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Viol et pédophilie : Retour croisé sur les douloureuses expériences vécues par Ndèye C. et Pape, à l'origine de leur phobie pour le mariage.

Rédigé par leral.net le Jeudi 10 Décembre 2020 à 23:27 | | 0 commentaire(s)|

La loi criminalisant le viol et la pédophilie, votée et promulguée le 10 janvier 2020 n’aura pas réussi à dissiper l’angoisse et la douleur dans lesquelles baignent les victimes des agressions sexuelles. Ndèye C. est de ces personnes qui en souffrent encore, plusieurs décennies après les faits. Chanceuse pour avoir échappé à son ‘’prédateur sexuel’’, alors qu’elle était toute jeune et innocente, elle a, depuis lors, perdu tout désir d’avoir un contact physique avec un homme. Le mariage, elle n’en parle pas et n’en veut pas. Pour Pape, les attouchements dont il a fait l’objet ont eu des répercussions sur sa sexualité. Il s’est confié à Dakaractu..
Viol et pédophilie : Retour croisé sur les douloureuses expériences vécues par Ndèye C. et Pape, à l'origine de leur phobie pour le mariage.

Des victimes d’agressions sexuelles continuent d’être dénombrées au Sénégal. Leur nombre exact est encore méconnu du fait du silence coupable des parents ainsi que de celui des autorités concernées par la prise en charge des victimes d’abus sexuels.  Ces dernières sont nombreuses, aujourd’hui, à vivre avec des blessures physiques et les traumatismes psychologiques, la honte, le mépris et le sentiment d’être souillé font qu’elles s’en veulent depuis. Des séquelles dont nous parlent ici un gynécologue-obstétricien et un psychologue clinicien. 

 

Le confinement aidant pendant la pandémie de la Covid-19, une cohabitation permanente s’était imposée aux membres de la famille et aux voisins qui partageaient le même palier. Ce confinement inhabituel, sous nos cieux, a été néfaste aux personnes vulnérables dont certaines ont été victimes d’agressions sexuelles, comme l’ont rapporté des médias locaux. Mais aussi les boutiques de droit de l’Association des juristes du Sénégal (Ajs) comme celle de Pikine qui ont pu enregistrer des cas de viol. Ladite organisation dit, d’ailleurs, attendre la publication de son rapport d’activités pour dresser la situation exacte de ces agressions sexuelles. Mais, il est toutefois signalé que dans cette localité de la banlieue dakaroise, 13 victimes de violences sexuelles, toutes de sexe féminin, ont été recensées au cours du premier semestre de l’année 2019. Il s’agit de 02 gamines de moins de 10 ans ; 07 autres âgées de 11 à 20 ans et de quatre femmes âgées de 31 à 50 ans. Ce qui représente une infime partie des 1 200 cas de viol et de pédocriminalité recueillis entre janvier et novembre 2019.

 

S’il est apparu que les viols dont sont victimes les personnes de sexe féminin sont plus médiatisés, il faut souligner que des garçons sont aussi agressés sexuellement. Des histoires qui, généralement, ne s’ébruitent pas. ‘’À chaque fois que la question du sexe est abordée dans des discussions, ressurgissent, de mon for intérieur, des souvenirs récurrents d’une femme qui m’a initié au sexe à bas âge. C’est avec elle que j’ai eu mes premiers rapports sexuels. Et, depuis cette découverte, j’ai chopé une dépendance au sexe parce qu’elle m’avait habitué aux plaisirs charnels. Voilà, entre autres, deux conséquences majeures que j’ai relevées de ces attouchements et abus sexuels dont j’ai été l’objet’’, a confié Pape. Homme âgé de près d’une quarantaine d’années, il ne cache pas aujourd’hui avoir été habitué aux plaisirs sexuels. De taille moyenne et d’un abord facile, Pape a confié qu’aucun membre de son entourage ne connaît la situation qu’il a vécue. ‘’C’est en fait un drame que je vis, loin des soupçons de mes proches. J’ai, en fait, été la cible de femmes beaucoup plus âgées que moi. J’étais encore adolescent mais les images sont restées gravées dans ma mémoire’’. Des souvenirs qui, dit-il, restent ancrés dans sa mémoire, même après plusieurs décennies. Cependant, rien en lui ne trahit ce passé qu’il a voulu partager dans l’anonymat. Et ce, à l’insu de sa famille qui, souffle-t-il, ignore tout de son vécu. Une situation qu’il n’est pas le seul à vivre.

 

Chaque agression sexuelle est un drame. Un drame que l’essentiel des victimes, surtout celles de sexe féminin, a vécu et continue de vivre. Ndèye C. en est une. C’est une femme joyeuse et très souriante quand il s’agit de discuter de boulot ou de généralités. Mais, elle croit être mieux dans la solitude qu’aux côtés d’un homme. Sur ses 180 cm, elle n’a rien à envier à ses semblables. Seuls quelques rares privilégiés sont au courant de ce mal qui la ronge à petit feu. Ndèye a soufflé sur ses 30 bougies. Mais plus de 20 ans après la tentative avortée de viol dont elle a été la cible, elle dit garder encore en mémoire un pan entier du film de son agression. Chanceuse pour avoir échappé à son ‘’prédateur sexuel’’, elle a, depuis lors, perdu tout désir d’avoir un contact physique avec un homme. Cela lui a ôté l’envie d’entretenir une relation amoureuse en vue de fonder une famille. Le mariage, elle n’en parle pas. Malgré sa sociabilité, sa beauté physique et ses activités professionnelles qui lui permettent de se prendre en charge, elle dit ne pas s’intéresser au mariage. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle dit avoir rejeté plusieurs demandes en mariage.

 

Dégoutée par l’homme, à cause d’une tentative de viol …

 

À côté de ces histoires tristes, dignes d’un film d’horreur, l’on peut évoquer quelques agressions sexuelles des plus cruelles, enfouies dans nos mémoires et ayant plongé plus d’un dans la tristesse. Le cas de ce nourrisson de 18 mois l’illustre tristement. Dans cette affaire, les faits se sont produits dans la soirée du mardi 16 au mercredi 17 mai 2017, au quartier Randoulène de Thiès. Le bébé de sexe féminin abusé sexuellement a été abandonné dans un bâtiment e...


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