Interpellé par ailleurs au sujet de l’avenir de la majorité, au pouvoir depuis 2012, après l’arrivée des deux anciens frères du président Sall dans le Parti démocratique sénégalais (Pds), en l’occurrence Idy et Oumar Sarr, ce spécialiste en sciences politiques prévient que si les alliés dans Benno Bokk Yakaar n’adoptent pas une démarche rationnelle et ne prennent pas leurs responsabilités, ils vont, à un moment ou à un autre, en partir forcément.
Les retrouvailles entre le président de la République, Macky Sall et son principal opposant lors de la dernière élection présidentielle de février 2019, Idrissa Seck, scellées lors du remaniement ministériel du 1er novembre dernier, remettent à l’ordre du jour la question de l’avenir de la majorité au pouvoir depuis 2012.
En effet, alors qu’il s’était inscrit dans une démarche de «gagner ensemble et gouverner ensemble» avec ses alliés au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar, mise en place entre les deux tours de la présidentielle de 2012 et qui lui avait permis de gagner cette élection avec un score de 55% devant le président sortant, Me Abdoulaye Wade, le Président Macky Sall semble se libérer de plus en plus de ce serment, en accueillant à bras ouverts ses anciens camarades libéraux qu’il n’hésite pas d’ailleurs à promouvoir au détriment de ses alliés de 2012.
Ceux-là même qui avaient additionné leur pourcentage électoral aux 26,58 % de voix qu’il avait obtenues au premier tour, pour lui permettre de siéger au strapontin présidentiel en 2012.
Interpellé par la rédaction de "Sud quotidien" sur cette situation qu’une partie de l’opinion publique sénégalaise semble d’ailleurs avoir du mal à cautionner, Serigne Thiam, enseignant-chercheur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad, souligne que ces ralliements obéissent à un «état de fait naturel» en politique, qui est «faite de composition et de recomposition, selon les circonstances et les objectifs qui sont définis par des acteurs politiques».
Par ailleurs, à la question de savoir quel impact ces ralliements d’anciens frères libéraux dans le camp du pouvoir peuvent avoir sur la majorité en place depuis 2012, l’enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad souligne que cette alliance « répond à un objectif politique bien réfléchi, bien défini », et prévient qu’elle pourrait redessiner complètement la situation politique au sein de la majorité en place, autour d’un objectif de conservation du pouvoir par les libéraux pendant 50 ans, comme l’avait théorisé l’ancien président libéral, Me Abdoulaye Wade.
«Personnellement, je pense que si le Président Macky Sall et Idrissa Seck, sans oublier Oumar Sarr, sont parvenus à cet accord, c’est parce qu’ils préparent quelque chose à l’horizon 2024 et même au-delà de 2024, parce que dans leurs discours, on attend toujours l’horizon 2035», a indiqué Serigne Thiam.
Tout en précisant que cette « situation, en réalité, s’inscrit dans le cadre du vœu exprimé par le Président Abdoulaye Wade, au moment de quitter le pouvoir».
« Le Président avait émis le souhait qu’il avait exprimé sous forme de recommandations, en disant qu’il aimerait que les Libéraux restent au pouvoir pendant 50 ans. Pour moi, c’est cela qui est en train de se dessiner avec cette nouvelle alliance qui renforce la présence des Libéraux dans le camp présidentiel. A mon avis, ils sont en train de travailler à la réalisation du vœu de l’ancien président, Me Abdoulaye Wade», assure encore l’enseignant-chercheur, en relevant que ces retrouvailles vont dans le sens du verrouillage du camp présidentiel pour que, lors des prochaines élections, aucun opposant ne puisse avoir la force de faire face au camp présidentiel.
«Si vous prenez l’Apr, Rewmi, l’Afp, les membres du Pds, du Ps et ceux qui vont encore venir, je pense que si le président Sall parvient à maintenir cette coalition d’ici les prochaines élections locales et les élections législatives ou encore la présidentielle, qu’importe l’opposant qui va faire face au camp présidentiel, mais il aura beaucoup de difficultés à le battre».
«Le PS et l’AFP, en position de grands perdants»
Interpellé sur l’attitude que doivent adopter certains alliés de la première heure du Président Macky Sall, notamment les formations politiques de la gauche traditionnelle à l’image du Parti socialiste, l’Alliance des forces de progrès ou la Ligue démocratique face à cette campagne de réunification de la famille libérale autour de sa personne initiée par le chef de l’Etat, Serigne Thiam est resté formel.
Pour l‘enseignant chercheur, les alliés du président dans Benno doivent avoir une démarche rationnelle et savoir que les actes qu’il (le président) pose depuis quelques temps, confortent de plus en plus l’idée des retrouvailles libérales. Ainsi, selon lui, «la lecture à faire de ce nouveau gouvernement d’ouverture, c’est que les Libéraux veulent conserver le pouvoir le plus longtemps possible».
« Que ça soit le Président qui va demander un 3e mandat ou pas, que ça soit quelqu’un d’autre qu’il va préparer pour être candidat du camp présidentiel comme Idrissa Seck, le comportement politique que devraient avoir ses alliés surtout le Parti Socialiste qui n’est plus un parti digne de ce nom, vu les combats internes, c’est de se retrouver dare-dare autour non seulement d’une entité, mais autour d’une personne et faire taire les querelles internes et externes, et les chocs d’ambition», a-t-il prôné.
Avant d’ajouter : « Il faut qu’ils essaient de se retrouver autour d’une personne, que ça soit Aminata Mbengue Ndiaye, Khalifa Sall ou Serigne Mbaye Thiam, et que les autres responsables comme Barthélémy Dias et Bamba Fall viennent en appoint pour avoir de la force à faire face. Maintenant, s’ils pensent devoir continuer à accompagner le Président jusqu’en 2024, je pense qu’en un moment ou un autre, ils vont en partir forcement. N’en parlons même pas de l’Afp qui n’existe que de nom parce que ce qui a amené à Malick Gakou à quitter cette formation, on le sait tous : c’est parce que la direction de ce parti a même défendu l’idée de ne plus avoir un candidat. Donc, ce serait vraiment contradictoire et absurde, qu’il puisse présenter un candidat à l’horizon 2024 ».
Les retrouvailles entre le président de la République, Macky Sall et son principal opposant lors de la dernière élection présidentielle de février 2019, Idrissa Seck, scellées lors du remaniement ministériel du 1er novembre dernier, remettent à l’ordre du jour la question de l’avenir de la majorité au pouvoir depuis 2012.
En effet, alors qu’il s’était inscrit dans une démarche de «gagner ensemble et gouverner ensemble» avec ses alliés au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar, mise en place entre les deux tours de la présidentielle de 2012 et qui lui avait permis de gagner cette élection avec un score de 55% devant le président sortant, Me Abdoulaye Wade, le Président Macky Sall semble se libérer de plus en plus de ce serment, en accueillant à bras ouverts ses anciens camarades libéraux qu’il n’hésite pas d’ailleurs à promouvoir au détriment de ses alliés de 2012.
Ceux-là même qui avaient additionné leur pourcentage électoral aux 26,58 % de voix qu’il avait obtenues au premier tour, pour lui permettre de siéger au strapontin présidentiel en 2012.
Interpellé par la rédaction de "Sud quotidien" sur cette situation qu’une partie de l’opinion publique sénégalaise semble d’ailleurs avoir du mal à cautionner, Serigne Thiam, enseignant-chercheur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad, souligne que ces ralliements obéissent à un «état de fait naturel» en politique, qui est «faite de composition et de recomposition, selon les circonstances et les objectifs qui sont définis par des acteurs politiques».
Par ailleurs, à la question de savoir quel impact ces ralliements d’anciens frères libéraux dans le camp du pouvoir peuvent avoir sur la majorité en place depuis 2012, l’enseignant-chercheur en sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad souligne que cette alliance « répond à un objectif politique bien réfléchi, bien défini », et prévient qu’elle pourrait redessiner complètement la situation politique au sein de la majorité en place, autour d’un objectif de conservation du pouvoir par les libéraux pendant 50 ans, comme l’avait théorisé l’ancien président libéral, Me Abdoulaye Wade.
«Personnellement, je pense que si le Président Macky Sall et Idrissa Seck, sans oublier Oumar Sarr, sont parvenus à cet accord, c’est parce qu’ils préparent quelque chose à l’horizon 2024 et même au-delà de 2024, parce que dans leurs discours, on attend toujours l’horizon 2035», a indiqué Serigne Thiam.
Tout en précisant que cette « situation, en réalité, s’inscrit dans le cadre du vœu exprimé par le Président Abdoulaye Wade, au moment de quitter le pouvoir».
« Le Président avait émis le souhait qu’il avait exprimé sous forme de recommandations, en disant qu’il aimerait que les Libéraux restent au pouvoir pendant 50 ans. Pour moi, c’est cela qui est en train de se dessiner avec cette nouvelle alliance qui renforce la présence des Libéraux dans le camp présidentiel. A mon avis, ils sont en train de travailler à la réalisation du vœu de l’ancien président, Me Abdoulaye Wade», assure encore l’enseignant-chercheur, en relevant que ces retrouvailles vont dans le sens du verrouillage du camp présidentiel pour que, lors des prochaines élections, aucun opposant ne puisse avoir la force de faire face au camp présidentiel.
«Si vous prenez l’Apr, Rewmi, l’Afp, les membres du Pds, du Ps et ceux qui vont encore venir, je pense que si le président Sall parvient à maintenir cette coalition d’ici les prochaines élections locales et les élections législatives ou encore la présidentielle, qu’importe l’opposant qui va faire face au camp présidentiel, mais il aura beaucoup de difficultés à le battre».
«Le PS et l’AFP, en position de grands perdants»
Interpellé sur l’attitude que doivent adopter certains alliés de la première heure du Président Macky Sall, notamment les formations politiques de la gauche traditionnelle à l’image du Parti socialiste, l’Alliance des forces de progrès ou la Ligue démocratique face à cette campagne de réunification de la famille libérale autour de sa personne initiée par le chef de l’Etat, Serigne Thiam est resté formel.
Pour l‘enseignant chercheur, les alliés du président dans Benno doivent avoir une démarche rationnelle et savoir que les actes qu’il (le président) pose depuis quelques temps, confortent de plus en plus l’idée des retrouvailles libérales. Ainsi, selon lui, «la lecture à faire de ce nouveau gouvernement d’ouverture, c’est que les Libéraux veulent conserver le pouvoir le plus longtemps possible».
« Que ça soit le Président qui va demander un 3e mandat ou pas, que ça soit quelqu’un d’autre qu’il va préparer pour être candidat du camp présidentiel comme Idrissa Seck, le comportement politique que devraient avoir ses alliés surtout le Parti Socialiste qui n’est plus un parti digne de ce nom, vu les combats internes, c’est de se retrouver dare-dare autour non seulement d’une entité, mais autour d’une personne et faire taire les querelles internes et externes, et les chocs d’ambition», a-t-il prôné.
Avant d’ajouter : « Il faut qu’ils essaient de se retrouver autour d’une personne, que ça soit Aminata Mbengue Ndiaye, Khalifa Sall ou Serigne Mbaye Thiam, et que les autres responsables comme Barthélémy Dias et Bamba Fall viennent en appoint pour avoir de la force à faire face. Maintenant, s’ils pensent devoir continuer à accompagner le Président jusqu’en 2024, je pense qu’en un moment ou un autre, ils vont en partir forcement. N’en parlons même pas de l’Afp qui n’existe que de nom parce que ce qui a amené à Malick Gakou à quitter cette formation, on le sait tous : c’est parce que la direction de ce parti a même défendu l’idée de ne plus avoir un candidat. Donc, ce serait vraiment contradictoire et absurde, qu’il puisse présenter un candidat à l’horizon 2024 ».