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Vente de ferraille et de batterie auto : un boulot très prisé par les jeunes koldois

Kolda, 21 juil (APS) – Kolda, vendredi matin. Un soleil d’hivernage darde déjà ses rayons sur la capitale du Fouladou, obligeant les voyageurs qui se trouvent à la gare routière à trouver vite le véhicule de leur destination ou à se réfugier à l’ombre en attendant de débusquer l’objet de leur quête.


Rédigé par leral.net le Lundi 21 Juillet 2008 à 12:52 | | 0 commentaire(s)|

Non loin de là, un groupe d’adolescents est en vive discussion avec un adulte. L’objet du litige qui fait qu’ils n’ont cure de la forte canicule ? Une vieille voiture laissée à l’abandon sur un terrain vague. Il est impensable pour chacune des parties de s’approprier le tacot pour l’amener en réparation auprès d’un mécanicien, mais plutôt d’avoir la latitude d’aller vendre à un brocanteur certaines des pièces du véhicule et qui sait sa batterie, si toutefois le propriétaire qui s’en est débarrassé venait à oublier de l’emporter.

Interpellé, Abdou l’un des gamins raconte : ‘’si on trouve du fer à vendre, nous avons immédiatement de l’argent. Ainsi, on peut vendre le kilogramme entre 40 et 50 FCFA, d’où la tonne nous rapporte entre 40.000f et 50.000 FCFA. Dites-moi où est-ce qu’on peut gagner autant d’argent en ces temps de vaches maigres ?’’.

A l’image de Abdou et ses amis, ils sont nombreux les jeunes Koldois à se lancer dans la quête inlassable de la ferraille et du plomb, des métaux qu’ils revendent pour avoir de quoi survivre voire rapporter à leur parents qui bénissent le ciel de leur avoir donner des fils si productifs.

Pourtant, ce n’est pas tous les jours que les chercheurs de ferraille tombent sur des voitures abandonnées et de ce fait comme il faut bien trouver quelque chose à vendre au brocanteur ils se rabattent sur tout ce qui tombe entre les mains, y compris même la voiture en réparation dans les ateliers des mécaniciens de la ville. Les vols de pièces détachées et autres batteries de voitures sont tels que ces derniers ne dorment plus que d’un œil. ‘’Nous n’arrivons plus à dormir du sommeil du juste, car certains viennent pendant la nuit pour piller nos garages comme ce fut le cas la semaine dernière où nous avons remis à la police un jeune garçon’’, se plaint ce chef d’un garage mécanique.

Selon plusieurs garagistes souffrant d’insomnie à force de veiller, les batteries qu’on leur vole seraient vendues dans le marché de la ferraille entre 3.500 et 6.000 FCFA.

A défaut d’en trouver par le vol ou auprès de la voiture laissée à l’abandon, les vendeurs de ferraille investissent les poubelles de la ville où ils furètent à longueur de journée, à la manière des ‘’boujoumans’’ bien connus de la décharge de Mbeubeuss à Dakar.

Attirés par l’appât du gain, ils n’ont aucune pensée des risques des maladies qui les guettent via la saleté dans laquelle ils pataugent tous les jours et les risques d’intoxication qu’ils courent en manipulant le plomb et les produits contenus dans les batteries de voitures. Horrifié, ce mécanicien lâche : ’’il y a des risques réels notamment avec la manipulation des batteries qui contiennent des produits toxiques comme le plomb et même l’acide est nuisible pour la santé. Un ami électricien qui était en contact permanent avec des batteries est aujourd’hui gravement malade’’.

Quand on leur parle de tels risques, les jeunes comme les adultes qui s’activent autour de la vente de ferraille balaient tout d’un revers de main avant de repartir de plus belle vers les décharges publiques et les véhicules abandonnés ou ceux en réparation, histoire d’approvisionner le brocanteur local à charge pour lui ensuite d’aller écouler le produits achetés auprès de grossistes de la brocante établis à Dakar.


MG/CTN

Niang Pape Alé