L’ambassadrice des Etats-Unis au Sénégal, Son Excellence Marcia S.Bernicat, qui était accompagnée hier par la délégation des experts de l’Union européenne (Ue) conduite par Gilles Hervio a été reçue par le Président de la République ayant à ses côtés Aminata Tall et Habib Sy, respectivement Secrétaire général de la Présidence et Directeur de cabinet. L’Américaine a été chargée par Wade, dans tous ses états. À l’origine, la déclaration publiée le même jour par la diplomate dans la presse.
C’est le visage grave que le Président a d’emblée fait remarquer à son interlocutrice : « Je suis affligé. La Chine, l’Inde, la France…Ils sont nombreux les pays qui nous aident. Mais de tous, vous êtes les seuls à parler de corruption au Sénégal. Comme si vous aviez en face de vous un gouvernement corrompu. Vos propos m’ont affligé et je veux que vous le notifiez officiellement à votre pays ». Le Président d’enfoncer le clou : « Le Sénégal est certes un petit pays, mais nous avons notre fierté, notre dignité. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Et puis, vous parlez de corruption sans citer un seul cas. Si vous avez un cas écrivez-moi ou écrivez au Premier ministre et si nous ne faisons rien, vous pourrez parler. Mais vous ne le faites pas. Je suis le Président de ce pays et il est de mon devoir de le protéger. Il y a certaines déclarations que je n’accepterai pas ».
Qui plus est, ajoute le chef de l’Etat, « la Centif m’a transmis des rapports sur le blanchiment d’argent. Il y a des personnes que je connais sur la liste. Et pourtant, j’ai tout donné au ministère de la Justice qui a saisi le Procureur et le Procureur général. C’est ce que je peux faire. Vous parlez chaque jour de séparation des pouvoirs. J’aurais compris que vous parliez, si je n’avais pas transmis les rapports. Nous avons aussi une Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion. Et c’est moi qui ai ajouté le mot « concussion ». Vous ne le verrez nulle part. Vous avez formulé des accusations sans citer aucun cas de corruption. Dites-moi seulement que celui-là est un corrompu et vous verrez ce que je vais faire ».
L’ambassadrice chargée par le Président a néanmoins apporté des précisions, non sans révéler que le texte originel était plus dur. « Je suis venue avec les copies de la déclaration en Anglais et en France. Ce que vous avez dit m’a beaucoup peinée. Ce ne sont pas des accusations. Le texte vient du département d’Etat et je puis vous dire que je l’ai corrigé. Avant, c’était plus… Je n’ai fait que recevoir la déclaration du département d’Etat avant de l’endosser. On s’est vus avant. Et lors de nos discussions, j’ai parlé de beaucoup de choses. Mais je n’ai jamais formulé d’accusations. Moi, je suis une des admiratrices de votre pays et personne ne peut dire l’inverse ». Des mots qui n’ont pas laissé insensible le Président : « Vous m’admirez beaucoup. C’est vrai. Mais je sais ce que font certains, là-bas aux Etats-Unis ». Le chef de l’Etat d’ajouter que lui et la diplomate se sont « retrouvés » à la suite des déclarations de Son Excellence.
Cheikh Mbacké GUISSE l'asquotidien
C’est le visage grave que le Président a d’emblée fait remarquer à son interlocutrice : « Je suis affligé. La Chine, l’Inde, la France…Ils sont nombreux les pays qui nous aident. Mais de tous, vous êtes les seuls à parler de corruption au Sénégal. Comme si vous aviez en face de vous un gouvernement corrompu. Vos propos m’ont affligé et je veux que vous le notifiez officiellement à votre pays ». Le Président d’enfoncer le clou : « Le Sénégal est certes un petit pays, mais nous avons notre fierté, notre dignité. Mais qu’est-ce que vous voulez ? Et puis, vous parlez de corruption sans citer un seul cas. Si vous avez un cas écrivez-moi ou écrivez au Premier ministre et si nous ne faisons rien, vous pourrez parler. Mais vous ne le faites pas. Je suis le Président de ce pays et il est de mon devoir de le protéger. Il y a certaines déclarations que je n’accepterai pas ».
Qui plus est, ajoute le chef de l’Etat, « la Centif m’a transmis des rapports sur le blanchiment d’argent. Il y a des personnes que je connais sur la liste. Et pourtant, j’ai tout donné au ministère de la Justice qui a saisi le Procureur et le Procureur général. C’est ce que je peux faire. Vous parlez chaque jour de séparation des pouvoirs. J’aurais compris que vous parliez, si je n’avais pas transmis les rapports. Nous avons aussi une Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion. Et c’est moi qui ai ajouté le mot « concussion ». Vous ne le verrez nulle part. Vous avez formulé des accusations sans citer aucun cas de corruption. Dites-moi seulement que celui-là est un corrompu et vous verrez ce que je vais faire ».
L’ambassadrice chargée par le Président a néanmoins apporté des précisions, non sans révéler que le texte originel était plus dur. « Je suis venue avec les copies de la déclaration en Anglais et en France. Ce que vous avez dit m’a beaucoup peinée. Ce ne sont pas des accusations. Le texte vient du département d’Etat et je puis vous dire que je l’ai corrigé. Avant, c’était plus… Je n’ai fait que recevoir la déclaration du département d’Etat avant de l’endosser. On s’est vus avant. Et lors de nos discussions, j’ai parlé de beaucoup de choses. Mais je n’ai jamais formulé d’accusations. Moi, je suis une des admiratrices de votre pays et personne ne peut dire l’inverse ». Des mots qui n’ont pas laissé insensible le Président : « Vous m’admirez beaucoup. C’est vrai. Mais je sais ce que font certains, là-bas aux Etats-Unis ». Le chef de l’Etat d’ajouter que lui et la diplomate se sont « retrouvés » à la suite des déclarations de Son Excellence.
Cheikh Mbacké GUISSE l'asquotidien