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Violences Electorales au Sénégal : Un rapport d’études épingle les forces de sécurité et les militants de partis politiques

Rédigé par leral.net le Mercredi 21 Mars 2012 à 14:53 | | 0 commentaire(s)|

Violences Electorales au Sénégal : Un rapport d’études épingle les forces de sécurité et les militants de partis politiques
Le projet Falaade Fitinaaji à l’initiative de Resocit, Goree Institute, Cosce, Ifse et Osiwa, qui vise à renforcer les données recueillies sur le terrain par rapport aux violences électorales, s’est intéressé au cas du Sénégal avec la présidentielle en cours. Dans un rapport d’analyse sur la violence électorale au Sénégal du 16 au 25 février 2012, il est noté que globalement les résultats obtenus ont permis de constater une recrudescence de la violence, pendant la dernière semaine de la campagne électorale : «pas moins de 39 alertes d’incidents graves en 10 jours contre 15 durant la période précédente». Ces violences sont concentrées dans les régions de Dakar (19 cas d’incidents, soit 48,7%) et Thiès (11 cas, soit 28,2%) et font principalement état de destruction de propriétés (33%), des affrontements entre groupes de personnes (24%) et les agressions physiques (24%) et les homicides (5%). Les principaux auteurs sont les militants de partis politiques (30%), les membres de mouvements politiques (30%) et les forces de sécurité (27%), toutefois les victimes restent majoritairement les membres des mouvements et partis politiques (46,3%).Ces violences ont principalement conduit à de nombreux cas de blessés (30,5%) et des perturbations du fonctionnement du transport (23,7%). Par ailleurs, souligne le document, le climat électoral est à un niveau faible dans les régions de Kaolack et Tambacounda, relativement moyenne à Thiès et très élevé dans la région de Dakar. Les principaux exemples pour illustrer ce climat font état d’augmentation des prix des denrées de première nécessité à Kaolack, et surtout du mouvement de contestation de la validité de la candidature du président sortant (48%).

Des doutes émis sur la neutralité des Organes de gestion des élections et de l’administration

Le rapport, en ce qui concerne les indicateurs qui transcrivent le fonctionnement des Organes de gestion des élections (Oge), indique que dans 38,1% des cas exprimés, ses moniteurs ont fait état de refus de reconnaissance des accréditations des observateurs nationaux et autant de cas de rétention (ou retard) dans le retrait des récépissés ou cartes d’électeurs. Du point de vue des citoyens, il ressort que dans seulement 9,52% des cas sont dus à une méconnaissance du cadre légal des élections. Cependant, dans 27,3% des cas exprimés, les moniteurs constatent que la finalisation et l’affichage des informations sur les cartes électorales n’ont pas été effectifs en la dernière semaine de campagne électorale. De plus, 23,8% des moniteurs émettent des doutes concernant la neutralité des Oge et de l’administration déconcentrée, alors qu’en début de campagne, aucun doute ne fut signalé. Les retards dans la publication et la localisation des bureaux de vote sur la carte électorale sont constatés dans 9,52% de cas. Il a été noté également que dans 28,6% des cas, le matériel électoral est arrivé dans les délais tandis que 19,1% affirment le contraire même si 52,4% n’ont rien signalé.



Jacques Ngor SARR-Populaire