Le 11 de départ face au Sénégal. Debouts : Lilian Thuram, Sylvain Wiltord, Marcel Desailly, Franck Lebœuf, Patrick Vieira, Emmanuel Petit. Accroupis : Fabien Barthez, David Trezeguet, Thierry Henry, Youri Djorkaeff et Bixente Lizarazu.
Beaucoup trop tôt…
Nul ne semble vouloir ouvrir les yeux, alors, sur les effets néfastes de la « peopolisation » des joueurs, sur l’emprise d’un groupe sacré qui aveugle le sélectionneur. Depuis qu’il a pris la succession d’Aimé Jacquet, Roger Lemerre ne veut se résoudre à opérer l’indispensable renouvellement. Les pages glorieuses sont trop difficiles à tourner pour celui qui compte encore sur un Franck Lebœuf désormais trop juste pour la charnière centrale défensive, sur Youri Djorkaeff qui se voit même confier une mission impossible : se substituer à Zidane pour ouvrir le Mondial contre le Sénégal à Séoul. Zizou s’est blessé à la cuisse lors du dernier match amical de préparation. La tuile qui s’ajoute aux approximations.
Face à de vaillants Sénégalais qui, pour la plupart, évoluent dans le championnat français, la France va plier sur un but de Diop à la demi-heure de jeu. Elle ne s’en relèvera pas. Tout le groupe parlera, après ce raté, d’un simple « joker grillé ». Mais le mal est bien plus profond.
Les Bleus ne trouveront pas plus la solution face à l’Uruguay (0-0) et trébucheront lourdement contre le Danemark (0-2), malgré le retour d’un Zidane amoindri à la baguette. La deuxième étoile n’était pas au rendez-vous asiatique. Sans avoir inscrit le moindre but en trois rencontres, jamais la France n’était tombée si bas dans une phase finale de Coupe du monde. Corée du Sud-Japon 2002, l’événement n’a laissé aucune image dans l’album aux souvenirs.
Encore moins dans le livre d’or.