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Vélingara/Conséquences de l’excision : Des séquelles graves détectées sur 19 fillettes

Le projet Intact, en collaboration avec les associations Veesto et 2A2F, ont rassemblé, pendant 3 jours (du 1er mai au 3 mai 2022), 23 exciseuses, des fillettes excisées et leurs mamans, dans la salle des conférences du Centre touristique de Vélingara pour un séminaire dit de reconversion des exciseuses des communes de Paroumba, Wassadou et Pakour. Une sage-femme a pu détecter chez 19 fillettes de graves séquelles de l’excision qu’elles ont subie. LeQuotidien.


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Juin 2022 à 18:01 | | 0 commentaire(s)|

Vélingara/Conséquences de l’excision : Des séquelles graves détectées sur 19 fillettes
Elles étaient prédestinées, à leur majorité, à vivre un drame dans leurs familles, dans leur foyer, au lit conjugal, sur la table d’accouchement. Fatalement. La sage-femme major du Centre de santé de Vélingara, Mme Marie Coly, a détecté sur les parties intimes de 19 fillettes qui sont âgées qui de 2 ans, qui de 3 ans, 5 et même 12 ans, de «graves séquelles qui sont les conséquences de l’excision qu’elles ont subie», informe Mme l’honorable députée Coumba Baldé, présidente de l’Association pour l’auto-promotion des femmes du Fouladou (2A 2F) qui déroule le projet d’«Eradication de la tradition des mutilations génitales féminines dans 128 villages des communes de Pakour, Paroumba et Wassadou», dans le département de Vélingara, frontalières soit à la Guinée-Bissau, à la Guinée Conakry ou à la fois aux 2 pays.

2A 2F est en collaboration avec l’association Vélingara Education, environnement et santé pour tous-Ouassadou (Veesto) et le projet Allemand Intact. Les types de séquelles découvertes sur les parties intimes de ces mômes sont du genre : «ablation totale du clitoris, durcissement du clitoris, tumeurs sur le sexe, obturation d’une partie du vagin, cicatrices sur les grandes lèvres et petites lèvres, etc.», a informé Mme Coumba Baldé. M. Boubacar Baldé, président de l’association Veesto, explique le processus : «Après 6 mois de sensibilisation, de causeries et d’enquêtes dans les villages d’intervention, nous avons pu identifier une vingtaine d’exciseuses encore actives, des familles qui continuent encore à donner leurs filles aux exciseuses et des fillettes qui en sont victimes. Nous sommes venus à ce séminaire avec tout ce monde pour leur inculquer que l’excision est un fléau. C’est ainsi que nous avons commis une sage-femme pour consulter des filles excisées en présence des parents, recueillir le témoignage de victimes adultes et visionner des productions sur la cruauté de cette pratique et les conséquences graves de la pratique.» A propos de l’avenir de ces fillettes, Mme Baldé a dit : «Elles pourraient traîner des fistules avec toutes ses manifestations honteuses, vivre des hémorragies à l’accouchement, éprouver des douleurs lors des rapports sexuels, vivre un traumatisme à vie, se mettre en marge de la société, etc.» Aussi le projet s’est-il engagé à suivre ces fillettes pour aider à la réparation de ces séquelles, «quel qu’en soit le prix à payer», a insisté Mme l’honorable députée.

Au courant du séminaire, la projection de vidéos prises dans des salles d’accouchement, sur des sites d’excision ou qui exposent la nudité féminine, a fait pleurer des femmes parmi lesquelles des praticiennes de l’excision, des hommes ont fermé les yeux ou sont sortis de la salle au vu de la cruauté de la pratique sur des bébés, des filles qui criaient à tue-tête étreintes par des exciseuses au cœur de pierre et aussi la laideur de certains sexes transformés par le couteau. Et puis il y eut des témoignages de femmes sur leur difficile vie conjugale. Au finish, Kadidiatou Boiro, exciseuse, ressortissante du village de Dialadiang, à 5 km de la Guinée Conakry, a déclaré être convaincue que l’excision est un drame et qu’elle l’abandonne pour de bon. A sa suite, une vingtaine d’autres ont fait la même déclaration.

Ndèye Fatou Kébé