Vous êtes resté longtemps absent de la scène musicale sénégalaise. Quelles en sont les raisons ?
J’étais confronté à de sérieux problèmes qui m’ont poussé à m’effacer totalement de la scène musicale. Car si je restais, je risquais d’aggraver mon cas. J’étais accro à la drogue dure, un vrai toxicomane. Malheureusement, ici au Sénégal, on ne s’occupe pas bien de ces gens-là. C’est une Italienne qui voulait découvrir l’Afrique, par l’intermédiaire d’une copine, qui est venue au Sénégal me chercher. On s’est familiarisé, mais je lui cachais mon problème. Quand elle a découvert la vérité, elle a décidé de me prendre en charge. Ma cure débuta d’abord dans plusieurs cliniques de la place, en vain, puis ce fut à Mbao où j’ai fugué à 4 reprises. Vous savez, la drogue une fois qu’on la touche, on ne peut plus la laisser. Après introspection, j’ai décidé de me sacrifier pour aller à l’internat des malades mentaux car je sentais l’irréparable venir. Donc je devais choisir entre la vie et la mort.
Vous voulez dire que vous étiez mentalement déficient ?
Non, vous n’avez pas compris. J’étais devenu un toxicomane. Mais j’ai pris la décision de sortir de l’emprise de la drogue en m’éloignant des endroits où je pouvais en trouver. Dieu merci, car je m’en suis sorti.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans le milieu de la drogue ?
Vous savez, le monde de la musique est un milieu vicieux. Quand tu deviens une star, les gens te flattent. En plus, à cette époque, notre groupe le Super Diamono cartonnait et tout devenait facile pour nous. J’étais jeune, j’ignorais le goût de l’alcool et du tabac. Mais un jour quelqu’un, que je ne peux pas citer, m’a donné de l’héroïne que j’ai fumée pendant 15 jours sans savoir ce que c’était. Un jour, quand je me suis réveillé, je me sentais mal. J’ai envoyé quelqu’un m’acheter un calmant à la pharmacie. Mais mes amis avec qui j’étais m’ont expliqué que je n’étais pas malade, que c’est parce que je n’avais pas pris ce que je fumais d’habitude que je me sentais mal. Ainsi ils ont pris les 5000 francs pour acheter du képa. Vous connaissez le képa ?
Non, dites-nous ? C’est quoi ?
C’est de l’héroïne fine qui ressemble à de petits grains de sable, on le mélange avec du tabac. Le paquet coûtait 2500 Fcfa à l’époque. Quand je l’ai fumé, j’avais ma dose. Ce jour, j’ai senti du vrai plaisir et je ne ressentais plus les douleurs. Mais après, j’ai vomi. Le lendemain, les courbatures ont recommencé et mes amis me conseillaient d’en acheter encore et encore. Ainsi, à chaque fois que je me sentais mal, j’allais me procurer cette poudre précieuse. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans le cercle vicieux de la drogue dure. J’ai commencé à m’acheter le truc moi-même, sans compter. Je dépensais tous mes revenus sur ça alors que j’étais le soutien de ma famille. Jusqu’au moment où les choses ont empiré car j’ai perdu le contrôle de mes actes. Je fuguais, je n’étais pas concentré dans le travail. Après le clash avec le Super Diamono, j’ai commencé à vendre tous mes biens car je n’avais plus de quoi me procurer de la drogue. Lamine Faye m’a récupéré dans son groupe, mais je savais que je n’allais pas durer là-bas. Car j’étais sous l’emprise de Satan, je ne voyais que la drogue dure. Mais heureusement que l’Italienne est venue me sauver.
Personnellement, qu’est-ce qui vous a motivé à décrocher ?
Quand on veut quelque chose, on doit faire des sacrifices, et avec l’aide de Dieu, on va y arriver. Vous savez, Dieu m’a aidé à me tirer d’affaire à plusieurs reprises. Après introspection, j’ai su que je n’étais pas destiné à ce milieu. Je devais choisir entre la vie et la mort car j’étais dans un cercle de malfaiteurs. En plus, j’étais épaulé par l’Italienne et mes parents. C’est ainsi que j’ai décidé fermement de sortir de ce carcan. J’ai tout essayé, mais finalement je suis allé à Mbao pour y être interné avec un garde du corps à côté. Car je savais que j’essaierais de m’enfuir pour aller chercher de la drogue. J’ai fait 19 jours car on m’avait endormi à Mbao, mais, à mon réveil, je n’ai pas pu résister après une semaine et j’ai recommencé. Un grand responsable dans le gouvernement italien et ami de la fille l’a informé de l’existence d’un centre pour toxicomanes. Ils ont décidé de prendre le risque de m’amener en Italie dans les «communitas» pour m’aider à m’en sortir. Avec la volonté de Dieu, j’ai suivi normalement les cures avec succès. En Italie, je me suis engagé personnellement pour me faire soigner. J’ai su que j’étais à un point de non-retour. Les autres ayant fait ce qu’ils avaient à faire pour moi, le reste me revenait, naturellement. Je ne comprenais pas la langue italienne et il fallait en plus que je m’assume en tant que Noir dans la communauté.
Justement, comment s’est passé cette étape de votre guérison ?
D’abord, j’ai fait la première phase de 3 mois à Riminy. Ensuite, je suis parti à Balignano pour y subir les deuxième et troisième phases. Le traitement a duré trois ans et cela s’est passé dans de très bonnes conditions. En effet, c’est un programme adapté, qui réussit aux drogués d’un certain niveau. D’ailleurs, je voudrais en faire profiter mon pays. J’ai un projet d’aide aux toxicomanes. Je veux aider tous ceux qui sont concernés à s’en sortir. Toutefois, je tiens à préciser que la drogue ne touche pas seulement la jeunesse ; il y a aussi les moins jeunes à savoir les vieux et même les femmes. Pour vous dire combien cela devient un phénomène de société. Et beaucoup ignorent, en réalité, ce que vivent ces drogués.
Qu’est-ce que vous comptez faire dans ce sens, concernant ce projet d’aide aux toxicomanes ?
Je veux initier un programme de cure au Sénégal qui permettrait aux toxicomanes de suivre un traitement approprié. Cela ne va pas être facile, je le sais d’avance. Mais il faut noter que j’ai obtenu l’aval des responsables de cette structure basée à Milan où j’ai subi mon traitement. En effet, j’ai gardé de très bons rapports avec eux et je leur ai parlé du phénomène qui sévit de plus en plus dans mon pays. Ils ont été sensibles au fait que j’ai eu personnellement des amis qui ont perdu la vie à cause de la drogue. Il faut surtout noter que le Sénégal ne maîtrise pas cet aspect. Par conséquent ils m’ont demandé d’en parler aux autorités étatiques pour aider à l’ouverture d’une telle structure chez nous. Il faut reconnaître que c’est un projet que je ne peux pas réaliser seul. Aussi, je lance un appel au président de la République. Je souhaite le rencontrer au plus vite pour que nous en parlions. Pour vous dire, en vérité, à part la promotion de mon album, ce deuxième aspect constitue ma priorité. Je voudrais permettre à tous ceux qui ont la volonté de s’en sortir de trouver la voie du salut dans ce sens.
J’étais confronté à de sérieux problèmes qui m’ont poussé à m’effacer totalement de la scène musicale. Car si je restais, je risquais d’aggraver mon cas. J’étais accro à la drogue dure, un vrai toxicomane. Malheureusement, ici au Sénégal, on ne s’occupe pas bien de ces gens-là. C’est une Italienne qui voulait découvrir l’Afrique, par l’intermédiaire d’une copine, qui est venue au Sénégal me chercher. On s’est familiarisé, mais je lui cachais mon problème. Quand elle a découvert la vérité, elle a décidé de me prendre en charge. Ma cure débuta d’abord dans plusieurs cliniques de la place, en vain, puis ce fut à Mbao où j’ai fugué à 4 reprises. Vous savez, la drogue une fois qu’on la touche, on ne peut plus la laisser. Après introspection, j’ai décidé de me sacrifier pour aller à l’internat des malades mentaux car je sentais l’irréparable venir. Donc je devais choisir entre la vie et la mort.
Vous voulez dire que vous étiez mentalement déficient ?
Non, vous n’avez pas compris. J’étais devenu un toxicomane. Mais j’ai pris la décision de sortir de l’emprise de la drogue en m’éloignant des endroits où je pouvais en trouver. Dieu merci, car je m’en suis sorti.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans le milieu de la drogue ?
Vous savez, le monde de la musique est un milieu vicieux. Quand tu deviens une star, les gens te flattent. En plus, à cette époque, notre groupe le Super Diamono cartonnait et tout devenait facile pour nous. J’étais jeune, j’ignorais le goût de l’alcool et du tabac. Mais un jour quelqu’un, que je ne peux pas citer, m’a donné de l’héroïne que j’ai fumée pendant 15 jours sans savoir ce que c’était. Un jour, quand je me suis réveillé, je me sentais mal. J’ai envoyé quelqu’un m’acheter un calmant à la pharmacie. Mais mes amis avec qui j’étais m’ont expliqué que je n’étais pas malade, que c’est parce que je n’avais pas pris ce que je fumais d’habitude que je me sentais mal. Ainsi ils ont pris les 5000 francs pour acheter du képa. Vous connaissez le képa ?
Non, dites-nous ? C’est quoi ?
C’est de l’héroïne fine qui ressemble à de petits grains de sable, on le mélange avec du tabac. Le paquet coûtait 2500 Fcfa à l’époque. Quand je l’ai fumé, j’avais ma dose. Ce jour, j’ai senti du vrai plaisir et je ne ressentais plus les douleurs. Mais après, j’ai vomi. Le lendemain, les courbatures ont recommencé et mes amis me conseillaient d’en acheter encore et encore. Ainsi, à chaque fois que je me sentais mal, j’allais me procurer cette poudre précieuse. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans le cercle vicieux de la drogue dure. J’ai commencé à m’acheter le truc moi-même, sans compter. Je dépensais tous mes revenus sur ça alors que j’étais le soutien de ma famille. Jusqu’au moment où les choses ont empiré car j’ai perdu le contrôle de mes actes. Je fuguais, je n’étais pas concentré dans le travail. Après le clash avec le Super Diamono, j’ai commencé à vendre tous mes biens car je n’avais plus de quoi me procurer de la drogue. Lamine Faye m’a récupéré dans son groupe, mais je savais que je n’allais pas durer là-bas. Car j’étais sous l’emprise de Satan, je ne voyais que la drogue dure. Mais heureusement que l’Italienne est venue me sauver.
Personnellement, qu’est-ce qui vous a motivé à décrocher ?
Quand on veut quelque chose, on doit faire des sacrifices, et avec l’aide de Dieu, on va y arriver. Vous savez, Dieu m’a aidé à me tirer d’affaire à plusieurs reprises. Après introspection, j’ai su que je n’étais pas destiné à ce milieu. Je devais choisir entre la vie et la mort car j’étais dans un cercle de malfaiteurs. En plus, j’étais épaulé par l’Italienne et mes parents. C’est ainsi que j’ai décidé fermement de sortir de ce carcan. J’ai tout essayé, mais finalement je suis allé à Mbao pour y être interné avec un garde du corps à côté. Car je savais que j’essaierais de m’enfuir pour aller chercher de la drogue. J’ai fait 19 jours car on m’avait endormi à Mbao, mais, à mon réveil, je n’ai pas pu résister après une semaine et j’ai recommencé. Un grand responsable dans le gouvernement italien et ami de la fille l’a informé de l’existence d’un centre pour toxicomanes. Ils ont décidé de prendre le risque de m’amener en Italie dans les «communitas» pour m’aider à m’en sortir. Avec la volonté de Dieu, j’ai suivi normalement les cures avec succès. En Italie, je me suis engagé personnellement pour me faire soigner. J’ai su que j’étais à un point de non-retour. Les autres ayant fait ce qu’ils avaient à faire pour moi, le reste me revenait, naturellement. Je ne comprenais pas la langue italienne et il fallait en plus que je m’assume en tant que Noir dans la communauté.
Justement, comment s’est passé cette étape de votre guérison ?
D’abord, j’ai fait la première phase de 3 mois à Riminy. Ensuite, je suis parti à Balignano pour y subir les deuxième et troisième phases. Le traitement a duré trois ans et cela s’est passé dans de très bonnes conditions. En effet, c’est un programme adapté, qui réussit aux drogués d’un certain niveau. D’ailleurs, je voudrais en faire profiter mon pays. J’ai un projet d’aide aux toxicomanes. Je veux aider tous ceux qui sont concernés à s’en sortir. Toutefois, je tiens à préciser que la drogue ne touche pas seulement la jeunesse ; il y a aussi les moins jeunes à savoir les vieux et même les femmes. Pour vous dire combien cela devient un phénomène de société. Et beaucoup ignorent, en réalité, ce que vivent ces drogués.
Qu’est-ce que vous comptez faire dans ce sens, concernant ce projet d’aide aux toxicomanes ?
Je veux initier un programme de cure au Sénégal qui permettrait aux toxicomanes de suivre un traitement approprié. Cela ne va pas être facile, je le sais d’avance. Mais il faut noter que j’ai obtenu l’aval des responsables de cette structure basée à Milan où j’ai subi mon traitement. En effet, j’ai gardé de très bons rapports avec eux et je leur ai parlé du phénomène qui sévit de plus en plus dans mon pays. Ils ont été sensibles au fait que j’ai eu personnellement des amis qui ont perdu la vie à cause de la drogue. Il faut surtout noter que le Sénégal ne maîtrise pas cet aspect. Par conséquent ils m’ont demandé d’en parler aux autorités étatiques pour aider à l’ouverture d’une telle structure chez nous. Il faut reconnaître que c’est un projet que je ne peux pas réaliser seul. Aussi, je lance un appel au président de la République. Je souhaite le rencontrer au plus vite pour que nous en parlions. Pour vous dire, en vérité, à part la promotion de mon album, ce deuxième aspect constitue ma priorité. Je voudrais permettre à tous ceux qui ont la volonté de s’en sortir de trouver la voie du salut dans ce sens.
Votre album «Retour de l’Enfer», est-ce une thérapie par rapport à cette étape qui semble inoubliable ?
Effectivement, il s’agit d’un aboutissement par rapport à cette traversée du désert. Il faut noter que j’étais dans le ventre du diable. J’étais arrivé à un stade où je n’avais plus le sens de la dignité dans un monde qu’on ne pouvait pas assimiler à celui des humains. Pour vous dire que c’était le summum. Et ce n’est pas un passé que je vais renier, mais sur lequel je dois m’appuyer pour faire comprendre à l’opinion la réalité de la drogue. Au fait, il ne s’agit pas pour moi de marquer un retour de manière désintéressée comme si rien ne s’est passé. En réalité, il s’agit d’une expérience que je souhaite partager avec la jeunesse de mon pays ; j’ai tenu justement à marquer cet album de cette empreinte dans le but de tenir un langage de vérité à tous.
Est-ce que la promotion de votre album aura un rapport avec ce projet ?
Oui. Je rappelle que ce projet me tient à cœur et que je vais l’inclure dans tout ce que je ferai dans les prochains mois. D’ailleurs, j’ai prévu, pour mes concerts qui vont venir, d’intégrer des pauses pendant lesquelles je parlerai à l’assistance. Ce seront des moments de sensibilisation sur la drogue dure en plein concert. Je tiens surtout à ce qu’on accorde désormais un regard aux toxicomanes et qu’on les aide à réintégrer la société à l’image des malades du Sida. Il faut le souligner, chacun a sa place dans la société. Par ailleurs, c’est juste que le Sénégal ne maîtrise pas encore la situation des toxicomanes, à part le fait qu’on intervient, peut-être, à travers les centres Jacques Chirac etc. qui n’ont pas les véritables moyens. Donc je souhaite m’y mettre en tenant compte de tous ces aspects.
Pensez-vous avoir les moyens pour un tel projet ou comptez-vous sur le soutien des autorités ?
Encore une fois, j’en appelle à la bienveillance du président Wade. C’est un projet sensible qui nécessite par conséquent l’implication de l’Etat à tous les niveaux. Ce n’est pas un petit programme, c’est pourquoi les autorités sont appelées à apporter leur pierre à l’édifice. Donc il faut absolument que je rencontre le président Wade. Même si le projet doit nous prendre du temps, l’essentiel est qu’on trouve d’abord un consensus. Et je pense que c’est quelque chose qui va profiter à notre pays. Pour vous dire également, à part ma musique, la réussite de cette entreprise sera ma plus grande satisfaction.
On a vu Papis Konaté à vos côtés en tant que manager. Qu’est-ce qui justifie le choix porté sur sa personne ? Est-ce à dire que vous revenez avec une nouvelle orientation dans la musique ?
L’orientation est déjà faite. Papis Konaté étant mon ami, je l’appelais depuis Milan pour la réalisation de mon album qui entre dans le cadre de mon retour. Ainsi, il est tombé d’accord sur le principe. Et comme il sait que je préfère travailler avec des professionnels, il a contacté les autres à savoir Dembel et consorts. Je précise que c’est un professionnel, un bosseur ; il a respecté la date de l’engagement et nous nous sommes mis au travail dès mon retour. Par ailleurs, c’est un intime, une personne très posée d’autre part et il a accepté naturellement le rôle de manager que je lui ai confié. Bien que cela soit pour lui une première expérience en ce qui concerne le management d’un musicien, connaissant ses capacités, je lui fais entièrement confiance. Il faut noter également que je dispose d’un groupe à Milan qui va assurer la promotion de mon album au niveau international. Aussi, je dois retourner sur place pour cela. Maintenant, au retour je ferai des concerts à Dakar avec la sortie d’un clip en vue et puis on verra la suite ; les choses se feront certainement petit à petit car on ne pourra pas tout faire d’un seul coup. Cela nécessite de gros moyens.
Vous êtes resté longtemps en dehors du Sénégal. Comment analysez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
C’est triste car le fait est visible, les autorités n’aident pas assez les musiciens. Il faut surtout noter que ces derniers commencent à verser dans la facilité avec cette tendance qui consiste à produire juste un single. C’est une véritable décadence et c’est d’autant plus grave qu’ils ne se rendent pas compte de la situation dans laquelle ils mènent la musique sénégalaise. Je pense qu’ils ne devraient pas se décourager à ce point, ils doivent plutôt continuer le combat. Par ailleurs, il est temps pour l’Etat d’aider les musiciens en éradiquant la piraterie.
Effectivement, il s’agit d’un aboutissement par rapport à cette traversée du désert. Il faut noter que j’étais dans le ventre du diable. J’étais arrivé à un stade où je n’avais plus le sens de la dignité dans un monde qu’on ne pouvait pas assimiler à celui des humains. Pour vous dire que c’était le summum. Et ce n’est pas un passé que je vais renier, mais sur lequel je dois m’appuyer pour faire comprendre à l’opinion la réalité de la drogue. Au fait, il ne s’agit pas pour moi de marquer un retour de manière désintéressée comme si rien ne s’est passé. En réalité, il s’agit d’une expérience que je souhaite partager avec la jeunesse de mon pays ; j’ai tenu justement à marquer cet album de cette empreinte dans le but de tenir un langage de vérité à tous.
Est-ce que la promotion de votre album aura un rapport avec ce projet ?
Oui. Je rappelle que ce projet me tient à cœur et que je vais l’inclure dans tout ce que je ferai dans les prochains mois. D’ailleurs, j’ai prévu, pour mes concerts qui vont venir, d’intégrer des pauses pendant lesquelles je parlerai à l’assistance. Ce seront des moments de sensibilisation sur la drogue dure en plein concert. Je tiens surtout à ce qu’on accorde désormais un regard aux toxicomanes et qu’on les aide à réintégrer la société à l’image des malades du Sida. Il faut le souligner, chacun a sa place dans la société. Par ailleurs, c’est juste que le Sénégal ne maîtrise pas encore la situation des toxicomanes, à part le fait qu’on intervient, peut-être, à travers les centres Jacques Chirac etc. qui n’ont pas les véritables moyens. Donc je souhaite m’y mettre en tenant compte de tous ces aspects.
Pensez-vous avoir les moyens pour un tel projet ou comptez-vous sur le soutien des autorités ?
Encore une fois, j’en appelle à la bienveillance du président Wade. C’est un projet sensible qui nécessite par conséquent l’implication de l’Etat à tous les niveaux. Ce n’est pas un petit programme, c’est pourquoi les autorités sont appelées à apporter leur pierre à l’édifice. Donc il faut absolument que je rencontre le président Wade. Même si le projet doit nous prendre du temps, l’essentiel est qu’on trouve d’abord un consensus. Et je pense que c’est quelque chose qui va profiter à notre pays. Pour vous dire également, à part ma musique, la réussite de cette entreprise sera ma plus grande satisfaction.
On a vu Papis Konaté à vos côtés en tant que manager. Qu’est-ce qui justifie le choix porté sur sa personne ? Est-ce à dire que vous revenez avec une nouvelle orientation dans la musique ?
L’orientation est déjà faite. Papis Konaté étant mon ami, je l’appelais depuis Milan pour la réalisation de mon album qui entre dans le cadre de mon retour. Ainsi, il est tombé d’accord sur le principe. Et comme il sait que je préfère travailler avec des professionnels, il a contacté les autres à savoir Dembel et consorts. Je précise que c’est un professionnel, un bosseur ; il a respecté la date de l’engagement et nous nous sommes mis au travail dès mon retour. Par ailleurs, c’est un intime, une personne très posée d’autre part et il a accepté naturellement le rôle de manager que je lui ai confié. Bien que cela soit pour lui une première expérience en ce qui concerne le management d’un musicien, connaissant ses capacités, je lui fais entièrement confiance. Il faut noter également que je dispose d’un groupe à Milan qui va assurer la promotion de mon album au niveau international. Aussi, je dois retourner sur place pour cela. Maintenant, au retour je ferai des concerts à Dakar avec la sortie d’un clip en vue et puis on verra la suite ; les choses se feront certainement petit à petit car on ne pourra pas tout faire d’un seul coup. Cela nécessite de gros moyens.
Vous êtes resté longtemps en dehors du Sénégal. Comment analysez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
C’est triste car le fait est visible, les autorités n’aident pas assez les musiciens. Il faut surtout noter que ces derniers commencent à verser dans la facilité avec cette tendance qui consiste à produire juste un single. C’est une véritable décadence et c’est d’autant plus grave qu’ils ne se rendent pas compte de la situation dans laquelle ils mènent la musique sénégalaise. Je pense qu’ils ne devraient pas se décourager à ce point, ils doivent plutôt continuer le combat. Par ailleurs, il est temps pour l’Etat d’aider les musiciens en éradiquant la piraterie.
Est-ce à dire que vous revenez pour imposer une nouvelle configuration dans la musique ?
Effectivement. D’ailleurs, je n’espère pas gagner de l’argent avec l’album que je viens de réaliser. Pourtant, le contraire serait légitime, mais c’est pour vous dire juste qu’on doit encore résister à nos ennemis pirates en refusant leur rythme et en imposant le nôtre. Par conséquent je condamnerai toujours cette attitude de découragement de la part des musiciens qui est admissible. J’interpelle également le Bsda dans ce sens. Il faut que tous les acteurs s’y mettent pour trouver une solution qui empêcherait la perte totale de la musique sénégalaise.
Concernant votre vie privée, vous vous êtes finalement marié en Italie ?
Oui. Je me suis mariée à une Anglaise qui est basée à Milan et nous nous entendons à merveille. C’est tout ce que je peux dire sur elle.
A-t-elle joué un rôle dans vos projets ?
Parfaitement. Elle a joué un rôle important. Elle a fait l’essentiel dans l’ombre ; j’avoue qu’elle est brave. D’ailleurs, c’est elle qui a réalisé la sortie du Cd en Italie. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas pu venir avec moi cette fois-ci car elle m’a déjà accompagné deux fois au Sénégal.
Effectivement. D’ailleurs, je n’espère pas gagner de l’argent avec l’album que je viens de réaliser. Pourtant, le contraire serait légitime, mais c’est pour vous dire juste qu’on doit encore résister à nos ennemis pirates en refusant leur rythme et en imposant le nôtre. Par conséquent je condamnerai toujours cette attitude de découragement de la part des musiciens qui est admissible. J’interpelle également le Bsda dans ce sens. Il faut que tous les acteurs s’y mettent pour trouver une solution qui empêcherait la perte totale de la musique sénégalaise.
Concernant votre vie privée, vous vous êtes finalement marié en Italie ?
Oui. Je me suis mariée à une Anglaise qui est basée à Milan et nous nous entendons à merveille. C’est tout ce que je peux dire sur elle.
A-t-elle joué un rôle dans vos projets ?
Parfaitement. Elle a joué un rôle important. Elle a fait l’essentiel dans l’ombre ; j’avoue qu’elle est brave. D’ailleurs, c’est elle qui a réalisé la sortie du Cd en Italie. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas pu venir avec moi cette fois-ci car elle m’a déjà accompagné deux fois au Sénégal.
Votre dernier mot…
Je souhaite qu’il y ait toujours la paix au Sénégal. Que chacun trouve la solution à ses problèmes, par rapport aux inondations etc. Mais je demande surtout aux Sénégalais d’être patients ; j’ai remarqué qu’ils se plaignent trop. À tous les niveaux, il y a des revendications. Il faut qu’ils soient conscients que la crise est mondiale. Donc qu’on tempère les esprits en essayant de trouver des solutions ensemble d’autant que notre pays est reconnu par tous ses pairs à travers cette atmosphère d’entente sociale qui y a toujours régné grâce aux grands hommes religieux qui y ont vécu et ont travaillé dans la dignité. Et ils ont laissé quelque chose que nous devons préserver. Par conséquent il suffit juste, à mon avis, de prêter main-forte au président Wade, car c’est Dieu qui l’a choisi. Il ne s’agit donc pas de soulever des polémiques qui pourraient apporter une tension sociale. Je suis apolitique, c’est juste un avis que j’apporte à la solution qu’on pourrait trouver ensemble pour le bien de tous. Par ailleurs, je précise que Wade est mon fan, je suis son chanteur. Je rappelle que je suis le premier musicien qu’il a reçu après l’alternance en 2000 et je compte lui parler de mon projet. Et surtout, pour ce dernier aspect, je prie pour que ça réussisse.
L'Observateur
Je souhaite qu’il y ait toujours la paix au Sénégal. Que chacun trouve la solution à ses problèmes, par rapport aux inondations etc. Mais je demande surtout aux Sénégalais d’être patients ; j’ai remarqué qu’ils se plaignent trop. À tous les niveaux, il y a des revendications. Il faut qu’ils soient conscients que la crise est mondiale. Donc qu’on tempère les esprits en essayant de trouver des solutions ensemble d’autant que notre pays est reconnu par tous ses pairs à travers cette atmosphère d’entente sociale qui y a toujours régné grâce aux grands hommes religieux qui y ont vécu et ont travaillé dans la dignité. Et ils ont laissé quelque chose que nous devons préserver. Par conséquent il suffit juste, à mon avis, de prêter main-forte au président Wade, car c’est Dieu qui l’a choisi. Il ne s’agit donc pas de soulever des polémiques qui pourraient apporter une tension sociale. Je suis apolitique, c’est juste un avis que j’apporte à la solution qu’on pourrait trouver ensemble pour le bien de tous. Par ailleurs, je précise que Wade est mon fan, je suis son chanteur. Je rappelle que je suis le premier musicien qu’il a reçu après l’alternance en 2000 et je compte lui parler de mon projet. Et surtout, pour ce dernier aspect, je prie pour que ça réussisse.
L'Observateur