ex-patron du FMI aurait alors agrippé sa poitrine et claqué la porte de la suite. La femme de ménage livre ensuite au magazine un récit en termes crus de ce qui se serait passé, selon elle, dans la chambre luxueuse.
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