Deuxième audience, mardi matin, d'un procès hors du commun, dans l'enceinte du Vatican, où Paolo Gabriele, ex-majordome de Benoît XVI, inculpé de vol aggravé, sera entendu par le président du tribunal, Giuseppe Dalla Torre.
Le magistrat entendra aussi l'un des témoins principaux, Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du Pape, ce mardi (ou mercredi), sur l'affaire qui secoue le Vatican: la publication en mai dernier dans un livre (Sa Sainteté, scandale au Vatican, Gianluigi Nuzzi, Édition Privé) de documents confidentiels destinés au Pape.
Le majordome a reconnu depuis les avoir photocopiés pendant des années et communiqués au journaliste Gianluigi Nuzzi.
Quatre audiences devraient suffire
La première audience, samedi 29 septembre, plutôt formelle, a permis d'apprendre que «82 cartons» de documents avaient été saisis dans les deux appartements de fonction du majordome, au Vatican et à Castel Gandolfo. La cour, a également décidé, lors de cette séance, que ce procès se concentrerait sur le seul «vol aggravé» reconnu par Gabriele. Avec deux conséquences.
• La première: son complice, un informaticien de l'administration centrale de l'Église, Claudio Sciarpelletti - non présent à l'audience - sera jugé dans le cadre d'une autre procédure car les faits qui lui sont reprochés sont mineurs.
• La seconde: en réponse à l'avocate du prévenu, Cristiana Arru, le président du tribunal a laissé entendre que «quatre audiences pourraient suffire» pour juger Paolo Gabriele.
Ce qui signifie que ce procès sans précédent dans l'histoire récente du Vatican pourrait se terminer dès samedi, la veille de l'ouverture à Rome d'un synode mondial sur la «nouvelle évangélisation», une réunion stratégique pour l'Église catholique.
Dimanche, dans le quotidien La Repubblica, le cardinal Velasio De Paolis, membre de l'équivalent de la Cour de cassation du Vatican, a confirmé que Benoît XVI, une fois le jugement prononcé, pourrait accorder sa «grâce» à Paolo Gabriele.
Celui-ci a effectivement demandé pardon dans une lettre en regrettant son geste.
Pour l'expliquer, l'ex-majordome du Pape, se disant «infiltré» par «l'Esprit saint», a toujours affirmé avoir voulu «aider» Benoît XVI qu'il jugeait «mal informé». Il voulait «remettre l'Église sur les rails» par la dénonciation du «mal et de la corruption» au sein du Vatican.
Tête de pont d'un réseau
Il a également toujours soutenu - notamment lors d'une interview télévisée, voix et visage cachés et authentifiée depuis - être la tête de pont d'un réseau d'une «vingtaine» de personnes.
Mais, samedi, le juge a rejeté toutes les demandes de l'avocate de Gabriele allant dans ce sens.
Elle demandait que l'enquête interne menée à la demande personnelle de Benoît XVI par trois cardinaux de confiance sur les éventuelles complicités du majordome et qu'un article du journal allemand Die Welt, évoquant aussi des complicités internes, soient versés au dossier de ce procès.
Par Jean-Marie Guénois
Le magistrat entendra aussi l'un des témoins principaux, Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du Pape, ce mardi (ou mercredi), sur l'affaire qui secoue le Vatican: la publication en mai dernier dans un livre (Sa Sainteté, scandale au Vatican, Gianluigi Nuzzi, Édition Privé) de documents confidentiels destinés au Pape.
Le majordome a reconnu depuis les avoir photocopiés pendant des années et communiqués au journaliste Gianluigi Nuzzi.
Quatre audiences devraient suffire
La première audience, samedi 29 septembre, plutôt formelle, a permis d'apprendre que «82 cartons» de documents avaient été saisis dans les deux appartements de fonction du majordome, au Vatican et à Castel Gandolfo. La cour, a également décidé, lors de cette séance, que ce procès se concentrerait sur le seul «vol aggravé» reconnu par Gabriele. Avec deux conséquences.
• La première: son complice, un informaticien de l'administration centrale de l'Église, Claudio Sciarpelletti - non présent à l'audience - sera jugé dans le cadre d'une autre procédure car les faits qui lui sont reprochés sont mineurs.
• La seconde: en réponse à l'avocate du prévenu, Cristiana Arru, le président du tribunal a laissé entendre que «quatre audiences pourraient suffire» pour juger Paolo Gabriele.
Ce qui signifie que ce procès sans précédent dans l'histoire récente du Vatican pourrait se terminer dès samedi, la veille de l'ouverture à Rome d'un synode mondial sur la «nouvelle évangélisation», une réunion stratégique pour l'Église catholique.
Dimanche, dans le quotidien La Repubblica, le cardinal Velasio De Paolis, membre de l'équivalent de la Cour de cassation du Vatican, a confirmé que Benoît XVI, une fois le jugement prononcé, pourrait accorder sa «grâce» à Paolo Gabriele.
Celui-ci a effectivement demandé pardon dans une lettre en regrettant son geste.
Pour l'expliquer, l'ex-majordome du Pape, se disant «infiltré» par «l'Esprit saint», a toujours affirmé avoir voulu «aider» Benoît XVI qu'il jugeait «mal informé». Il voulait «remettre l'Église sur les rails» par la dénonciation du «mal et de la corruption» au sein du Vatican.
Tête de pont d'un réseau
Il a également toujours soutenu - notamment lors d'une interview télévisée, voix et visage cachés et authentifiée depuis - être la tête de pont d'un réseau d'une «vingtaine» de personnes.
Mais, samedi, le juge a rejeté toutes les demandes de l'avocate de Gabriele allant dans ce sens.
Elle demandait que l'enquête interne menée à la demande personnelle de Benoît XVI par trois cardinaux de confiance sur les éventuelles complicités du majordome et qu'un article du journal allemand Die Welt, évoquant aussi des complicités internes, soient versés au dossier de ce procès.
Par Jean-Marie Guénois