Les organisations de défense des droits de l’Homme saisissent le prétexte de la célébration de la 63e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 pour faire le point sur la situation au Sénégal. Plusieurs cas de violation de droits humains sont sur la liste rendue publique par la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) à travers un communiqué. L’affaire Malick Noël Seck figure en bonne place. Le patron de Convergence socialiste a été condamné à deux ans de prison ferme pour outrage à magistrat et menace de mort. Cela fait suite à la lettre adressée aux cinq sages du Conseil constitutionnel, les invitant à invalider la troisième candidature du président Wade aux élections présidentielles de 2012. Sa condamnation a été suivie d’un transfèrement du Camp pénal de Dakar à la redoutable prison de Tambacounda. C’est en réaction à cette situation que les ‘droits de l’hommiste’ évoquent ‘la mesure d’éloignement qui frappe Malick Noël Seck supposé détenu de droit commun’.
La persistance de l’impunité au Sénégal est un autre cas qui justifie le bilan négatif de la situation des droits de l’homme au pays du président Wade. Plusieurs exemples sont cités par cette organisation : l’agression du président de la Raddho, Alioune Tine, lors du vote du projet instituant le ticket président/vice-président ; le cas de Me El Hadji Diouf député à l’Assemblée nationale, le meurtre de Malick Bâ non encore élucidé à ce jour, la prolifération des violences faites aux femmes et aux jeunes filles avec à la clé les cas de viols et incestes, sont autant de faits qui viennent assombrir la situation qui prévaut au Sénégal. L’affaire Oumy Guèye à Dakar et Habibatou Ly (Kaolack) constituent deux autres exemples patents. En effet, Oumy Guèye, dont le seul tort est d’avoir mis fin à sa relation amoureuse avec Samba Diallo qui refusait de la marier, a été aspergée d’acide par son ex-amant. Elle s’en était sortie avec de graves blessures. Quant à l’affaire Abibatou Ly, dont l’enquête suit son cours pour traquer l’auteur du crime, elle a été brûlée et finira par succomber à ses blessures.
La Lsdh plaide pour une gouvernance fondée sur des valeurs de droits de l’homme
La persistance de la torture au niveau des commissariats de police, des brigades de gendarmerie et autres lieux de détention ; la situation des talibés avec une vulnérabilité totale ; les atteintes à la liberté d’expression avec les censures systématiques d’ouvrages estampillés ’hostiles au pouvoir politique’ ; les convocations intempestives de journalistes à la Division des investigations criminelles ; l’exclusion des personnes vivant avec un handicap avec la non-application de la loi d’orientation sociale ; le surpeuplement carcéral avec des conditions de détention attentatoires à la dignité humaine ; les cas de persécution liés à l’intolérance religieuse sont les autres exemples à ajouter sur la liste.
Ce ‘tableau synoptique’ non exhaustif est symptomatique d’une ‘situation pathologique des droits de l’homme au Sénégal’. ‘La ligue sénégalaise des droits de l’homme saisit l’opportunité qu’offre la commémoration d’un jour qui avait suscité tant d’espoir pour un devenir meilleur de l’humanité pour appeler à une gouvernance fondée sur des valeurs de droits de l’homme, de la démocratie et de la primauté de l’Etat de droit seul gage de stabilité, de paix et de développement’, conclut le communiqué de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme.
Pape NDIAYE
PiccMi.Com - La Rédaction