Leral.net | S'informer en temps réel

Viola Davis: primée aux Oscars, elle raconte comment son enfance misé­reuse l’a pous­sée à se battre

Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Mars 2017 à 20:30 | | 0 commentaire(s)|

Viola Davis est une immense comé­dienne. Et elle est aussi une femme de convic­tion dont le parcours ne peut inspi­rer que l’ad­mi­ra­tion. Brillante dans la série "How to get away with murder", boule­ver­sante dans "La couleur des senti­ments" ou émou­vante dans "Fences", qui lui a valu l’Os­car de la meilleure actrice dans un second rôle cette année, l’ac­trice de 51 ans semble habi­tée par une force inal­té­rable. Une comba­ti­vité qu’elle a acquise durant son enfance, qu’elle a passée confron­tée à une misère abso­lue.


Dans le nouveau numéro de People, elle est reve­nue sur cette période de sa vie. Avant-dernière d’une famille de six enfants, Viola Davis est née en août 1965 dans la ferme de sa grand-mère, située sur une ancienne plan­ta­tion où étaient exploi­tés des esclaves et où son grand-père avait travaillé comme métayer. Alors qu’elle était âgée de quelques semaines, ses parents ont quitté la Caro­line du Sud pour le Rhode Island. C’est dans cet Etat du nord des Etats-Unis qu’elle a grandi.

De cette période, Viola Davis se souvient des fins de mois diffi­ciles que Dan et Mae Alice, ses parents, n’ar­ri­vaient pas à boucler, de la faim qui était omni­pré­sente, des taudis dans lesquels elle a dû vivre. « J’étais le genre de pauvre qui sait tout de suite qu’elle a encore moins que tous ceux qui l’en­tourent. Notre envi­ron­ne­ment, notre [loge­ment] reflé­tait nos reve­nus. Les planches qui tombaient des murs, la plom­be­rie de mauvaise qualité et pas de télé­phone, pas de nour­ri­ture et des rats et toutes ces choses. Je voyais tout cela. »

Les rats qui enva­his­saient le loge­ment était le pire pour Viola Davis. Ils rongeaient tout dans la maison, y compris les rares jouets qu’elle et ses frères et sœurs possé­daient. Les rats étaient si agres­sifs que la comé­dienne se souvient qu’elle devait dormir avec des chif­fons noués autour du cou pour éviter qu’ils ne la mordent à cet endroit parti­cu­liè­re­ment exposé durant son sommeil.

C’est dans cette misère abso­lue que Viola Davis a puisé la force de s’en sortir : « C’est devenu une moti­va­tion plutôt qu’autre chose – le truc avec la pauvreté c’est que ça affecte votre esprit et votre mental parce que les gens ne vous voient pas. J’ai décidé très jeune que je ne voulais pas de ça comme vie pour moi. Et ça m’a beau­coup aidée à appré­cier et à donner de la valeur aux choses qui m’en­tourent aujourd’­hui, parce que je ne les avais pas eues aupa­ra­vant. Un jardin, une maison, une super plom­be­rie, un réfri­gé­ra­teur rempli, ces choses que les gens consi­dèrent comme acquises, moi ce n’est pas le cas. »

Alors, quand Viola Davis regarde le seul et unique cliché qui existe d’elle enfant – ses parents n’avaient pas les moyens d’avoir un appa­reil photo – elle sait que l’ex­pres­sion sur le visage de cette petite fille, « pas vrai­ment un sourire, ni un fron­ce­ment de sour­cils », reflète exac­te­ment la femme qu’elle est deve­nue.

« Je vous jure, c’est cette fillette qui se réveille chaque matin et regarde sa maison et sa vie en se disant: « Je n’ar­rive pas à croire à quel point Dieu m’a bénie ». »