« Ils ont créé la structure, les politiques et les institutions afin de faire de la violence sexuelle une partie de leurs idéaux, et ils utilisent la violence sexuelle pour recruter de jeunes hommes », a indiqué Mme Bangura.
Cette représentante spéciale de l’ONU, qui a récemment interviewé des victimes et des témoins en Irak et en Syrie, a ajouté que la violence sexuelle et le mariage forcé sont devenus institutionnalisés dans ces pays, sans considération aucune pour le droit international. Elle s’est dit particulièrement inquiète de la manière dont les minorités, telles que les Yazidi, sont visées.
Ces femmes « sont vendues quatre ou cinq fois avant qu’une rançon soit au final demandée à leurs familles », a indiqué Mme Bangura. « J’ai rencontré une jeune fille de 21 ans qui avait été vendue en tant qu’esclave sexuelle 21 fois ».
Mme Bangura a affirmé avoir constaté les conséquences de la violence sexuelle dans de nombreux pays — dont son pays natal, la Sierra Leone, où plus de 65.000 femmes ont été violées durant les conflits — mais que le Moyen-Orient est la région la plus difficile où elle ait dû travailler.
« J’ai beaucoup travaillé en République démocratique du Congo, en Somalie, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Colombie », a précisé Mme Bangura. « Mon plus grand problème actuellement est le Moyen-Orient ».
« La violence contre les femmes y est traditionnellement traitée comme un crime de seconde classe contre des citoyennes de seconde classe, ce qui a mené à une culture de déni de ce qui est en train de se passer [...], au silence, et à l’invisibilité », a-t-elle déploré.
« Les gens doivent réaliser que c’est une tactique de guerre, c’est délibéré, c’est prévu, et nous devons donc reconnaître cela et durcir les peines de ce crime [...] afin que les personnes qui commettent ce crime paient pour ce qu’elles ont fait », a-t-elle souligné.
Times24.info