Comme partout, il existe en cuisine des bons gestes à adopter pour préserver notre santé ou au contraire des pratiques à bannir. C’est le cas notamment de l’utilisation de l’aluminium avec les plats cuisinés au four. Si vous aimez le poisson en papillote ou tout autre plat faisant appel à ce mode de cuisson, il convient de privilégier le papier sulfurisé car envelopper sa nourriture dans une feuille d’aluminium peut s’avérer particulièrement néfaste. Ce fait est d’ailleurs tout aussi vrai pour les plats et barquettes à usage unique.
C’est du moins ce que soutient Ghada Bassioni, scientifique de l’université Ain Shams du Caire en Égypte. Dans un article publié sur le site The Conversation, la spécialiste explique sa démarche et les conclusions auxquelles elle est arrivée avec ses collègues. Selon l’experte, l’aluminium se retrouve dans la majeure partie de nos ustensiles de cuisine. Peu cher et facile à nettoyer, il représente le matériau idéal pour la préparation de vos plats. Son utilisation est d’ailleurs anodine dans la plupart des cas. Seule la cuisson au four déroge à la règle. Cela est particulièrement vrai pour les aliments acides ou épicés, préparés à des températures élevées.
Une surexposition à l'aluminium
D’après les estimations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), la dose limite d’aluminium que l’on peut ingérer sans risque au quotidien s’élève à un rapport d'un milligramme par kilogramme par semaine. Aussi, un adulte de 60 kg, peut absorber sans risque une proportion de six milligrammes par semaine. Si la plupart des personnes n'en ingèrent pas autant, l'omniprésence de l'élément peut conduire chez certains à une surexposition. En effet, on le retrouve notamment dans le maïs, les herbes, les épices et le thé mais aussi dans certains médicaments. S'ajoutent à cela les supports en aluminium utilisés en cuisine. Selon Ghada Basions, le problème est qu’en cuisant des aliments en papillote par exemple, l’ingestion d’aluminium peut être importante, surtout si le plat contient des solutions acides comme du citron, du jus de tomates, du vin blanc ou encore du sel. Or, la surexposition à l’aluminium peut entrainer de sérieux problèmes pour la santé humaine. Des scientifiques ont par exemple mis en évidence un lien entre ce facteur et la maladie d’Alzheimer. D’autres ont démontré qu’une consommation élevée pouvait s’avérer nocive chez certains patients atteints de maladies osseuses ou d’insuffisance rénale. L’aluminium est aussi considéré comme neurotoxique, freinant la croissance des cellules cérébrales chez l’humain.
Que faire pour limiter son exposition ?
Pour limiter son exposition à l'aluminium, Ghada Basions conseille par exemple d’éviter d’utiliser une nouvelle casserole telle quelle. Le mieux est de faire bouillir plusieurs fois de l’eau jusqu’à ce que sa base devienne mate. Cela signifie qu’une oxydation s’est produite, protégeant le fond d’une couche qui empêche l’aluminium de gagner les aliments. Cela est bien entendu impossible à faire avec le papier cuisson. La scientifique recommande donc de privilégier plutôt des plats en verre ou en céramique pour le four ainsi que du papier sulfurisé. L’aluminium peut éventuellement vous servir pour envelopper vos sandwichs à condition que ce soit sur une courte durée. Compte tenu des problèmes environnementaux liés à son utilisation, certains recommandent néanmoins de bannir complètement le papier d’aluminium de vos placards au profit de solutions plus saines et plus écologiques.
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