Mis en examen cette semaine en France pour corruption d'agent public étranger dans l'attribution des concessions portuaires de Conakry et Lomé, l'industriel se défend ce matin dans les colonnes du Journal du dimanche (JDD). Une tribune qui ne porte pas sur le fond du dossier, dont il ne dit pas grand-chose, mais l'homme d'affaires joue sur la fibre des sentiments et va même jusqu'à se demander s'il ne va pas devoir quitter l'Afrique.
Dans cette tribune publiée dans les pages «Opinions» du journal, on y lit un Vincent Bolloré éprouvé par « les deux jours pénibles » de sa garde-à-vue, deux jours pendant lesquels il dit avoir découvert des témoignages et des documents dont il n'avait jamais entendu parler avant.
Vincent Bolloré se défend évidemment des accusations portées contre lui par les juges. Il parle d'informations fausses et malveillantes et dénonce une chasse aux sorcières visant à montrer l'Afrique comme « une terre de non gouvernance et de corruption, un continent qui serait dirigé par des équipes sans foi ni loi ». « Un traitement, poursuit l'industriel, inexact et condescendant des Africains ».
Vincent Bolloré s'interroge alors: faut-il rester en Afrique ? Faut-il encore y investir ? Il rappele que son groupe y a déjà dépensé 4 milliards d'euros et qu'il fait vivre 30 000 familles mais il brandit la menace d'un « abandon du continent ». Notre groupe, dit-il, doit être dirigé vers les eaux les moins hostiles possibles, comprenez loin des poursuites judiciaires et de ces fameuses chasses aux sorcières évoquées plus haut.
Et de terminer son propos en formulant un voeu non sans une touche de lyrisme, l'entrepreneur parle de «son» Afrique, loin de la corruption... Une Afrique formidable, remarquable et démocratique, mais une Afrique maltraitée dit-il par une France condescendante. « J'espère que la France des Lumières que j'aime, va ouvrir les yeux sur l'Afrique je connais », conclut l'industriel.
Rfi.fr