La tension n'était toujours pas retombée mardi en Tunisie. Plusieurs localités, outre la capitale, Tunis, ont été le théâtre, lundi et mardi, d'attaques de postes de police, de sièges syndicaux et de partis politiques, et d'un tribunal par des groupes mêlant salafistes et casseurs. L'origine de leur colère? Une exposition à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, dont des oeuvres ont été jugées «choquantes» et «indécentes» au regard de l'Islam.
Les oeuvres incriminées sont notamment deux toiles de l'artiste Mohamed Ben Slama. L'une, «Femme au couscous à l'agneau» représente une femme quasi nue avec en arrière plan des hommes barbus, l'autre montre des fourmis sortant du cartable d'un petit garçon et formant le nom d'Allah. Un autre tableau représentant un Superman barbu portant un homme également barbu dans ses bras a aussi déclenché le courroux des islamistes.
160 arrestations
La tension a commencé à monter dimanche, dernier jour de l'exposition «Printemps des Arts», lorsque des salafistes accompagnés d'un avocat et d'un huissier ont ordonné aux organisateurs d'enlever les toiles controversées. La menace a été contrée par une mobilisation de forces de l'ordre, de la société civile et de personnalités politiques venues «défendre la liberté d'expression et de création», selon le mot d'ordre lancé sur le site Facebook. Mais des centaines d'islamistes radicaux sont revenus à la charge à la tombée de la nuit, détruisant et lacérant plusieurs oeuvres d'art. Une flambée de violence s'en est suivie dans la nuit de lundi à mardi dans les environs de Tunis, faisant une centaine de blessés dont 65 policiers.
Plus de 160 personnes ont été arrêtées, selon le gouvernement, qui a dénoncé des «actes terroristes» et promis que les assaillants seraient jugés en vertu des loi anti-terroristes de 2003 établies sous Ben Ali. Alors que des affrontements se poursuivaient mardi soir dans la cité populaire Intilaka à l'ouest de Tunis, un couvre-feu nocturne de 21heures à 5 heures du matin a été décrété dans huit régions tunisiennes, dont la capitale. Le ministère tunisien de la Justice a par ailleurs annoncé la mobilisation des gardiens de prison pour «protéger les tribunaux à travers le pays. «Ils ont reçu des ordres pour utiliser tous les moyens y compris les tirs à balle réelle pour déjouer toute éventuelle attaque», a-t-il déclaré.
Les autorités tunisiennes ne sont pas pour autant montées au créneau pour défendre l'exposition. Le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk a même annoncé mardi qu'il allait porter plainte «pour atteinte aux valeurs du sacré» contre les organisateurs.
Les libertés d'expression ne sont «pas absolues»
Mais Ennahda ne compte pas s'en arrêter là. Le groupe parlementaire islamiste dominant l'Assemblée constituante a annoncé mardi qu'il allait proposer une loi incriminant l'atteinte au sacré. «Les symboles religieux sont au-dessus de toute dérision, ironie ou violation», écrit le groupe Ennahda dans un communiqué. Les libertés d'expression et de création, «bien que reconnues par le mouvement Ennahda, ne sont pas absolues et ceux qui les exercent doivent respecter les croyances et les moeurs du peuple», ajoute le texte.
Cette flambée de violence intervient deux jours après l'appel lancé aux Tunisiens par le chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, pour qu'ils imposent l'application de la charia en Tunisie. Le successeur d'Oussama Ben Laden a accusé le mouvement islamiste modéré «Ennahda» d'avoir renié l'islam en acceptant de ne pas inscrire la loi islamique dans la Constitution en cours d'élaboration.
L'an dernier, la diffusion de films comportant des séquences jugées «blasphématoires» avaient provoqué une levée de boucliers des islamistes. Le domicile de Nabil Karoui, patron de la chaîne privée «Nessma TV» qui avait diffusé «Persepolis», a été partiellement incendié. Traduit en justice, Karoui a écopé d'une amende pour «atteinte à la morale et troubles à l'ordre public».
Les oeuvres incriminées sont notamment deux toiles de l'artiste Mohamed Ben Slama. L'une, «Femme au couscous à l'agneau» représente une femme quasi nue avec en arrière plan des hommes barbus, l'autre montre des fourmis sortant du cartable d'un petit garçon et formant le nom d'Allah. Un autre tableau représentant un Superman barbu portant un homme également barbu dans ses bras a aussi déclenché le courroux des islamistes.
160 arrestations
La tension a commencé à monter dimanche, dernier jour de l'exposition «Printemps des Arts», lorsque des salafistes accompagnés d'un avocat et d'un huissier ont ordonné aux organisateurs d'enlever les toiles controversées. La menace a été contrée par une mobilisation de forces de l'ordre, de la société civile et de personnalités politiques venues «défendre la liberté d'expression et de création», selon le mot d'ordre lancé sur le site Facebook. Mais des centaines d'islamistes radicaux sont revenus à la charge à la tombée de la nuit, détruisant et lacérant plusieurs oeuvres d'art. Une flambée de violence s'en est suivie dans la nuit de lundi à mardi dans les environs de Tunis, faisant une centaine de blessés dont 65 policiers.
Plus de 160 personnes ont été arrêtées, selon le gouvernement, qui a dénoncé des «actes terroristes» et promis que les assaillants seraient jugés en vertu des loi anti-terroristes de 2003 établies sous Ben Ali. Alors que des affrontements se poursuivaient mardi soir dans la cité populaire Intilaka à l'ouest de Tunis, un couvre-feu nocturne de 21heures à 5 heures du matin a été décrété dans huit régions tunisiennes, dont la capitale. Le ministère tunisien de la Justice a par ailleurs annoncé la mobilisation des gardiens de prison pour «protéger les tribunaux à travers le pays. «Ils ont reçu des ordres pour utiliser tous les moyens y compris les tirs à balle réelle pour déjouer toute éventuelle attaque», a-t-il déclaré.
Les autorités tunisiennes ne sont pas pour autant montées au créneau pour défendre l'exposition. Le ministre de la Culture Mehdi Mabrouk a même annoncé mardi qu'il allait porter plainte «pour atteinte aux valeurs du sacré» contre les organisateurs.
Les libertés d'expression ne sont «pas absolues»
Mais Ennahda ne compte pas s'en arrêter là. Le groupe parlementaire islamiste dominant l'Assemblée constituante a annoncé mardi qu'il allait proposer une loi incriminant l'atteinte au sacré. «Les symboles religieux sont au-dessus de toute dérision, ironie ou violation», écrit le groupe Ennahda dans un communiqué. Les libertés d'expression et de création, «bien que reconnues par le mouvement Ennahda, ne sont pas absolues et ceux qui les exercent doivent respecter les croyances et les moeurs du peuple», ajoute le texte.
Cette flambée de violence intervient deux jours après l'appel lancé aux Tunisiens par le chef d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri, pour qu'ils imposent l'application de la charia en Tunisie. Le successeur d'Oussama Ben Laden a accusé le mouvement islamiste modéré «Ennahda» d'avoir renié l'islam en acceptant de ne pas inscrire la loi islamique dans la Constitution en cours d'élaboration.
L'an dernier, la diffusion de films comportant des séquences jugées «blasphématoires» avaient provoqué une levée de boucliers des islamistes. Le domicile de Nabil Karoui, patron de la chaîne privée «Nessma TV» qui avait diffusé «Persepolis», a été partiellement incendié. Traduit en justice, Karoui a écopé d'une amende pour «atteinte à la morale et troubles à l'ordre public».