Il l’a promis : une fois au pouvoir, François Hollande incarnera la « rupture » tant promise par son prédécesseur - et jamais appliquée – en matière de « Françafrique ». En clair, renoncer au réseaux d’influence occulte et aux accords secrets caractérisant souvent les rapports entre Paris et les capitales africaines francophones d’Afrique de l’Ouest et du centre. Il n’en fallait pas moins pour que la plupart des Africains accueillent avec enthousiasme la nouvelle de l’élection du nouveau président français.
Hollande « a suscité cet espoir et on le prendra au mot » maintenant qu’il est élu, explique le politologue nigérien Souley Adji, interrogé par l’AFP. « On peut espérer une modification réelle des relations entre la France et notre continent dans le sens d’un véritable partenariat entre des pays égaux qui défendent leurs intérêts », estime pour sa part le président nigérien Mahamadou Issoufou dans le quotidien français Libération.
"Rupture avec l’arrogance"
« C’est une ère nouvelle qui commence », assure Hervé Emmanuel Nkom, un responsable du Rassemblement démocratique camerounais (RDPC, au pouvoir). Une ère selon lui « en rupture avec l’arrogance, la caricature, voire le mépris qui se sont exprimés avec le discours de Dakar », poursuit-il.
Hollande n’aura d’autre choix que de favoriser l’instauration de la démocratie et de la bonne gouvernance dans nos pays.
Agbéyomé Kodjo, ex-Premier ministre togolais
« Le monde du XXIe siècle s’est tellement métamorphosé avec des exigences de justice et de prospérité partagée par les peuples africains, qu’à mon avis la "Françafrique" aura du mal à prospérer. M. Hollande n’aura d’autre choix que de favoriser l’instauration de la démocratie et de la bonne gouvernance dans nos pays », juge l’ex-Premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo.
« Avec la mondialisation, la montée de l’Inde et de la Chine ainsi que le positionnement américain en Afrique, la France n’est plus la seule tutrice et ne peut plus décider toute seule pour les Africains, longtemps maintenus dans l’illusion démocratique et le sous-développement », avance le quotidien gouvernemental sénégalais Le Soleil.
Prudence
Pour Venance Konan, écrivain ivoirien et directeur de la rédaction du quotidien d’État Fraternité matin, la prudence reste de mise. Sarkozy s’était lui aussi engagé à enterrer les relations franco-africaines incestueuses, mais « il a viré son ministre de la Coopération (Jean-Marie Bockel) qui avait voulu que les choses changent vraiment », écrit-il dans son journal.
« On ne peut pas penser un seul instant que l’arrivée de Hollande va marquer la fin de la "Françafrique", pour la simple raison qu’elle n’est pas née avec Mitterrand, ni Chirac, ni Sarkozy », estime d’ailleurs Lécas Atondi Momondjo, analyste politique au Congo-Brazzaville. C’est, insiste-t-il, « un important pacte colonial » qui perdure au nom de la défense par la France de ses intérêts économiques et de son poids diplomatique à l’ONU.
François Hollande aura en tout cas bientôt une décision lourde de symbole à prendre : participer ou non au sommet de la Francophonie prévu en octobre en République démocratique du Congo (RDC), où une présidentielle très largement contestée a eu lieu fin 2011.
SOURCE:Jeuneafrique.com
Hollande « a suscité cet espoir et on le prendra au mot » maintenant qu’il est élu, explique le politologue nigérien Souley Adji, interrogé par l’AFP. « On peut espérer une modification réelle des relations entre la France et notre continent dans le sens d’un véritable partenariat entre des pays égaux qui défendent leurs intérêts », estime pour sa part le président nigérien Mahamadou Issoufou dans le quotidien français Libération.
"Rupture avec l’arrogance"
« C’est une ère nouvelle qui commence », assure Hervé Emmanuel Nkom, un responsable du Rassemblement démocratique camerounais (RDPC, au pouvoir). Une ère selon lui « en rupture avec l’arrogance, la caricature, voire le mépris qui se sont exprimés avec le discours de Dakar », poursuit-il.
Hollande n’aura d’autre choix que de favoriser l’instauration de la démocratie et de la bonne gouvernance dans nos pays.
Agbéyomé Kodjo, ex-Premier ministre togolais
« Le monde du XXIe siècle s’est tellement métamorphosé avec des exigences de justice et de prospérité partagée par les peuples africains, qu’à mon avis la "Françafrique" aura du mal à prospérer. M. Hollande n’aura d’autre choix que de favoriser l’instauration de la démocratie et de la bonne gouvernance dans nos pays », juge l’ex-Premier ministre togolais Agbéyomé Kodjo.
« Avec la mondialisation, la montée de l’Inde et de la Chine ainsi que le positionnement américain en Afrique, la France n’est plus la seule tutrice et ne peut plus décider toute seule pour les Africains, longtemps maintenus dans l’illusion démocratique et le sous-développement », avance le quotidien gouvernemental sénégalais Le Soleil.
Prudence
Pour Venance Konan, écrivain ivoirien et directeur de la rédaction du quotidien d’État Fraternité matin, la prudence reste de mise. Sarkozy s’était lui aussi engagé à enterrer les relations franco-africaines incestueuses, mais « il a viré son ministre de la Coopération (Jean-Marie Bockel) qui avait voulu que les choses changent vraiment », écrit-il dans son journal.
« On ne peut pas penser un seul instant que l’arrivée de Hollande va marquer la fin de la "Françafrique", pour la simple raison qu’elle n’est pas née avec Mitterrand, ni Chirac, ni Sarkozy », estime d’ailleurs Lécas Atondi Momondjo, analyste politique au Congo-Brazzaville. C’est, insiste-t-il, « un important pacte colonial » qui perdure au nom de la défense par la France de ses intérêts économiques et de son poids diplomatique à l’ONU.
François Hollande aura en tout cas bientôt une décision lourde de symbole à prendre : participer ou non au sommet de la Francophonie prévu en octobre en République démocratique du Congo (RDC), où une présidentielle très largement contestée a eu lieu fin 2011.
SOURCE:Jeuneafrique.com