PICCMI.COM - Dans cet extrait de l’émission « Allô Maître » produite par piccmi.com que vous aurez l’occasion de suivre ce Jeudi 28 août sur piccmi.com et seneweb.com , Mouhamadou Mounirou Sy, le Directeur général du Bureau des droits d’auteur (Bsda), n’y est pas allé par quatre chemins pour asséner ses vérités au patron du groupe Walf. Au cours l'entretien, Mr Sy a évoqué le rôle de l’organe régulateur, son bilan à mi-parcours entre autres. Répondant à la question de savoir qu'est ce qui explique le mécontentement des artistes à l’endroit du BSDA, M Sy pointera du doigt les médias, qui selon lui, c'est grâce à leurs redevances que ces artistes sont payés. Mounirou Sy désigne la RTS comme un mauvais payeur et colle à WALFADJRI l'étiquette d'un non-payeur.
LE CAS RTS
"Je suis venu, j’ai fait un état des lieux. J’ai la liste commune de ceux qui nous doivent de l’argent. J’ai utilisé la voie juridique qui consiste à un rappel sous forme de mise en demeure. Avant cela, j’ai voulu réglé la question à l’amiable. Par exemple, je suis allé à la Radiotélévision sénégalaise (Rts). La loi dit, par rapport à la CISAC, régulateur mondial des droits d’auteur, que les radios-diffuseurs doivent payer entre 1 et 10% de leur budget de fonctionnement selon leur niveau de vie de l’Etat donné. Par exemple, l’Algérie prélève 6% de leur budget de fonctionnement ou de leurs recettes publicitaires. Mais puisque le budget de fonctionnement est fixe, ça dépend, c’est évolutif. On s’est dit, pour rentrer dans la logique de la tendance entre 4 et 7%, on reste à 4,5% du budget de fonctionnement de la Rts. On sait qu’elle (RTS) a un budget de fonctionnement de 8 milliards F Cfa dont 5 milliards de fonds propres et 3 milliards de dotation étatique. Le budget de fonctionnement appliqué à 4,5%, on est à 300 millions l’année soit 25 millions par mois.
La Rts, de manière unilatérale, parce que je n’ai pas vu de protocole ni de contrat, a décidé, depuis Mathusalem (longtemps), de ne nous verser que 25 millions toute l’année au lieu des 300 000 millions annuellement. Elle l’a fait sur une base volontariste, unilatérale. Alors qu’au Burkina Faso, la radio et la télévision donnent 100 millions de F Cfa. Nous, nous avons 14 régions qui ont chacune une antenne de radio (Rsi), il y a Sn2, Sn3. Elle paie mais il est mauvais payeur.
WALF UN NON-PAYEUR
Par contre, il y a des non-payeurs et l’exemple type, c’est Walfadjiri. Qu’est-ce qui s’est passé avec ce groupe? Il faut que les sénégalais soient éclairés là-dessus. Quand on négociait un traité à Marrakech (Maroc) pour permettre aux déficients visuels d’accéder aux œuvres imprimés, le patron de Walfadjiri (Sidy Lamine Niasse) a organisé une sortie me traitant de menteur, soit disant mon père est un homme bien, de bonne famille, chef religieux et tout, mais moi j’étais un menteur.
En 1998, Sidy Lamine a créé la radio Walf FM, or quand vous créez une radio, vous devez vous signalez d’abord au BSDA, qui vous transmet par la suite un mémoire afin de s'informer sur votre couverture, les outils techniques utilités etc. On n’a jamais eu de retour par rapport à cela. On s’est réveillé un beau jour, la radio a commencé à fonctionner et quand il s’agit de payer, c’est lui (Sidy Lamine) qui décide de donner 1 million et quelques. On lui dit mais, ce n’est pas ce que vous nous devez. La Directrice d’avant considérait que la somme versée était une avance. Ce n’est pas à l’acheteur de fixer le prix du pain, c’est au boulanger. Et voilà que ce monsieur fixe ses 1 million et quelques deux ans durant et en 2000, il crée Walf 2 et Walf world space, international, en 2002 Walf Tv. Donc, Walf 1, 2 et World space, de 2000 à aujourd’hui, aucun droit d’auteur et Walf Tv de 2002 à aujourd’hui, aucun droit d’auteur. De 2000 à aujourd’hui, 14 ans, ça fait combien de millions ? 15 millions multipliés par 10. On est à peine à 170 millions.
La loi dit une chose : si vous restez 8 jours sans payer le droit d’auteur, ça va du simple au double. Le droit d’auteur est payé au préalable, c’est-à-dire ni avant ni après ce délai. Lui (Sidy Lamine Niasse) est resté 14 ans sans payer. Il nous doit combien alors ? Est-ce que dans une démocratie, il y a quelqu’un qui est au-dessus de la loi ? Non !
LA LEÇON DE MOUNIROU SY À SIDY LAMINE NIASSE
Maintenant, pour moi, la République vertueuse dont on parle, ce n’est pas les autorités. Ce n’est pas Macky Sall, à l’époque Abdoul Mbaye, Aminata Touré, Gadio, Youssou Ndour, etc. L’affaire ce n’est pas que là-bas. Les gouvernés aussi doivent être vertueux. Il faut qu’ils soient sur les rails du droit. Tout le monde doit être au pas. On ne peut exiger d’une autorité ce que toi-même tu ne peux pas donner. Serigne Abdou Lahad Mbacké disait : « Tu ne peux pas demander à un guide qu’il soit prophète de l’Islam alors que toi, tu n’es pas prêt à être Aboubakr Sadikh, ni Omar, ni Ousmane ».
source : piccmi.com