Vers une jonction entre Idrissa Seck et Macky Sall ?

Une telle question semblait, il y a juste quelques mois, relevée du domaine du surréel. Tellement les deux hommes s’étaient opposés par une guerre fratricide. Ayant succédé Idrissa Seck à la Primature et au poste de secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Macky Sall a été l’un des principaux artisans de la liquidation du maire de Thiès. En tant que Premier ministre, c’est lui qui avait présenté à l’opinion le rapport déclassifié de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur les chantiers de Thiès. C’est également lui le même Macky Sall qui s’était levé un bon jour, avec Ousmane Ngom alors ministre de l’Intérieur, pour interdire l’appellation Rewmi qu’Idrissa Seck a donnée à son parti. Ce n’était pas pour rien d’ailleurs qu’Idrissa Seck du fond de sa cellule de Rebeuss lui envoya cette phrase assassine : « Allah n’aime pas les traîtres ».

Mais aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Et Idrissa Seck se positionne déjà en « bon conseiller » pour Macky Sall à qui, selon l’hebdomadaire Nouvel Horizon, il a vivement conseillé de ne pas démissionner du Parti démocratique sénégalais (Pds). C’est qu’en bon stratège, l’ex-maire de Thiès est conscient au Pds, les batailles se feront forcément sans Wade, mais certainement avec Karim. C’est pourquoi Idrissa Seck essaie de ménager aussi bien Macky Sall que Karim Wade. Ne sachant certainement pas avec qui des deux il devra faire équipe pour l’après Wade.

Mais la grande question reste l’attitude de Macky Sall qui aura certainement du mal à accepter de se placer derrière un Idrissa Seck qui peut-être pardonné mais n’oublie jamais. Toutefois, Macky Sall ne semble avoir trop le choix. Soit il accepte d’entrer dans les rangs du Pds et cracher sur ses ambitions politiques ou bien alors il mène le combat contre ses adversaires. Dans ce dernier schéma, il aura certainement besoin d’un allié comme Idrissa Seck.